Rock Around The Clock : l’Épicerie Moderne remet les pendules à l’heure ce soir !

Culture

Nouveau Rendez-Vous Moderne ce soir, placé cette fois sous le signe du rock ‘n’ roll, dans une version bruyante, généreuse, électrique et énergique : en effet, l’Épicerie Moderne provoque la rencontre inédite et jubilatoire entre le one man band Seb Radix et les flibustiers de The Horsebites.

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Seb Radix est un trublion du rock indépendant, une figure de la scène alternative lyonnaise, un passionné, un inlassable, un activiste, une âme libre et joueuse qui vit les principes punk du « do it yourself » au quotidien, à l’image des multiples enregistrements et sessions que l’on peut trouver ici et là sur le net.

Sa musique est une curieuse mixture de poésie, de second degré, de sérieux, de blagues potaches, mais aussi de références assumées et d’éclectisme jubilatoire. Il évoquera pour certains Lou Barlow (un de ces titres porte le nom de cette icône du lo-fi), pour d’autres Daniel Johnston, Vlad ou encore Didier Super.

Pour Le Chantier, il aurait même quelque chose du génial Calvin Johnson, avec cette capacité à naviguer à travers les styles sans prévenir, du reggae en passant par le punk, le funk et la disco. Il est fan absolu des Minutemen, un des groupes les plus cultes de l’histoire du rock alternatif américain, a été bercé par les Dead Kennedys, les Clash et même les VRP. Avec lui, ce qui est rassurant, c’est qu’il se passe toujours quelque chose d’imprévu et de surprenant, ce qui à n’en point douter risque fort d’arriver ce soir à l’Épicerie Moderne.

Salle où il se sent d’ailleurs un peu comme à la maison, puisqu’il a enregistré une partie de son album Pop Apocalyptique là-bas en 2016, il parle même de cette salle de concert dans une de ces chansons pour une sombre histoire de wifi et de jeunes dinosaures !

De l’attitude, il y en a chez The Horsebites. Ils rappellent que le rock est une musique de morveux et de derniers de la classe, mais pas que ! Majors des promos de la cause indé, il paraîtrait qu’on retrouve dans leurs rangs des membres de Hawaii Samuraï, des Buttshakers et autre Missing Souls.

Que ce soit dans leur dernier et très haletant album Shadows, sorti en 2019 ou le split sorti cette année avec leurs potes de Contractions, la power pop à l’anglaise se dévergonde au côté du garage à l’australienne, les envolées psychés se confondent dans le punk anglais originel, pour des croisements bâtards et hédonistes quelque part entre The Hives et Oasis (She Comes Naked, Kimmy), entre Mudhoney et Thee Oh Sees (What I Say), The Strokes et les Clash (We Got It).

Leur musique est généreuse et énergique, elle diffuse cette soif de vivre communicative et fédératrice, qui pourrait même débrider jusqu’à notre premier ministre, qui pourrait en tomber les lunettes et se lancer dans un joyeux pogo, emporté par les riffs diaboliques et le rythme soutenu des Horsebites.

Les amplis vont rugir ce soir sur la scène de l’Épicerie Moderne, à 19h, pour un live stream explosif et rock ‘n’ roll. À suivre en direct sur la page Facebook du Chantier et sur celle de l’Épicerie Moderne.

Plus d’infos sur ici !

Laurent Thore

Les Abattoirs confinés !

Culture

Un an après le début de la crise sanitaire et sans date de réouverture, Les Abattoirs continuent d’accueillir les artistes.

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Dans ce tiers lieu isolé du bruit et prévu pour accueillir des résidences d’artistes, l’absence du public se fait sentir. Depuis le premier confinement de mars 2020, les fauteuils du public restent encore vides. Sur le plateau de répétition, la Bruital Cie s’active. La troupe peaufine son spectacle où se mêlent musique, mime, bruitage et humour.

À l’ère du digital et avec la crise sanitaire, la culture a dû se réinventer. Mais pour Sophie Contal, présidente des Abattoirs, le spectacle vivant n’a pas vraiment sa place sur nos écrans.

