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Déjà huit mois que les élèves de l’école Le Fau à Thiers font classe en extérieur. Malgré le retard de la France sur cette pédagogie alternative, cet apprentissage par la nature tend à se démocratiser.

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© Association Fais et Ris

« Auprès de mon arbre, je vivais heureux » chantait George Brassens, à quelques pas de l’école de Thiers, les écoliers, eux, apprennent heureux près de leur arbre. Depuis septembre 2020, Pauline Mouche de l’association Fais et Ris, emmène chaque semaine, et ce par tous les temps, les classes dans un coin de nature.

Pour Pauline Mouche, les élèves s’adaptent très rapidement. « On a la chance d’avoir pu aménager le lieu. Donc ça on l’a fait en début d’années avec les élèves justement pour leur permettre de s’acclimater. »

Le sol forestier remplace le macadam de la cour de récréation, des rondins de bois en guise de mobiliers de classe… Oubliez la lumière blafarde générée par les néons du plafond, dans l’école du dehors tout est naturel. Quitter la salle de classe permet d’apprendre dans d’autres conditions et de se familiariser avec l’extérieur.

Pas question d’aller en forêt pour ne parler que de nature… « On fait des activités qui sont en lien avec le programme scolaire », tient à rappeler l’animatrice éducatrice. « On s’accorde vraiment avec là où en est l’enseignant.e dans le programme et ce qu’il ou elle est en train de faire avec sa classe. »

Sur le site internet de l’académie de Clermont-Ferrand, on apprend que « dans le contexte sanitaire actuel, ainsi qu’avec l’essor du numérique [..] les enfants passent trois fois moins de temps à jouer dehors que leurs parents au même âge ». En temps de crise sanitaire et de confinement, cette pédagogie alternative répond aussi bien à des problématiques d’espace que de sédentarisation.

Bien que ce temps d’école du dehors ne soit que très récent, Pauline Mouche constate tout de même une évolution dans les interactions des élèves avec cet espace naturel. « Ils sont de plus en plus à l’aise, ils ont vraiment cette liberté qu’ils n’ont pas en classe […] Ça leur permet de libérer un peu plus leur énergie et ça permet aussi de prendre en compte toutes ces différentes intelligences que l’on peut avoir au sein d’un groupe d’élèves. »

Souhila Bouab et Emma Delaunay