Se mettre en quatre

Actus

Le Chantier, c’est évidemment un programme principal, mais aussi trois webradios parallèles pour multiplier les possibles et décupler le plaisir. Dans l’univers prolifique et créatif de la musique indépendante actuelle, il ne se passe en effet pas un jour, une heure, une seconde, sans tomber sur une pépite sonore, un musicien étonnant, un album intense, une avant-première plus que prometteuse. Comme chaque lundi, voici une sélection forcément suggestive mais particulièrement éclectique et surtout impressionnante de densité, de titres et artistes qui vont marquer dès cette semaine et durablement nos quatre radios.

le chantier radio webradios

Le rap, est une composante importante et décisive de la playlist du Chantier. Mouvement artistique majeur et polymorphe, il est le lieu d’une foisonnement permanent et de l’apparition de personnalités marquantes comme celle du belge Alvin Chris. Fier d’un nouvel EP Enchanté sorti il y a peu, le jeune rappeur se distingue par son sens du « storytelling », cette manière sensible, nuancée, nonchalante de rapper. Je rappe comme je respire annonce-t-il d’ailleurs, en ouverture de son format court à travers le morceau Coucou c’est encore moi. En somme un rap cotonneux, au groove élégant, qui n’oublie pas d’être tourmenté sur le très prenant Psycho. Morceau qui tranche à l’évidence avec le plus classique et quelque peu convenu, Question de temps, mais sans véritablement rompre la cohérence d’un univers personnel très affirmé, en pleine effervescence. Depuis quelques jours, Alvin Chris illustre avec beaucoup de justesse et de sincérité les méandres des relations amoureuses avec Un verre de trop.

Laetitia Shériff est une vraie référence en matière de rock bruyant et électrique, véritable alter-ego français de la passionnante américaine Shannon Wright et bien sûr de l’inévitable PJ Harvey. Nous pourrions aussi oser le rapprochement par son jeu de guitare, par la sensibilité de son écriture et de son chant, avec Thurston Moore, membre historique des emblématiques Sonic Youth. Comme lui, Laetitia Shériff est une musicienne généreuse, curieuse, passionnée et créative. Fière d’un 4ème album, Stillness à paraître en novembre prochain, elle se signale principalement à travers des morceaux fluides, marqués par le sceau de l’efficacité power pop à l’image de Deal with This (déjà en écoute sur Le Chantier). D’autres affichent une tempérament plus introspectif comme Go to big sur et son humeur très Patti Smith, dont Laetitia Shériff revendique fièrement l’influence décisive. Stillness sera à n’en point douter l’un des albums rock de cette fin d’année, et bien sûr, de la playlist du Chantier. En attendant voici une session vivifiante enregistrée il y a quelques jours pour l’émission Basique de France 4.

Depuis de nombreuses années, le label InFiné se distingue par une direction artistique exigeante, singulière, avide d’œuvres différentes, brisant les frontières de principe qui régissent l’univers des musiques populaires. Il y a donc une forme de logique à ce que la productrice de musiques électroniques, Sabrina Bellaouel rejoigne les rangs du label parisien, avec son étonnant EP, fièrement nommé We Don’t Need To Be Enemies. Ce format court est une œuvre aventureuse et versatile, combinant avec force l’affirmation manifeste d’une déclaration de fond, avec une volonté musicale recherchée, rappelant par instants les aspirations afro-futuristes de figures comme Georgia Ann Muldrow et Flying Lotus. Difficile de rompre d’ailleurs la continuité narrative introduite par ces 5 morceaux très différents mais hautement complices, et même de considérer l’un d’entre eux comme un « single »: voici ainsi à l’évidence un disque idéal pour notre webradio Nuit, tu me fais peur, de par son pouvoir évocateur et hypnotique.

Le métal, et ses différents dérivés, souffrent (mais entretiennent aussi volontairement) d’une image persistante et aride, réduisant cette musique à une simple déflagration de violences et de sauvageries. A l’écoute d’un album comme le prochain du groupe parisien de post-métal, OVTRENOIR, Fields Of Fire, c’est une musique certes implacable et lancinante, mais à la beauté froide et mélancolique qui s’impose. Élevant un mur du son héroïque, digne des plus intenses envolées shoegaze, dans les méandres d’un post-rock guerrier et expressif, le quatuor révèle avec force à travers un premier extrait, Phantom Pain le climat épique caractérisant son premier album. De quoi rassasier notre appétit pour les musiques extrêmes et différentes, symbolisé par la programmation détonante et addictive de notre webradio La Messe de Minuit dont ce LP sera l’une des attractions phares dans les mois qui viennent.

