La végétalisation : un engagement citoyen ?

Environnement

La rédaction du Chantier délaisse le bitume et prend le temps d’admirer les jeunes pousses, les mauvaises herbes et autres buissons qui verdissent un brin nos villes. Depuis Paris, Ophélie Damblé, aussi connue sous le nom : Ophélie, Ta mère Nature, revient sur sa démarche de végétalisation.

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© Ophélie Damblé

Agricultrice et pépiniériste à Pantin, Ophélie Damblé est également à l’origine de la chaîne youtube Ta mère Nature, une chaîne dédiée “aux cancres qui n’ont pas la main verte”.

Ophélie s’est lancée dans la désobéissance végétale au coeur de la ville lumière, et compte bien embarquer le plus de citoyen.ne.s dans cette Guerilla Green. Une manière de mettre les mains dans la terre, ou pluôt dans le béton fissuré. Tout en créant du lien social, et elle insiste sur cet aspect, cette initiative vise à se réapproprier l’espace public pour ne plus subir les décisions des aménageurs urbains et lutter contre la bétonisation à outrance.

Emma Delaunay

Rafraîchir la ville

Environnement

Toute cette semaine Le Chantier se met au vert consacre sa série au végétal dans la ville. Pour ce premier épisode, et si on traquait les îlots de chaleur ?

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©CAMPAGNONI Francis /PHOTOPQR/LA MONTAGNE /MAXPPP

En ville, les îlots de chaleur urbains produisent une flambée du thermomètre par rapport à la périphérie. Ce phénomène se produit surtout la nuit et provoque des désagréments pour les habitants. Afin d’identifier ces points chauds et apporter des réponses en matière d’aménagement urbain, la Métropole de Clermont-Ferrand a fait appel au Cerema, le centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement.

Sabrina Mendes-Zanini

Pour l’égalité au travail : savoir compter !

Social

“Désormais, ce qui ne peut se mesurer compte peu !” Cet axiome définit-il l’ordre des priorités dans la gouvernance par les nombres ? L’égalité au travail en fait-elle partie ?

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© PHOTOPQR/VOIX DU NORD/FLORENT MOREAU ; 05/03/2020 ; Lille, le 05.03.2020. Manifestation contre l’utilisation du 49.3 dans le cadre de la réforme des retraites et pour l’égalité salariale.

Dans l’ouvrage collectif  : Quantifier l’égalité au travail, Outils politiques et enjeux scientifiques, aux Presses Universitaires de Rennes, les sociologues Soline Blanchard, maîtresse de conférences à l’université Lumière Lyon 2 et Sophie Pochic, directrice de recherche au CNRS (EHESS/ENS) montrent au travers des diverses contributions, à la fois toute l’importance de la production de chiffres dans le dénombrement des inégalités et l’importance de cette production “au cœur des luttes féministes et des politiques du genre”. Du Québec à la Suède, de l’Angleterre au Danemark, les enquêtes de terrain et les témoignages permettent de dresser un tableau comparatif.

Le domaine du travail apparaît comme un terrain privilégié pour l’analyse des enjeux de quantification de l’égalité. L’égalité professionnelle constitue en effet, avec la lutte contre les violences faites aux femmes la matrice des politiques du genre en France et elle offre une perspective historique de longue durée.

En France, s’intéresser au Rapport de Situation Comparée (RSC) de 1983 à 2015 à la récente mise en place du nouvel Index d’égalité salariale, c’est comprendre l’histoire de ces batailles de chiffres, l’évolution des indicateurs, les progrès enregistrés en terme d’égalité et les choix politiques qui ont été retenus.

Avec Sophie Pochic, notre invitée, nous ouvrons la “boîte noire” de la négociation salariale et nous nous saisissons de ses indispensables outils quantitatifs !

S’en saisir, mais aussi en créer, c’est être en capacité d’analyser de manière critique les dites politiques, c’est aussi déconstruire les discours managériaux, et c’est enfin outiller, au sens propre du terme, celles et ceux qui luttent, syndicalistes et/ou militant.es féministes, pour qu’advienne cette égalité “réelle”.

Hugues CHEVARIN

Faut-il dialoguer avec les talibans ?

Actus

Les talibans ont annoncé la constitution d’un gouvernement provisoire, attendu depuis leur conquête éclair de l’Afghanistan à la mi-août. Pour parler de cette actualité et des possibles déroulements à venir en Afghanistan, nous recevons Jean-Yves Berthault.

