Mis en avant

Agriculture florale : de quoi se jeter des fleurs ?

Actus

D’où viennent les fleurs que nous offrons ? Léa Benoît, doctorante en géographie à l’université de Bordeaux Montaigne, nous ouvre les yeux sur ce marché aujourd’hui délocalisé en grande partie.

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© Nicolas Parent PHOTOPQR/L’INDEPENDANT Photo via MaxPPP

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, faire le choix d’offrir des fleurs est loin d’opter pour un cadeau de proximité. À ce jour, 80 à 85 % des importations de fleurs en France proviennent de l’étranger, notamment des Pays Bas, du Kenya et d’Amérique du sud. Autrement dit, seulement 20% de la production est française. 

La rédaction du Chantier revient sur l’évolution de ce marché auparavant européen, ainsi que sur les initiatives locales pour réinvestir cette filière. Comment faire évoluer nos pratiques de consommation et tendre vers une agriculture des fleurs plus durable ? 

Pour répondre à ces questions, nous recevons Léa Benoît, doctorante en géographie à l’Université de Bordeaux Montaigne.

Aïcha Nouri

Le Corum st Jean : témoin de l’évolution de l’histoire sociale

Social

130 ans ! C’est l’âge de l’aéroport de Berlin-Tempelhof, de la station Alma – Marceau de la ligne 9 du métro de Paris… 130 ans c’est aussi l’âge du Corum Saint-Jean, une structure sociale essentielle dans le paysage clermontois.

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© Le Corum Saint-Jean

On suit Nedjma Paul au coeur du Corum Saint-Jean pour un bref voyage dans l’histoire sociale. Notre guide pour cette expédition : Dominique Moussière, directeur du Corum Saint-Jean, cette structure d’utilité sociale a vu ses missions évoluées pour répondre aux besoins des jeunes.

La Vigie requin renforcée, un dispositif pour protéger les surfeurs à La Réunion

Actus

A La Réunion, un dispositif baptisé Vigie requin renforcée sécurise baigneurs et surfeurs face au risque d’attaques de squales, qui ont fait plusieurs victimes par le passé. 

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Sécuriser baigneurs et surfeurs, tel est le défi quotidien des membres de la Vigie requin renforcée. Lancé en 2015 pour encadrer les surfeurs du Pôle espoir, ce dispositif s’est peu à peu ouvert, jusqu’à toucher un large public. il a permis aux écoles de surf de renaître, elles qui avaient mis la clé sous la porte en raison de la crise requin. Une crise marquée par 25 attaques de squales entre 2011 et 2011, qui ont causé la mort de 11 personnes et fait 7 blessés graves. 

La rédaction dionysienne du Chantier a passé une matinée avec la Vigie Requin Renforcée, qui surveille à l’aide de bateaux, jet-skis, caméras, drones et plongeurs, les fonds marins. 

Fabien Poleya, Tyron Poncharville

L’habitat léger, quand le désir personnel devient un choix de la cité

Environnement

La réglementation d’urbanisme relative à l’habitat léger reste récente et souvent méconnue des citoyens mais aussi des élus, voire des administrations. De la conception à l’installation, comment s’intègrent ces nouvelles habitations dans notre paysage ?

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©hameaux-legers/Exemple de chantier collectif pour construire un habitat léger.

Moins cher, écologique et mobile, l’habitat léger s’adapte parfaitement aux besoins de certaines personnes. Pourtant, installer un habitat léger en toute légalité peut devenir un véritable casse-tête. Le discours concernant l’habitat léger paraît parfois contradictoire : d’un côté la volonté des différents acteurs pour investir le territoire autrement avec à la clé des motivations environnementales, écologiques et sociales, de l’autre  des lois qui ne sont pas toujours facilitantes. Alors quelles réalités pour ces habitants et habitantes ? Et comment les communes se saisissent-elles de cette nouvelle manière de concevoir l’habitat ?  

Avec le témoignage de Justine Delaunay, installée dans une tiny house dans les Hautes-Pyrénées, de Nicolas Poulain de l’association Le lien qui implante cette volonté de vivre collectivement et en habitat léger sur la commune de Fayet-le-Château, et enfin de Jean-Pierre Bûche, actuellement maire de la commune de Pérignat-sur-Allier dans le Puy-de-Dôme.

Yolande Pujante, réalisation Emma Delaunay

Quelle place pour la faune sauvage en ville ?

Environnement

Alors que cet été le Parlement européen a voté une loi “restauration de la nature” imposant aux États membres de réparer les écosystèmes abîmés, certaines métropoles comme Nantes ont déjà engagé cette démarche depuis plusieurs années. 

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© Jean-Luc Flémal / BELPRESS /MAXPPP – Nesting box in the city | Nichoir en ville 17/04/2023

La loi sur la restauration de la nature votée le 12 juillet dernier par le Parlement européen a pour objectif d’éviter l’effondrement des écosystèmes et de prévenir les effets les plus graves du changement climatique. La restauration de la nature ne signifie pas la protection des espaces naturels, mais bien la réparation des écosystèmes endommagés. Cela implique de vivre et de produire avec la nature, en ramenant de la diversité partout, y compris dans les zones où a lieu une activité économique, par exemple dans les villes.