Derrière l’énigmatique patronyme Constellationn, se dissimule un artiste évoluant au croisement des chemins de la création radiophonique, de la musique audionaturaliste et de la philosophie cosmique des musiciens afroturistes américains en la personne du clermontois Arnaud S. Largement influencé par l’oeuvre et les intuitions de Brian Eno, il dévoile sous la forme d’un EP immersif le chemin d’une recherche sonore autour de l’élément aquatique, véritable moteur d’une évasion temporelle et géographique, hors du temps et hors du monde. En résulte une expérience sensorielle légère et sensuelle, tirant vers le meilleur de la culture « New Age », mais aussi vers la générosité d’une électronica organique, à rapprocher de certaines extrapolations instrumentales de Tommy Guerrero ou du dernier album du passionnant Sam Prekop, notamment sur le groove minimal et percussif guidant les paysages pastorales de Flottant.

Le musicien Waldeck a été l’un des instigateurs de la scène électronique autrichienne à la fin des années 90 aux côtés de figures comme le duo Kruder & Dorfmeister ou encore les Sofa Surfers. Développant avec goût leurs propres visions du courant trip-hop de l’époque, ces musiciens se distinguaient par leur culture musicale éclectique, aussi bien tourné vers le jazz, l’exotica, les musiques de films que le dub, la drum & bass et le hip-hop. Plus de 20 ans après l’inaugural et très remarqué LP Balance of The Force, Klaus Waldeck poursuit son aventure musicale à l’instar d’un Kid Loco ou d’un St Germain, avec l’album léger et accessible Grand Casino Hotel dans un chemin organique aux saveurs vintage que certains pourraient assimiler un peu facilement à de la vulgaire electroswing. Comme sur le titre One of These Days, interprété avec nuance par la chanteuse complice du producteur viennois, Patrizia Ferrara (et son petit air de la fameuse Róisín Murphy), se dévoile une soul élégante et cinématique, qui sera le rayon de soleil de la playlist du Chantier pour cette rentrée pas comme les autres.

L’EP Enchanté d’Alvin Chris est sorti le 28 Août 2020.

Stillness de Laetitia Shériff sera disponible le 6 novembre 2020 sur le label Yotanka.

L’EP Don’t Need To Be Enemies de Sabrina Bellaouel est sorti le 4 septembre 2020 sur le label InFiné.

L’album Fields Of Fire d’OVTRENOIR sera disponible le 23 octobre 2020 sur le label Consouling Sounds.

L’EP Sentiment Océanique de Constellationn est sorti le 14 juillet 2020 et est disponible sur bandcamp.

L’album de Waldeck Grand Casino Hotel est disponible depuis le 3 juillet 2020 sur le label Dope Noir Records.

Les nouveautés du moment
Dans cette sélection constamment renouvelée, retrouvez uniquement des morceaux que votre primeur va vous envier.

La messe de minuit
Retrouvez ici une sélection inspirée de La messe de minuit, diffusée chaque jour de minuit à 1h sur Le Chantier. C’est le rendez-vous incontournable des musiques extrêmes et pas uniquement métal !

Nuit tu me fais peur
Espace de libre expression singulier à la ligne musicale climatique, ne soyez pas surpris si vous rencontrez des créations sonores expérimentales ou des happenings non-identifiés de plus de 20 minutes. Tout est parfaitement sous contrôle !

Laurent Thore

Ecologie : l’arbre ne doit pas cacher la forêt

Environnement

Dans le cadre du plan de relance de l’économie, le gouvernement vient d’annoncer le déblocage de 200 millions d’euros pour les forêts. Mais cette intention est-elle bien écolo ?

ecologie foret

Forêt de Villefargeau, Bourgogne-Franche-Comté
© Sadak Souici / Le Pictorium / MAXPPP

Le ministère de l’agriculture annonce un plan sans précédent de 200 millions d’euros pour lutter contre la dégradation de nos forêts due au réchauffement climatique, à la sécheresse et aux ravageurs.
Ce grand plan de reboisement a pour objectif de planter 45 000 hectares de forêts en métropole, pour régénérer les surfaces existantes.

Un fonds de soutien complémentaire doit être attribué pour soutenir les propriétaires publics et privés. Et également pour renforcer la filière bois.

Ce dispositif devrait assurer la régénération des forêts d’après le gouvernement.
Mais planter des arbres est-ce vraiment créer des forêts ?
Dernièrement le botaniste Francis Hallé, dans une tribune du Monde nous alertait sur la nécessité de ne pas confondre, de ne pas comparer « forêts » et « plantations ».

La forêt, c’est un écosystème naturel qui se compose d’arbres d’âges divers qui se sont implantés naturellement au fil du temps. Un espace de diversité pour la faune et la flore. Ce milieu n’a pas besoin d’intervention humaine. Il se régule de lui-même.
Tout le contraire des « plantations » qui bien souvent sont le produit d’alignements de variétés uniques, comme la forêt des Landes, qui n’est qu’une plantation de pins.
Une plantation d’arbres n’est pas un écosystème : elle ne doit sa survie, finalement, qu’aux besoins du marché, puisqu’elle n’est là que pour la production, pour les besoins humains, et donc bien souvent pour le profit.

Finalement, l’une des questions que pose Francis Hallé, c’est : à qui profite la déforestation ? Le World Rainforest Movement, en 2003 a démontré que les plantations d’arbres ne freinent pas le réchauffement climatique, qu’elles privent les populations locales des ressources forestières et qu’elles ne créent pas d’emplois durables.

