Environnement

Dans le cadre du plan de relance de l’économie, le gouvernement vient d’annoncer le déblocage de 200 millions d’euros pour les forêts. Mais cette intention est-elle bien écolo ?

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Forêt de Villefargeau, Bourgogne-Franche-Comté
© Sadak Souici / Le Pictorium / MAXPPP

Le ministère de l’agriculture annonce un plan sans précédent de 200 millions d’euros pour lutter contre la dégradation de nos forêts due au réchauffement climatique, à la sécheresse et aux ravageurs.
Ce grand plan de reboisement a pour objectif de planter 45 000 hectares de forêts en métropole, pour régénérer les surfaces existantes.

Un fonds de soutien complémentaire doit être attribué pour soutenir les propriétaires publics et privés. Et également pour renforcer la filière bois.

Ce dispositif devrait assurer la régénération des forêts d’après le gouvernement.
Mais planter des arbres est-ce vraiment créer des forêts ?
Dernièrement le botaniste Francis Hallé, dans une tribune du Monde nous alertait sur la nécessité de ne pas confondre, de ne pas comparer « forêts » et « plantations ».

La forêt, c’est un écosystème naturel qui se compose d’arbres d’âges divers qui se sont implantés naturellement au fil du temps. Un espace de diversité pour la faune et la flore. Ce milieu n’a pas besoin d’intervention humaine. Il se régule de lui-même.
Tout le contraire des « plantations » qui bien souvent sont le produit d’alignements de variétés uniques, comme la forêt des Landes, qui n’est qu’une plantation de pins.
Une plantation d’arbres n’est pas un écosystème : elle ne doit sa survie, finalement, qu’aux besoins du marché, puisqu’elle n’est là que pour la production, pour les besoins humains, et donc bien souvent pour le profit.

Finalement, l’une des questions que pose Francis Hallé, c’est : à qui profite la déforestation ? Le World Rainforest Movement, en 2003 a démontré que les plantations d’arbres ne freinent pas le réchauffement climatique, qu’elles privent les populations locales des ressources forestières et qu’elles ne créent pas d’emplois durables.

Bref, le caractère « vert » du volet « reboisement » du plan de relance est encore à confirmer.

Pascal Rué