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« T’en as plus pour longtemps / je t’ai pas cherché pourtant… » C’est une sorte de monologue introspectif qui ouvre cette chanson d’Emmanuelle Destremau, alias Ruppert Pupkin. Des phrases qui pourraient être celles de victimes de violences. Vous savez, celles qui s’affichent et se collent, lettre par lettre, sur les murs ces temps-ci.

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Emmanuelle Destremau a.k.a. Ruppert Pupkin
© Margaux Bonhomme

Tourné ces derniers mois en plein confinement, le clip de DANS MA PEAU – On ne tue jamais par amour est un bijou de court-métrage, signé Bruno Merle. C’est aussi une proposition qui fait suite au tragique constat de l’aggravation des violences conjugales et domestiques pendant cette période d’isolement social.

À l’image, les pièces d’un puzzle s’assemblent peu à peu, celles de la vie d’une femme. Elles deviennent des éléments clés permettant de comprendre ce qui s’est passé ou ce qui aurait pu se passer. Une maison chargée de souvenirs, d’objets totems, symboliques de ce que pourrait être une vie heureuse. Celle qu’on colle par petits bouts, sans y penser, derrière des magnets. Pas sur les murs des villes, mais sur la porte du frigo.

Les mots sont forts, la musique et l’interprétation de Ruppert Pupkin sont puissantes et sensibles. Dans ma peau, t’es dans ma peau, c’est une une incantation, une menace qui change de sens au fil des images, alors que dans nos oreilles se mêlent la version live de la chanson, et celle de l’album Digital After Love (2019 – Actes Sud Musicales) – et ce savant mélange marque une rupture, une de plus.

DANS MA PEAU – On ne tue jamais par amour, un clip de Bruno Merle

Charlotte Waelti