Bref, le caractère « vert » du volet « reboisement » du plan de relance est encore à confirmer.

Pascal Rué

Quoi de neuf, docteur ?

Actus

Une avalanche de nouveaux disques active nos oreilles passionnées en cette rentrée si particulière. Une nouvelle occasion pour une radio comme Le Chantier de saluer la vitalité des groupes indépendants, malgré une année compliquée pleine d’incertitudes, de questionnements et de remises en questions. Des artistes aussi emblématiques que le duo new-yorkais d’Elysian Fields, que le prolifique et inarrêtable Kim, que le très décomplexé Petit Prince, que la généreuse et intrépide Soom T, que les surprenants Vertige se distinguent actuellement à travers des sorties d’albums intègres, vivantes et créatives.

elysian fields vertige kim petit prince soom t

La complicité musicale qui scelle la destinée contrariée mais passionnante du groupe formé par la chanteuse Jennifer Charles et le guitariste Oren Bloedow, alias Elysian Fields orchestre depuis maintenant près de 25 ans, une œuvre sensible, élégante et sensuelle consacrée dans une continuité discographique absolument passionnante. Le nouveau chapitre Transcience of Life s’impose comme une nouvelle audace sonore, captivante à plus d’un titre, inscrivant définitivement le duo, dans la grande histoire singulière et décisive du rock « arty » new-yorkais.

Passionné, passionnant, autonome, impertinent, libre, créatif… Autant de qualificatifs, qui pourrait définir le génial musicien français Kim. Évidemment, la perspective d’albums marqués par l’expérience du confinement pouvait laisser présager du pire, ou en tout cas, d’une certaine convenance. Fidèle à ses convictions, à son sens créatif, à sa détermination artistique, Kim a détourné cette opportunité du simple exercice de style, pour construire un album artisanal Confinado, spontané et décalé, loin des canons actuels de la pop culture. À l’image d’une discographie absolument impressionnante, et sans cesse en mouvement, ce nouvel LP pose au delà de la musique, la question même de la création musicale indépendante en 2020 par sa liberté de ton et d’esprit.

Nous vous avions déjà dit le plus grand bien de Petit Prince, à l’occasion de la mise en ligne d’une délicieuse session pour la blogothèque, il y a plusieurs semaines. Depuis quelques jours, Petit Prince peut enfin dévoiler toute la singularité de son univers, dans son album Les plus beaux matins, dont Le Chantier vous a déjà révélé l’essence à travers des titres aussi lumineux et inspirés que Chien chinois ou Tendresse sur Canapé. Pour ce dernier, Petit Prince s’est d’ailleurs lancé dans une étonnante aventure visuelle, en confiant la réalisation de son dernier clip, au binôme Zite & Léo, à déguster là, maintenant, sans attendre.

Figure respectée de la scène dancehall européenne, Soom T revient avec The Arch, son 7ème album, vers un son beaucoup plus axé vers la bass music et les vibes digitales du dub et du raggamuffin, mais aussi vers ses penchants hip-hop symbolisés par l’affirmation ego trip de l’introductif Original that’s me. Le message est clair, en 2020, il faudra compter avec Soom T.

Si la notoriété grandissante de Vertige, tient pour l’instant au CV de ses membres, à savoir pour Jérôme Coudanne, en tant que leader de Deportivo et Robin Feix, en tant que bassiste de Louise Attaque, il ne faudra pas au contraire se contenter de cette image forcément réductrice. Leur premier album en commun, est une petite merveille de pop énergique et minimaliste, n’ayant pas sa langue dans sa poche. Dans quelques jours, à des tubes en puissance déjà largement plébiscités sur notre playlist comme Conduire ou Zorro, se révéleront des titres, à l’humeur très New Order, toute basse en avant, comme le très vigoureux Matinée.

Transcience of Life de Elysian Fields, disponible depuis le 4 septembre 2020 via Microcultures.

Confinado de Kim, disponible depuis le 1er septembre 2020 en autoproduction sur Bandcamp et en direct auprès de l’artiste.

Tous les matins du monde de Petit Prince est disponible sur le label Pain Surprises depuis le 4 septembre 2020.

The Arch de Soom T sera disponible dès le 11 septembre 2020 sur le label X-Ray Production.

Populaire de Vertige sera disponible dès le 11 septembre 2020 sur le label At(h)ome.

Laurent Thore

L’émergence à la croisée des chemins

Actus

Depuis Roubaix, le festival Crossroads construit depuis quelques années une proposition institutionnelle, singulière et dynamique, à vocation professionnalisante pour les groupes programmés, mais avant tout autour d’une dimension artistique très affirmée. Effectivement, si l’objet principal de ce festival est de mettre en lumière une sélection de musiciens et groupes innovants et marquants, devant des professionnels, il intègre cette volonté dans des conditions en public, si nécessaires à la vérité de l’instant. Enfin les années normales ! En effet, en 2020, cette 5ème édition proposera une version numérique inédite.

crossroads festival

Suivez les Crossroads Sessions en live stream du 8 au 11 septembre 2020, dès 21h, sur Facebook et YouTube.