Le territoire de Nantes et sa métropole compte 60% d’espaces naturels et agricoles. On y trouve 9 000 hectares de zones humides, 1 000 kilomètres de cours d’eau et un important maillage bocager. Depuis plusieurs années, la métropole nantaise s’est engagée dans une politique de reconquête de la biodiversité. 

Ce programme de “renaturation” s’appuie notamment sur la mise en place de réservoirs de biodiversité et de corridors pour les relier entre eux. 

Pour comprendre comment concilier urbanisme et protection des écosystèmes urbains, Christophe Chauveau et Laurent Casses de la rédaction nantaise du Chantier ont rencontrés Olivier Poisson, le président du Groupement des Naturalistes de Loire Atlantique .

Laurent Cassès, Christophe Chauveau et Capucine Frey

Aux prises avec Camille

Le Chantier part à l’assaut des championnats para-escalade ! Notre poulain dans cette compétition exigeante c’est Camille Brassier. Il pratique en amateur l’escalade depuis 5 ans en ayant une malformation de la main droite. Et même s’il reste modeste quand les gens lui font des louanges (trop à ses yeux), Camille aime la gagne et espère bien se faire une place sur le podium. Mais intérieurement, après quoi Camille Brassier grimpe-t-il ?

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©Sylvain Jouve / mars 2023/ Camille Brassier et Emma Delaunay au championnat de France para-escalade à Besançon

Pendant 4 mois, la journaliste Emma Delaunay l’a accompagné dans cette longue période d’entraînement et a entretenu avec lui une conversation vocale sur whatsapp. Une sorte de journal de bord intimiste jusqu’à l’échéance des championnats de France. Aux prises avec Camille est une série en 3 épisodes, un récit sincère et énergisant pour prendre de la hauteur.

L’usurpation d’identité, un phénomène exponentiel

Actu

Le développement sur internet des démarches et services en ligne multiplie les occasions pour les fraudeurs de se saisir de l’identité des autres internautes. Quelles en sont les conséquences ? Et comment lutter contre l’usurpation d’identité ?

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©PHOTOPQR/L’ALSACE/Vanessa MEYER

En France, plus de 46 % des personnes, par leur boîte mails, sont victimes d’un piratage numérique. Les informations volées sont, par exemple, leur nom et prénom, des photos, des adresses électroniques ou des adresses IP. Tous ces éléments permettent à l’usurpateur de réaliser des opérations financières ou des actes répréhensibles, au nom de la victime. Face à ce phénomène exponentiel, des associations d’aides aux victimes sont là pour les accompagner dans leur parcours judiciaire et les aider à se reconstruire après une vie bouleversée. C’est le cas de France Victime, une fédération qui regroupe l’ensemble des associations d’aide aux victimes qui porte les voix et droits des victimes dans leur parcours judiciaire. 

Pour aborder ce sujet, Delphine Du Pavillon reçoit Jérôme Moreau, président de la Fédération France Victime et Maître Marie-Camille ECK, du Cabinet MCE Avocats, avocate au barreau de Paris et spécialisée dans la défense de victimes d’usurpation.

Émission de lancement du Chantier Parle à Zot

Actus

Le Chantier Parle à Zot n’existe que depuis quelques jours. Revivez la naissance d’une radio !

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Le studio de Parle à Zot

Mirana, Fabien, Luxone et Kilian (du premier au dernier plan) enregistrent une émission dans le studio de Saint-Denis de La Réunion.

Au sommaire de cette émission inaugurale : des portraits des journalistes de la rédaction de Saint-Denis, du live et des débats passionnants sur la culture et l’emploi, des thèmes qui nous sont chers et sur lesquels ont accepté d’intervenir Audrey Coridon (graffeuse, directrice de l’Académie des Camélias, centre socio-culturel à Saint-Denis), Angélique Goodall (directrice régionale de Pôle Emploi à La Réunion), Jean-Yves Rochoux (économiste, chercheur au Cémoi, Centre d’économie et de management de l’Océan Indien) et Katy Toave (artiste du groupe Simangavole).

Suivez ce lien pour écouter la radio Le Chantier Parle à Zot sur internet.

Quelle recette pour l’inclusion ?

Social

Quand la préparation des repas permet de sortir de l’isolement en créant du lien. Zoom sur deux cantines solidaires qui proposent aux habitantes et habitants d’un quartier de se rencontrer autour de la préparation d’un repas, et de sortir de la solitude.

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© Jean-Luc Flémal / BELPRESS/MAXPPP – Nesting box in the city | Nichoir en ville 17/04/2023

La rédaction du Chantier s’intéresse aujourd’hui aux cantines solidaire, celles qui ont le goût de tisser du lien social tout en cuisinant de bons produits à moindre prix. Nedjma Paul, Firoz Ahmed et Irphan Khan ont poussé la porte de la cuisine de l’association clermontoise Co-cooking, basée dans le quartier de Croix-de-Neyrat, pour rencontrer les cuisiniers et cuisinières, dont Pascal Ruet.