Pour l’heure, le public devra encore faire preuve de patience et attendre que les Abattoirs ouvrent leurs portes…

Aline Saldanha

Escorting, le nouveau tapin

Actus

Pour cerner les contours de loi qui renforce la lutte contre le système prostitutionnel et accompagne les personnes prostituées, cinq ans après son entrée en vigueur, Déjà Là lui consacre une série d’interviews cette semaine. Vincent Rubio est sociologue et ses recherches portent notamment sur la socio-anthropologie des comportements sexuels. Il dresse les contours de l’escorting et plus précisément de la prostitution masculine homosexuelle en ligne.

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© Bruno Levesque / IP3 PRESS / MAXPPP

En mai 2015, une étude du Mouvement du Nid estimait que 62% de la prostitution passait par internet. Depuis la loi de 2016 sur la prostitution qui instaure une pénalisation du client, la prostitution en ligne, ou escorting, est en pleine explosion. Avec elle, de nouveaux profils de travailleur.se.s du sexe et de clients voient le jour.

Vincent Rubio est chercheur au Laboratoire Sophiapol, une unité de recherche en sociologie, philosophie et anthropologie politiques à l’Université Paris-Nanterre et directeur adjoint du Laboratoire d’analyses socio-anthroplogiques du contemporain. Ses recherches portent notamment sur la socio-anthropologie des comportements sexuels. Il a écrit en particulier sur l’escorting et plus précisément sur la prostitution masculine homosexuelle en ligne. Il dessine les contours de cette cyber-prostitution.

Dans cette série consacrée à la prostitution, écoutez l’interview du sociologue Jean-Philippe Guillemet. Sociologue et co-auteur d’un rapport d’évaluation de la loi rédigé en 2019 pour la Fondation Scelles, qui est abolitionniste, il revient sur le contenu de la loi et dresse un bilan cinq ans après.

L’interview de Beryl Esbrayat, porte-parole du Syndicat du Travail Sexuel, le STRASS, pour l’Auvergne, est à écouter ici. Elle détaille les conséquences de la loi de 2016 sur le quotidien des travailleur.se.s du sexe.

Tiphaine Crézé

Demain, quel « genre » de ville ?

Social

Terrain Social se demande, aujourd’hui, quelle est la « ville rêvée des femmes » ?

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© Paul Barlet / LE PICTORIUM / MAXPPP

En France, les villes de Lyon, Montreuil ou encore Rennes ont récemment annoncé leur intention de mettre en place un budget genré, ou « sensible au genre ». Depuis plus de vingt ans, Vienne, en Autriche, a une approche genrée de son aménagement et fait figure de proue.

Membre du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes de 2015 à 2019, Yves Raibaud est géographe, maître de conférences émérite à l’Université de Bordeaux-Montaigne. Il est membre du Laboratoire Passages du CNRS : « Reconfiguration des spatialités et changements globaux ».

Yves Raibaud a fait paraître, en 2015, aux Éditions Belin, La ville faite par et pour les hommes, y analysant les inégalités de genre dans l’espace urbain.

La ville a-t-elle été faite « par les hommes et pour les hommes », comme le dit Yves Raibaud ? Quels usages de la ville sont les marqueurs et les espaces de ce sexisme ?

L’approche géographique les met en lumière par des enquêtes de terrain, des marches exploratoires, des groupes de réflexion. L’analyse des dépenses publiques et de leur affectation permettent-elles de redéfinir les priorités vers l’égalité de genre dans l’espace urbain ? Enfin, quelle place est donnée à la parole des femmes pour construire la ville durable, plus inclusive, plus écologique et plus démocratique ?

La ville appartient-elle aux hommes ? – Yves Raibaud

Femmes et hommes sont-ils égaux à vélo ? – Yves Raibaud

Mixité, égalité et genre dans les espaces du loisir des jeunes : pertinence d’un paradigme féministe – Édith Maruéjouls-Benoit

Hugues Chevarin

« On ne veut pas être les putes de l’État »

Actus

Pour cerner les contours de loi qui renforce la lutte contre le système prostitutionnel et accompagne les personnes prostituées, cinq ans après son entrée en vigueur, Déjà Là lui consacre une série d’interviews cette semaine. Beryl Esbrayat est porte-parole du Syndicat du Travail Sexuel, le STRASS, pour l’Auvergne. Elle détaille les conséquences de la loi de 2016 sur le quotidien des travailleur.se.s du sexe.