Cette année, l’équipe du Crossroads Festival, formé autour de l’association B.I.C, Brigade d’Intervention Culturelle, a choisi donc d’opter en conscience pour une version entièrement numérique (en tout cas, pour les concerts), sans défaitisme aucun, mais en transformant cette contrainte à travers une proposition innovante et créative de sessions vidéos vivantes et rares captées depuis quelques mois avec la complicité des groupes programmés. Ces sessions ont été pensées pour se présenter sous la forme de montages fins et travaillés dans le cadre d’une diffusion organisée en nocturne et en ligne sur la durée du festival. Au delà de la dynamique du festival, et de sa mission prescriptrice, cette réponse construit ainsi un espace d’expression salvateur pour la scène indépendante française, et notamment celle de la région Hauts de France. La position géographique du festival influence d’ailleurs, largement l’esprit et la couleur du festival, elle qui se trouve à quelques encablures bien sûr de l’Angleterre et de la Belgique, deux terres extrêmement fertiles en matière d’indépendance et de vitalité musicale.

Parmi les groupes programmés cette année, certains sont déjà d’évidents pensionnaires de la playlist du Chantier, comme l’imposant trio This Will Destroy Your Ears, et son grisant post-punk bruyant, émotionnel et cathartique, ou encore le poète Lombre, dont le flow inspiré et hautement habité, agite les esprits sur d’étonnantes ambiances électroniques évocatrices, climatiques et énergiques, en attendant la sortie d’un EP événement imminent.

Ce festival a déjà influencé notre programmation puisque le jeune et prometteur producteur de musiques électroniques Adam Carpels ou encore le surprenant duo rap YN seront très bientôt à l’honneur sur notre antenne. A votre tour de découvrir l’intégralité de la programmation dans la playlist spécialement dédiée à cet effet.

Le Chantier se mobilisera pendant toute la durée du festival, du 8 au 11 septembre 2020, et diffusera depuis notre page facebook, l’intégralité des sessions, dont le programme est disponible depuis quelques jours sur le site du festival. A noter que des rencontres professionnelles nourriront les échanges en journée autour de la question du développement et de la poursuite d’un projet musical (programme également disponible sur le site du festival).

lineup crossroads festival 2020

Dans l’attente d’un retour à la normale pour le milieu musical, saluons la volonté de ce festival, avec cette édition pas comme les autres, tout en espérant qu’elle laissera autant d’images et de souvenirs marquants, comme les showcases passés et mémorables de groupes désormais aussi reconnus que Structures, It It Anita, Tample, ou Juicy des éditions précédentes.

https://www.crossroadsfestival.org/

Laurent Thore

Musique à tous les étages !

Actus

Même au cœur de l’été, à quelques heures de la rentrée, Le Chantier est toujours à l’affût de nouveautés et de découvertes en tout genre. Nos oreilles se portent bien sûr sur des artistes en devenir, confidentiels mais aussi confirmés ou reconnus, signant pour certains des retours au premier plan, à travers des disques, des titres pleins de promesses, de vie, de passion et d’humanité qui irriguent avec brio l’univers musical éclectique et cosmopolite de notre radio.

maine in havana

Les montpelliérains de Maine in Havana ont sorti en février 2020 leur premier album.

Ainsi depuis Cape Town, capitale de l’Afrique du Sud, la jeune musicienne Chantel Van T nous a littéralement émerveillé avec un titre de la force de Rumble And Crawl, digne des plus intenses moments de la grande Hope Sandoval, voix magistrale de Mazzy Star.

Un duo risque de fortement d’agiter notre playlist dans les mois qui viennent avec son rock libre, incandescent, voyageur et dansant, marqué par le blues des touaregs du désert, le rock de Led Zeppelin et le funk afro américain. Il s’appelle Bafang, son titre Mounaye est une véritable invitation au lâcher-prise.

Le rock tourmenté des américains Plague Vendor, fer de lance du label américain Epitaph se manifeste à travers l’électrisant SPF, à l’humeur post punk/post hardcore, trait d’union idéal entre Le Chantier et notre webradio La Messe de Minuit.

Toujours dans un registre tourmenté, mais dans une veine rock beaucoup plus marqué par le blues, le psycho et le punk, Maine In Havana délivre d’étonnantes incantations vaudou avec la sensibilité du Gun Club, l’art de la mise en scène d’un Tom Waits et la furie de Birthday Party, le premier groupe de Nick Cave.

Enfin sorti de nulle part, ou presque, le titre Tenir Debout annonce, espérons-le, le retour très attendu de Rocé, rappeur majeur et indispensable, penseur libre et grand activiste culturel. Très peu d’informations autour de ce titre, qui s’affiche surtout comme une déclaration spontanée d’intelligence et de conviction, si nécessaire en ces temps d’incertitudes, de violences, de dérives médiatiques.