Dans les grandes métropoles, 70% des citadins reconnaissent avoir souffert de solitude. Pour palier à cette souffrance, le réseau des petites cantines a été créé avec cette même volonté : faire du lien entre les habitants à partir du repas. Orlane Query, responsable de la petite cantine Lyon Perrache, nous parle de l’aspect social et cosmopolite de ce lieu. Depuis la création de la première cantine dans le quartier de Vaise à Lyon, 12 autres ont aussi ouvert leur porte.

Un sujet de Nedjma Paul, Firoz Ahmed et Iprhan Khan, montage : Moïse Grelier et Emma Delaunay

L’appartement d’insertion, un dispositif pour se relancer dans la vie

Actus

Pour reprendre pied après un parcours cabossé, l’association réunionnaise Allons Déor propose, en plus de logements à loyers modérés, un accompagnement social.

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Loyers en hausse, constructions en baisse, marché locatif très tendu, insalubrité… En France, la crise du logement couve. Et elle fait déjà des dégâts, notamment chez les plus démunis. La Réunion n’échappe pas au phénomène. Sur l’île, 40 000 demandes de logements sociaux sont en attente. Si une solution à grande échelle reste à trouver, des initiatives émergent pour mettre à l’abri des locataires à la vie cabossée.

C’est le cas d’Allons Déor. A Saint-Denis, l’association accueille 8 locataires au sein de logements d’insertion. Ici, ces hommes et ces femmes, qui ont connu la prison, les squats ou l’hôpital psychiatrique, paient un loyer modéré. Surtout, ils sont suivis dans leurs démarches par une équipe médico-sociale.

Une façon de reprendre vie, au sein d’un immeuble qui servait, il y a peu encore, à accueillir des touristes au sein de locations saisonnières… Tout un symbole.

Aurore Gisquet et Luxone Niamdila

Zafer Kreol : Rhum à La Réunion, le revers de la médaille

Culture

Produit phare de La Réunion, le rhum se trouve partout : dans les rayons, sur les marchés, en soirée. Mais derrière cet alcool, troisième produit de consommation le plus exporté sur l’île, se cache une réalité moins reluisante : fort taux d’alcoolisme, fiscalité avantageuse des producteurs et passé douloureux.

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Le rhum a toujours occupé une place importante dans les traditions réunionnaises : en apéritif entre amis ou avec de la famille, bien sûr, dans les grands événements, les mariages, baptêmes et même lors d’un décès. Il est possible de boire du rhum sec voire infusé avec des plantes, des fruits ou des épices, qu’on appelle rhum arrangé. Un produit qui séduit de plus en plus les consommateurs.

Un produit largement exporté 

Une omniprésence du rhum qui s’explique. Près de 3 000 planteurs cultivent plus de 22 000 hectares de canne, soit 54 % de la surface agricole de l’île. Le rhum est le troisième produit de consommation le plus exporté. En 2021, il a rapporté 21 millions d’euros.

Mais derrière ce produit érigé au rang de tradition se cache une réalité moins reluisante. 

Le docteur David Mété, addictologue au CHU Félix Guyon et président de la fédération régionale d’addictologie de La Réunion, alerte régulièrement sur les méfaits de l’alcool, dont le rhum est l’un des représentants sur l’île. Ce spécialiste est en guerre contre les producteurs de rhum, qui bénéficient d’une fiscalité allégée, leur permettant de vendre des bouteilles de rhum à bas prix. Ce qui aux yeux du Dr Mété favorise la consommation de cet alcool fort qui peut avoir des conséquences dévastatrices. 

François Hoarau sait de quoi il s’agit. Ancien alcoolique, il a bu pendant vingt ans un litre de rhum par jour. Sorti de l’enfer, il raconte sa rédemption, lui qui accompagne désormais des personnes voulant s’en sortir, au sein de l’association Les maillons de l’espoir.  

Dans la broyeuse de l’industrie sucrière

Si l’on fait un bond dans le passé, l’histoire de la canne à sucre et du rhum est forcément liée à l’esclavagisme. Au début du XVIIIe siècle, c’est d’abord le café qui est cultivé par des esclaves achetés à Madagascar et dans les pays d’Afrique de l’est. 

Au début du XIXe siècle, les colons se tournent vers la production de canne à sucre. L’arak, ancêtre du rhum, est aussi produit, en petite quantité. Ce n’est qu’en 1848 que l’esclavage est officiellement aboli sur l’île. Mais face aux besoins, les producteurs engagent des « hommes libres » venus d’Inde, Afrique de l’est, Madagascar ou Chine. Cependant, leur condition de vie n’est pas meilleure. 

Au début des années 1900, les distilleries se multiplient sur l’île. Le rhum est produit en grande quantité, pour le marché local mais aussi pour l’exportation. Au fil des ans, les progrès techniques limitent les besoins en main d’œuvre. Patrice Pongérard, anthropologue, historien et consultant en ingénierie culturelle explique comment l’industrie du rhum a fauché les anciens travailleurs agricoles, remplacés par les machines. 

Astrid Aracksing et Aurore Gisquet