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beryl esbrayat strass le chantier radio

© Joël Philippon / PHOTOPQR / LE PROGRES / MAXPPP

La loi qui renforce la lutte contre le système prostitutionnel et accompagne les personnes prostituées a cinq ans. Ce texte a notamment abrogé le délit de racolage et l’a remplacé par la verbalisation des clients à hauteur de 1 500 € d’amende. Selon une enquête de deux chercheurs, Hélène Le Bail et Calogero Giametta, en collaboration avec onze associations, 88% des travailleur.se.s du sexe sont opposé.e.s à la pénalisation des clients.

Beryl Esbrayat, est porte-parole du Syndicat du Travail Sexuel, le STRASS, pour l’Auvergne (strass-syndicat.org). Ce syndicat n’est ni abolitionniste (c’est-à-dire qu’il ne souhaite pas mettre un terme à la prostitution), ni réglementariste (c’est-à-dire qu’il ne souhaite pas non plus la règlementation de l’exercice de la prostitution comme un métier). Au micro du Chantier, elle détaille les conséquences de la loi de 2016 sur le quotidien des travailleur.se.s du sexe.

Dans cette série consacrée à la prostitution, écouter l’interview du sociologue Jean-Philippe Guillemet. Sociologue et co-auteur d’un rapport d’évaluation de la loi rédigé en 2019 pour la Fondation Scelles, qui est abolitionniste, il revient sur le contenu de la loi et dresse un bilan cinq ans après.

Tiphaine Crézé

Sortir dehors pour apprendre différemment

Actus

Déjà huit mois que les élèves de l’école Le Fau à Thiers font classe en extérieur. Malgré le retard de la France sur cette pédagogie alternative, cet apprentissage par la nature tend à se démocratiser.

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© Association Fais et Ris

« Auprès de mon arbre, je vivais heureux » chantait George Brassens, à quelques pas de l’école de Thiers, les écoliers, eux, apprennent heureux près de leur arbre. Depuis septembre 2020, Pauline Mouche de l’association Fais et Ris, emmène chaque semaine, et ce par tous les temps, les classes dans un coin de nature.

Pour Pauline Mouche, les élèves s’adaptent très rapidement. « On a la chance d’avoir pu aménager le lieu. Donc ça on l’a fait en début d’années avec les élèves justement pour leur permettre de s’acclimater. »

Le sol forestier remplace le macadam de la cour de récréation, des rondins de bois en guise de mobiliers de classe… Oubliez la lumière blafarde générée par les néons du plafond, dans l’école du dehors tout est naturel. Quitter la salle de classe permet d’apprendre dans d’autres conditions et de se familiariser avec l’extérieur.

Pas question d’aller en forêt pour ne parler que de nature… « On fait des activités qui sont en lien avec le programme scolaire », tient à rappeler l’animatrice éducatrice. « On s’accorde vraiment avec là où en est l’enseignant.e dans le programme et ce qu’il ou elle est en train de faire avec sa classe. »

Sur le site internet de l’académie de Clermont-Ferrand, on apprend que « dans le contexte sanitaire actuel, ainsi qu’avec l’essor du numérique [..] les enfants passent trois fois moins de temps à jouer dehors que leurs parents au même âge ». En temps de crise sanitaire et de confinement, cette pédagogie alternative répond aussi bien à des problématiques d’espace que de sédentarisation.

Bien que ce temps d’école du dehors ne soit que très récent, Pauline Mouche constate tout de même une évolution dans les interactions des élèves avec cet espace naturel. « Ils sont de plus en plus à l’aise, ils ont vraiment cette liberté qu’ils n’ont pas en classe […] Ça leur permet de libérer un peu plus leur énergie et ça permet aussi de prendre en compte toutes ces différentes intelligences que l’on peut avoir au sein d’un groupe d’élèves. »

Souhila Bouab et Emma Delaunay

Loi sur la prostitution, 5 ans après

Actus

Pour cerner les contours de loi qui renforce la lutte contre le système prostitutionnel et accompagne les personnes prostituées, cinq ans après son entrée en vigueur, Déjà là lui consacre une série d’interviews cette semaine. Jean-Philippe Guillemet, sociologue, est co-auteur d’un rapport d’évaluation de la loi rédigé pour la Fondation Scelles, qui est abolitionniste. Il revient sur le contenu de la loi et dresse un bilan cinq ans après.