Vous pouvez retrouver les titres phares de notre programmation à travers notre playlist Les Nouveautés du Moment sur Spotify.

https://chantelvant.com/
https://bafang.bandcamp.com/
https://plaguevendor.com/
https://www.facebook.com/maineinhavana
https://horscadres.net

Laurent Thore

La rage des combattants

Actus

Le groupe canadien The Acacia Strain a déjà prouvé depuis ses débuts à l’aube des années 2000, sa vaillance, sa passion et sa furie. Il est aujourd’hui une véritable référence mondiale, aussi bien médiatique que musicale, à travers son mélange cohérent, incarné, et très homogène de death implacable, et de hardcore brutal à faire passer les maîtres du genre « Holy Terror » pour de joyeux lurons.

the acacia strain slow decay

Tom Smith, Devin Shidaker, Vincent Bennett, Kevin Boutot et Griffin Landa a.k.a. The Acacia Strain
© Mike Watson

Si en 2019, les membres de The Acacia Strain, avaient ouvert sur le long format It Comes In Waves de nouvelles perspectives climatiques au cœur d’une discographie intraitable et massive, ils reviennent avec Slow Decay avec l’un des albums les plus puissants, directs et abrasifs de ces derniers mois, dans le champs des musiques extrêmes, toutes catégories confondues. En somme, un bonheur pervers, et un disque idéal pour notre web radio spécialisée La Messe de Minuit. De quoi rompre pour quelques temps, notre addiction à des albums aussi importants, qu’Arise de Sepultura, Reign In Blood de Slayer, Forever War de Kickback ou encore Burn My Eyes de Machine Head.

Certains reprochent à ce poids lourd (au sens propre comme au figuré) un pessimisme extrême aussi bien en interview que dans des textes sombres et terribles. Du côté du Chantier, nous pourrions voir dans la catharsis inhérente à cette musique intense et pénétrante, une manière extrêmement combative d’exorciser doutes, tourments, sidération, mélancolie. Si un groupe comme Gojira (à côté duquel nous pouvons largement placer The Acacia Strain au même plan) développe un imaginaire mystique et monumental, inscrit dans un univers héroïque et fantasmagorique, il propulse avant tout sa musique dans la verticalité, où leurs morceaux s’imposent comme d’intenses rituels païens et incantatoires.

A travers Slow Decay, après une parenthèse empreinte de mystères et de détours lithaniques inhabituels, The Acacia Strain active en contraste par rapport à Gojira, son tempérament le plus ardent et son humeur la plus guerrière, au sens actif du terme. Pour le dire autrement, le chanteur et leader désigné, Vincent Bennett, et sa bande ramènent leur musique au cœur de la bataille, dans une horizontalité, un ancrage au ras du sol dans l’élément terre, et pour poursuivre la métaphore belliqueuse, dans des duels rapprochés, même si The Acacia Strain ne cultive pas qu’à la marge une imagerie chevaleresque et médiévale. Cet aspect est évidemment à rapprocher des racines hardcore des canadiens, mais aussi de leur attirance pour le « headbanger » métal façon Pantera, couplant à la fois un rapport extrêmement physique à la musique, avec une manière très direct de se nourrir du réel.

Concrètement, aucun morceau de ce nouvel album ne dévie véritablement d’une trajectoire rectiligne et dévastatrice, à tel point que sur la longueur, le groupe pourrait laisser penser qu’il ne pourra s’arrêter qu’une fois sa mission totalement accomplie. Et il faut d’ailleurs pratiquement attendre, One Thousand Painful Stings, Birds Of Paradise, Birds Of Prey et l’assourdissant EARTH WILL BECOME DEATH pour entrevoir des plages d’accalmies et une forme d’apaisement (très relative), mais si le côté indus, tribal, presque sludge de I Breathed In The Smoke… avait déjà apporté une respiration au sein du tracklisting. Cette dynamique générale s’exprime par une sobriété technique voulue (ils sont capables de beaucoup plus de virtuosité et de démonstration) s’illustrant par une complicité collective permanente. A cette intention très assumée et très volontaire, s’ajoute la formidable mise en scène de featuring de haut vol, qui répondent à merveille au chant expressif, viscéral et radical de Vincent Bennett. Difficile à cet égard, de ne pas évoquer la présence vocale irradiante et décisive, de la frontwoman Jess Nyx, du groupe canadien Mortality Rate, sur le sommet de Slow Decay : The Lucid Dream, et ses alternances rythmiques diaboliques. Les présences vocales de Jess Nyx, mais aussi d’Aaron Heard (Jesus Piece) et de Zack Hatfield (Left Behind) cassent d’ailleurs le côté linéaire de la musique de The Acacia Strain, principal défaut esthétique qu’il leur est souvent reproché.

Dans une année singulière, révélatrice d’une réalité suggérant un avenir particulièrement sombre et obscurci, des musiciens comme The Acacia Strain optent pour une réponse artistique virulente, exacerbée, brutale et frontale, pour tenter de dépasser les visions d’apocalypse qui envahissent nos pensées et les médias en général. Loin de sombrer dans les travers de la dépression et du nihilisme, la radicalité affichée de ce disque est certainement bien plus la résultante d’un acte créatif, animé par le souffle de la vie et la passion, bien plus que par un unique renoncement désespéré, malgré l’évocation d’un scénario, on ne peut plus noir, dans le titre EARTH WILL BECOME DEATH. Dans une période, où beaucoup cherchent à redonner du sens à notre existence même, The Acacia Strain interroge à sa manière, au delà d’une forme particulièrement abrupte, dans le fond et avec une certaine philosophie, des notions aussi fortes que celle de la foi (Seeing God) ou encore du rapport culture et nature Feed a Pigeon, Breed a Rat (avec un point de vue d’ailleurs certainement très canadien de par ses thématiques). A ce jeu là, Slow Decay s’impose comme l’album phare du moment, de notre programmation métal, tant par sa force incommensurable que par son intelligence radicale. Il est à découvrir, et surtout à déguster sans modération sur notre webradio La Messe de Minuit et sur son équivalent en terme de créneau consacré aux musiques extrêmes, sur Le Chantier, tous les soirs de minuit à une heure du matin.

Slow Decay de The Acacia Strain est disponible depuis le 24 juillet 2020 sur le label Rise Records.

https://www.facebook.com/Theacaciastrain/
https://www.bastardcrew.com/

Laurent Thore

Peter Walsh, plus loin que la musique

Actus

L’australien Peter Walsh, plus connu sous le nom de son groupe culte The Apartments sortira en septembre prochain « In And Out Of The Light », nouveau long format d’une discographie précieuse et fine, nouveau chapitre d’une vie personnelle et artistique troublée, mais pourtant aujourd’hui, encore plus que jamais, pleine de (en)vie et d’inspiration.

peter walsh the apartments

Peter Walsh
© Bleddyn Butcher – 2020

En matière de songwriting, Peter Walsh a peu d’équivalent. Il faudrait certainement évoquer des monuments comme Bob Dylan ou Leonard Cohen pour trouver la mesure d’une comparaison lucide et parlante. Il n’est pas forcément nécessaire de revenir sur les raisons pouvant expliquer pourquoi cet artiste singulier n’ait jamais accédé à la notoriété de son compatriote Nick Cave ou à la consécration médiatique et mondiale du leader et chanteur de The National, Matt Berninger, malgré des signes souvent très positifs depuis ses débuts en 1978. Une histoire de destin, de vie, de mauvais hasard, de conjoncture, de tempérament peut-être. Une histoire de renaissance aussi, de celui qui après une longue période d’absence discographique (presque 20 ans), signait un retour magistral en 2015 avec le bouleversant, No Spell No Song No Madrigal (Microcultures). Une histoire d’amour aussi avec la France, où des mélomanes fidèles ont depuis longtemps manifesté une grande attention à ce grand romantique, élégant et lettré, à l’image du producteur et animateur de radio Vincent Theval, pour lequel il avait invité Peter Walsh pour l’un des plus beaux moments, compilé sur Seven Songs par Talitres.

Dans l’univers du rock, de la pop et de la folk, il est très loin de l’exubérance de certains et certaines. Sa voix n’a rien d’exceptionnel, et pourtant elle reste confondante et unique. Elle est le reflet de la vie, imparfaite, pleine de nuances et de défauts. Elle n’appartient qu’à lui, elle ne sait pas mentir, elle ne fait jamais semblant. Ils sont peu nombreux à exprimer comme lui le sentiment mélancolique avec une telle justesse, une telle vérité. Le signe d’une grande humanité, qui se révèle souvent à travers une grande tendresse (Mr Somewhere), mais aussi parfois une rage piquante et punk comme sur Refugee (inédit accompagnant la réédition de son premier album par le label Captured Tracks en 2015). Elle est par moments l’expression d’une tristesse bouleversante à l’image du sublime Twenty One, sommet de No Song, No Spell, No Madrigal. Il ne cède néanmoins jamais sur ces chansons à la dépression, au désespoir, peut-être parce que l’écriture, la musique ont toujours été pour lui ce lieu de catharsis indispensable lui permettant de dépasser ses propres obsessions et ses tourments.

Parler d’une forme d’apaisement pour In And Out Of The Light pourrait être à la fois réducteur et inapproprié. Le titre de l’album par lui-même exprime d’ailleurs une ambivalence certaine, pouvant englober toute la complexité de la condition humaine. A l’inverse, sa musique, sa voix n’ont jamais semblé aussi libérées au sens propre, et d’une certaine manière aussi libérées de la pression personnelle, liée à son exigence pour et par lui-même. De mémoire, d’ailleurs, Peter Milton Walsh s’est déjà signalé à cet égard par l’évocation de ressentis très durs sur ces propres enregistrements. Au contact de son nouveau groupe stabilisé autour de fidèles comme Antoine Chaperon, Natasha Pelot, Nick Allum… (décisifs sur l’album Live à l’Ubu sorti en 2019 sur Talitres), il affiche une assurance et une sérénité qu’on ne lui connaissait pas encore. Rien de prétentieux ou de maniéré, mais sur un morceau comme What’s Beauty To Do, il laisse ses émotions s’épanouir comme rarement, entraîné par un climat de confiance palpable. Fidèle à ses habitudes, Il alterne sur ce LP, pour notre plus grand bonheur, instants d’intimité et de proximité à l’instrumentation réduite (The Fading light) avec des envolées lyriques, plus collectives (Where You Used To Be). Un premier extrait disponible dès à présent lève le voile sur un ensemble extrêmement homogène et cohérent, le très sobre Pocket of Sunshine petite merveille d’acoustique.