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© PH Pauchet / PHOTOPQR / VOIX DU NORD / MAXPPP

La loi qui renforce la lutte contre le système prostitutionnel et accompagne les personnes prostituées a cinq ans. Ce texte a notamment abrogé le délit de racolage et l’a remplacé par la verbalisation des clients à hauteur de 1 500 € d’amende. Il a aussi instauré un parcours de sortie de la prostitution, qui prévoit l’accès à un logement social, un accès à l’emploi et une allocation de 330 euros par mois pendant 3 ans maximum.

Il y a deux ans pour la Fondation Scelles, qui est abolitionniste, Jean-Philippe Guillemet et Hélène Pohu ont rédigé, en tant que sociologues, un rapport d’évaluation locale de la mise en œuvre de cette loi de 2016. En s’intéressant à 4 villes : Paris, Bordeaux, Narbonne et Strasbourg.

Deux ans plus tard, avec Jean-Philippe Guillemet, nous dressons un bilan de cette loi, toujours en prise à des disparités territoriales et qui fait face à un manque de moyens.

Lire le rapport de la Fondation Scelles, publié en 2019

Tiphaine Crézé

Les limites de la pénalisation du client

Actus

La loi qui renforce la lutte contre le système prostitutionnel et accompagne les personnes prostituées a cinq ans. Ce texte a notamment abrogé le délit de racolage et l’a remplacé par la verbalisation des clients à hauteur de 1 500 € d’amende. Il a aussi instauré un parcours de sortie de la prostitution, qui prévoit l’accès à un logement social, un accès à l’emploi et une allocation de 330 euros par mois pendant 3 ans maximum.

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Rassemblement de plusieurs associations de travailleur.se.s du sexe et d’associations de santé publique dénonçant le bilan de 5 années d’application de la loi dite de « pénalisation du client ».
Paris, le 13 avril 2021.
© Olivier Donnars / LE PICTORIUM / MAXPPP

Pour cerner les contours de cette loi et de ses conséquences, cinq ans après son entrée en vigueur, Déjà là lui consacre trois interviews cette semaine :

Mercredi 28 avril – 8h18

Jean-Philippe Guillemet est sociologue et co-auteur d’un rapport d’évaluation de la loi rédigé en 2019 pour la Fondation Scelles, qui est abolitionniste. Il revient sur le contenu de la loi et dresse un bilan cinq ans après.

Loi sur la prostitution, 5 ans après

Jeudi 29 avril – 8h18

Beryl Esbrayat est porte-parole du Syndicat du Travail Sexuel, le STRASS, pour l’Auvergne. Elle détaille les conséquences de la loi de 2016 sur le quotidien des travailleur.se.s du sexe.

« On ne veut pas être les putes de l’État »

Vendredi 30 avril – 8h18

Vincent Rubio est sociologue, ses recherches portent notamment sur la socio-anthropologie des comportements sexuels. Il s’arrête sur les modalités de la prostitution en ligne et notamment sur l’escorting masculin homosexuel.

Escorting, le nouveau tapin

Tiphaine Crézé

Citoyens itinérants : déplorable accueil !

Social

Avec Nara Ritz, voyageur et coordinateur de l’Observatoire pour les Droits des Citoyens Itinérants (ODCI), nous nous interrogeons sur le sort fait aux citoyens itinérants. Qu’en est-il de l’anti-tsiganisme en France ?

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© Richard Villalon / BELPRESS / MAXPPP

Le 8 avril dernier, pour la journée internationale des Roms et des Voyageurs, l’Observatoire des Droits des Citoyens Itinérants lançait le mot d’ordre Stop aux exclusions !

Depuis 20 ans, en France, les droits des « gens du voyage » sont encadrés par la loi Besson II, du 5 juillet 2000, obligeant les villes de plus de 5 000 habitants à prévoir des emplacements de séjour pour les personnes itinérantes.

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Sur le site du ministère de la Transition écologique et solidaire, dont les « gens du voyage » dépendent, il est mentionné : « L’État organise l’accueil et l’habitat des gens du voyage, en cherchant un équilibre entre la liberté de circulation, la décence des conditions d’installation et le souci des élus d’éviter les installations illicites. »

On est loin du compte et de récentes propositions de loi visent à réduire les possibilités d’installation, de création d’aires d’accueil, et à durcir l’arsenal répressif des municipalités.

Basta ! – Encore une loi répressive des sénateurs de droite contre les gens du voyage

Les conditions de vie des gens du voyage ne cessent de se dégrader et la pandémie de la Covid19 ne les a évidemment pas épargné.e.s., ni non plus les décisions « sanitaires » prises par les autorités. La France est-elle une terre d’accueil, même pour ses propres citoyens ?

Hugues Chevarin

La distance entre Lou Reed et son propre cliché

Actus

Raconter Lou Reed, voilà le chemin presque impossible que le musicien et slammeur Fred Nevché a emprunté depuis 2018 en compagnie du musicien de musiques électroniques, French 79, dans un premier temps dans le cadre d’une création pour le festival à dominante littéraire Le Goût Des Autres, basé au Havre.

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© Martin Sojka / TINTAMAR MUSIC

Un album a émergé de cette aventure artistique singulière et collective, puisque Fred Nevché a réuni autour de cet immense défi, des auteurs et autrices, de jeunes figures montantes comme Blandine Rinkel, Capucine et Simon Johannin, des écrivains reconnus comme Christophe Fiat et Ronan Cheneau. Ce long format surprend par son côté hybride combinant la puissance du slam, la vérité du documentaire, le côté immersif et rêveur de la musique électronique.

Et si le leitmotiv de The Unreal Story Of Lou Reed est de déconstruire le mythe tout en soulignant avec force, la liberté, la créativité, le côté visionnaire de cet esthète héroïque de la modernité, une question s’impose : que reste t’il de la transgression de cet artiste iconique et culte en 2021 ?

Au-delà de la commande du Festival Le Goût Des Autres, cette œuvre s’inscrit de manière évidente dans la continuité du travail artistique de Fred Nevché, lui qui a mis en musique des textes inédits de Jacques Prévert ou encore imaginer un dialogue fantasmé entre Marylin Monroe et Kurt Cobain.

Pour The Unreal Story Of Lou Reed, Fred Nevché retient des marqueurs déterminants de la vie tourmentée et épique de Lewis Allan Reed qui devient à l’occasion du premier concert du Velvet Underground, Lou Reed (New-York, 1966). La littérature occupe une place centrale dans la vie du poète new-yorkais, qui suivra des cours d’écriture à l’Université de Syracuse de l’écrivain américain Delmore Schwartz, dont la nouvelle In Dreams Begin Responsibilities and Other Stories, son écrit majeur, deviendra une source d’inspiration décisive pour Lou Reed.

Le choix assumé de s’éloigner le plus possible de l’univers musical de Lou Reed, à travers les divagations sonores des nappes synthétiques et des rythmiques robotiques de French 79 alias Simon Henner permet une mise à distance, une forme d’abstraction et d’évasion par le son, qui confère beaucoup d’intensité et de poésie à cette narration sensible et incarnée.

Fred Nevché ose aussi sur cet album deux reprises absolument captivantes (Vicious et Perfect Day, extrait de Transformer sorti en 1972), en français, mais très loin des dérives mercantiles des yéyés. Le but : rendre accessible les mots de Lou Reed, mettre en lumière la violence, la poésie, la radicalité, la transgression, l’intensité, la rage de l’écriture de Lou Reed, quelque peu reléguées en arrière plan par la mécanique de la Pop Culture.

C’est d’ailleurs la grande pertinence de cet album singulier, exigeant et risqué que de s’intégrer avec beaucoup d’intelligence et d’esprit dans le flux musical permanent actuel de la Pop Culture, du streaming, des réseaux sociaux, du numérique et la consommation culturelle de masse (les projections prophétiques d’Andy Warhol !), tout en préservant un travail authentique empreint d’humanité, d’empathie, de réflexion, de modestie, au point de faire de ce disque un véritable objet d’éducation et de résistance culturelle au sens noble du terme.

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The Unreal Story Of Lou Reed de Fred Nevché & French 79 sort le 30 avril 2021 sur le label IN/EX.

Il est à découvrir toute cette semaine sur l’antenne du Chantier à travers des extraits d’une interview réalisée il y a quelques semaines avec Fred Nevché et bien sûr la diffusion de morceaux le composant.

Des albums et des affiches sont à gagner à l’occasion de cette semaine spéciale, pour participer, rien de plus simple, envoyez un mail à : [email protected] !

Laurent Thore