Au delà de la musique, la sortie In And Out Of The Light est la consécration d’une histoire passionnante (qu’on espère encore très longue), comme seules peuvent en engendrer les musiques populaires, pour le meilleur comme le pire, celle d’un témoignage vivant et concret d’une résilience artistique et personnelle fascinante, produisant ici un signe d’espoir et d’humilité très noble, dans une période de morosité ambiante particulièrement troublée.

Pocket of Sunshine est à découvrir depuis quelques jours sur la playlist du Chantier. Pour accompagner cet article, vous pouvez également écouter cette sélection non exhaustive issue de la discographie de The Apartments.

In And Out Of The Light est prévu pour le 19 septembre 2020 sur le label Talitres.

https://www.facebook.com/theapartments/
http://www.talitres.com/

Laurent Thore

Depuis Montréal, Poirier, une autre mondialisation

Actus

Avec « Soft Power », le DJ et producteur Poirier, une des figures du mouvement Tropical Bass, donne à entendre une autre voix que celle de l’info continue.

ghislain poirier soft power

© Saty + Pratha

Le québécois Ghislain Poirier est aujourd’hui une des grandes figures d’un courant mondialisé des musiques électroniques, englobé sous les termes de Tropical Bass ou de Global Bass, provoquant des objets hybrides aux confluents de la culture club, de l’esprit sound-system et des singularités musicales régionales à l’échelle de la planète, à contre-courant d’ailleurs de certaines pulsions exotiques de la musique pop. Chez ce DJ volontairement nomade, ce chemin esthétique est avant tout motivé par des notions aussi fondamentales, que le respect, le partage, la découverte. Depuis Montréal, carrefour cosmopolite de cultures et d’énergies, au même titre que Londres, la Nouvelle-Orléans ou Paris, sa musique est indéniablement marquée par la diversité, reflet expressif de la vie diurne et surtout nocturne de la capitale Nord-Américaine, à l’image de ses soirées Qualité de Luxe et Bounce Le Gros.

À l’évidence, l’influence des musiques caribéennes a toujours été déterminante dans son approche du son et du rythme. Aujourd’hui sur son nouvel album Soft Power, le producteur a élargi encore un peu plus son horizon musical, mais a aussi substitué la frénésie percussive de ses « beats » dansants et extatiques, par des climats plus contemplatifs et apaisés. Pour une radio comme Le Chantier, de savoir que sa passion a quelque part explosé au milieu des années 90, en tant qu’animateur de l’émission Branché : Monde de la radio universitaire de Montréal a tout d’un symbole. D’ailleurs à ses débuts de producteurs, ses aspirations étaient plutôt orientées vers des formes abstraites et instrumentales de techno et de Hip-hop, définies largement à l’époque par le label londonien Ninja Tune et son radioshow mythique Solid Steel. Ce n’est que quelques années plus tard, que sa musique deviendra foncièrement collective, à l’image de featurings marquants avec les français de TTC, la jamaïcaine Warrior Queen mais aussi avec de fidèles compagnons de route comme les détonants Face T, MC Zulu et bien sûr Boogát et Samito (toujours à l’affiche de Soft Power), soit la fine fleur de la scène Dancehall et Tropical Bass de Montréal.

Dépassant profondément la sphère des musiques à danser, Soft Power se transforme en un véritable voyage sonore et sensoriel, voyage aux cœur des langues (Créole, Wolof, Portugais, Espagnol…), au cœur de la musique (Bossa-Nova, Dancehall, House, Kompa, Twoubadou, Blues, Electronica, Soukous…), au cœur de l’axe transatlantique et donc par procuration, d’une histoire complexe et encore très actuelle. Ce voyage est piloté par des musiciennes aussi inspirantes que la Parisienne Mélissa Laveaux, l’Haïtienne Coralie Hérard que les Brésiliennes Flavia Coehlo et Flavia Nascimento, mais aussi par une figure de la diaspora musicale africaine de Paris, le multi-instrumentiste Daby Touré, fils de l’un des membres fondateurs des mythiques Touré Kunda. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, si ce nouvel album, sort sur le label de Brooklyn, Wonderwheel Recordings, animé par le DJ Nickodemus, autour d’un catalogue pléthorique et cosmopolite, à l’image de la compilation regroupant 24 MCs de la planète, A Global Minute, From Hip Hop With Love.

D’une certaine manière, Poirier donne à entendre grâce à Soft Power et depuis Montréal, une autre mondialisation, à contre-courant de la mondialisation anxiogène et médiatique, définie par les chaînes d’info en continu, une mondialisation culturellement très riche, curieuse, lucide et ouverte d’esprit, qui se moque des murs qui voudraient se dresser un peu partout dans le monde. A l’issue des ces 12 titres d’ailleurs, se pose la question logique autour des prochaines escales qui pourraient marquer un deuxième volume de Soft Power.

Soft Power de Poirier est en écoute sur Le Chantier depuis le début du mois de Juillet. A cette occasion, Le Chantier vous propose de vous immerger dans une playlist Spotify créée pour l’occasion (et totalement subjective), retraçant l’évolution stylistique de Poirier jusqu’à aujourd’hui.

http://www.wonderwheelrecordings.com/
https://www.facebook.com/PoirierSound/
https://wonderwheelrecordings.bandcamp.com/album/soft-power

Laurent Thore

Sur la porte du frigo

Actus

« T’en as plus pour longtemps / je t’ai pas cherché pourtant… » C’est une sorte de monologue introspectif qui ouvre cette chanson d’Emmanuelle Destremau, alias Ruppert Pupkin. Des phrases qui pourraient être celles de victimes de violences. Vous savez, celles qui s’affichent et se collent, lettre par lettre, sur les murs ces temps-ci.

ruppert pupkin emmanuelle destremau

Emmanuelle Destremau a.k.a. Ruppert Pupkin
© Margaux Bonhomme

Tourné ces derniers mois en plein confinement, le clip de DANS MA PEAU – On ne tue jamais par amour est un bijou de court-métrage, signé Bruno Merle. C’est aussi une proposition qui fait suite au tragique constat de l’aggravation des violences conjugales et domestiques pendant cette période d’isolement social.

À l’image, les pièces d’un puzzle s’assemblent peu à peu, celles de la vie d’une femme. Elles deviennent des éléments clés permettant de comprendre ce qui s’est passé ou ce qui aurait pu se passer. Une maison chargée de souvenirs, d’objets totems, symboliques de ce que pourrait être une vie heureuse. Celle qu’on colle par petits bouts, sans y penser, derrière des magnets. Pas sur les murs des villes, mais sur la porte du frigo.

Les mots sont forts, la musique et l’interprétation de Ruppert Pupkin sont puissantes et sensibles. Dans ma peau, t’es dans ma peau, c’est une une incantation, une menace qui change de sens au fil des images, alors que dans nos oreilles se mêlent la version live de la chanson, et celle de l’album Digital After Love (2019 – Actes Sud Musicales) – et ce savant mélange marque une rupture, une de plus.

DANS MA PEAU – On ne tue jamais par amour, un clip de Bruno Merle

Charlotte Waelti

Le Petit Prince dans un drôle de Château

Actus

Petit Prince est un esprit joueur de la nouvelle chanson française, si tant est qu’elle existe réellement. Depuis 2015, ce musicien espiègle cultive volontairement un monde enfantin sans vraiment l’être, où se conjuguent écriture faussement naïve, mélodies acidulées, lyrisme totalement assumé et digressions sonores captivantes.

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Elliot Diener a.k.a. Petit Prince
© Florine Hill

Derrière ces élans hédonistes colorés, parfois excessifs, se cache une sensibilité peu commune, à l’image de son nouveau titre JSP pour Je ne sais pas. Dans ce titre lumineux et expressif, il formule avec beaucoup de limpidité ce que beaucoup peuvent ressentir dans un monde de plus en plus complexe et aliénant. Faisant suite à l’imposant Chien Chinois, à l’émouvant, Tendresse Sur Canapé, au très rêveur Endors Toi (tous largement diffusés sur Le Chantier), il lève encore un peu plus le voile sur son premier album Les Plus Beaux Matins, à venir en septembre prochain, sur le label sans tabou ni complexe, Pain Surprises (Futuro Pelo, Jacques, Salut C’est Cool…). Un album élégant, malin et musical qui devrait placer de fait, notre jeune musicien aux côtés de révélations comme Voyou, dans une filiation d’esprit auprès d’artistes aussi remarquables que Flavien Berger, Chevalrex et même l’unique Katerine.

Dernièrement, Petit Prince a répondu à l’appel de la Blogothèque, pour une très belle session acoustique en mode Take Away Show, pleine de vie et de ludisme au cœur de l’étonnant château de Groussay. Aux côtés de ses complices, Zoé Philippot, Thibault Chevallier et Jérémie Arcache, il interprète avec beaucoup de simplicité et d’envie son dernier titre JSP ainsi qu’Endors toi. Elle est à découvrir aujourd’hui sur le site du Chantier.

Le titre JSP de Petit Prince est à retrouver dans la playlist Spotify Les Nouveautés du Moment du Chantier.

Pour plus d’infos:
https://www.facebook.com/petit.prince.music/
https://www.instagram.com/petit_prince_music/
https://www.painsurprises.fr/
https://www.facebook.com/Painsurprises/
https://blogotheque.net/categories/take-away-shows

Laurent Thore