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Le porte-parole des talibans, Zabhiullah Mujahid, annonce la formation d’un gouvernement par intérim le 7 septembre 2021 à Kaboul. ©STRINGER/EPA/Newscom/MaxPPP

Après leur conquête de l’Afghanistan et leur prise de Kaboul le 15 août, les talibans ont annoncé la formation d’un gouvernement provisoire mardi 7 septembre. Exclusivement masculin, constitué de membres de « la vieille garde » et sans aucune preuve d’ouverture, il sera mené par le mollah Hassan Akhund, ancien fidèle du mollah Omar.

Quel dialogue la communauté internationale peut-elle entretenir avec ce gouvernement par intérim ? Faut-il conditionner les aides versées à Kaboul, au risque de prendre la population civile en tenailles ? Comment les talibans peuvent-ils gouverner avec la menace de déstabilisation que représente l’État islamique au Khorasan, aussi appelé Daech-K, qui a revendiqué le double-attentat de Kaboul le 26 août dernier ?

Pour répondre à ces questions, Le Chantier reçoit Jean-Yves Berthault, qui a été en poste à l’ambassade de France à Kaboul entre 1979 et 1981, conseiller politique de la mission spéciale de l’ONU en Afghanistan en 1997 et chef de la mission diplomatique française à Kaboul de 1998 à 2001. Il vient de publier Déjeuners avec les talibans, révélations d’un diplomate, aux éditions Saint-Simon.

Tiphaine Crézé

Mixité sociale : quelles influences en milieu scolaire ?

Social

Sur le Chantier, semaine spéciale rentrée scolaire. Aujourd’hui on se penche sur la notion de mixité sociale au collège avec notre invité Julien Grenet. Directeur de recherche au CNRS et professeur associé à l’Institut des Politiques Publiques, avec Youssef Souidi, assistant de recherche a l’IPP, il a publié une évaluation de l’expérimentation sur la mixité sociale au collège initiée par la ville et l’académie de Paris.

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© Vincent Isore/MaxPPP

Quelques 12 millions élèves ont franchi les grilles des établisssements scolaire en cette rentrée 2021. Dans leurs cartables, les classiques fournitures scolaires, ainsi que probablement et inconsciemment les inégalités sociales… En 2021, les notions d’origine sociale et de réussite scolaire vont-elles encore de pair ? L’éducation nationale opère-t-elle encore une ségrégation entre élèves riches et élèves pauvres ? Comment évolue le lien entre inégalités sociales et scolaires ? Notre invité Julien Grenet est directeur de recherche au CNRS et professeur associé à l’Institut des Politiques Publiques et a publié une évaluation de l’expérimentation sur la mixité sociale au collège initiée par la ville et l’académie de Paris.

Souhila Bouab et Christophe Rossignol

Raccrocher les décrocheurs

Social

En 2020, ils étaient 80 000 à sortir du système scolaire sans qualification. Olivier Haeri, délégué général de la Fédération des établissements scolaires publics innovants évoque cet enjeu majeur.

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© Vincent Isore / IP3 PRESS/MAXPPP

Toute cette semaine, Le Chantier fait sa rentrée à l’antenne avec une série dédiée à l’école.

Découragement, difficultés d’apprentissage, compétition, phobie scolaire… Les causes du décrochage scolaire sont multiples. Chaque année en France, 80 000 élèves sortent du système scolaire sans aucune qualification. Ce chiffre s’élève à 1 million en Europe. La lutte contre le décrochage scolaire est d’ailleurs devenue une priorité nationale pour le gouvernement et un enjeu dans le cadre de la « Stratégie Europe 2020 ».
Pour identifier les causes de ce phénomène et les solutions qui s’offrent au décrocheur, Le Chantier reçoit Olivier Haeri, délégué général de la Fédération des établissements scolaires publics innovants. Il répond aux questions d’Alexandra Tshivuanga.

En finir avec le harcèlement scolaire

Social

Le harcèlement scolaire est devenu de plus en plus un problème préoccupant pour la société. Aujourd’hui ce phénomène gagne en importance avec l’essor des réseaux sociaux.

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© Stéphanie Para / La Montagne

Selon les études, un élève sur 10 est victime de harcèlement. Comment l’éducation nationale fait-elle face au harcèlement scolaire ? Comment faire prendre conscience aux élèves harceleur.euse.s de leurs actes ? Après plusieurs affaires tragiques, comme la mort d’Alisha, à Argenteuil, la société française se confronte à ce phénomène longtemps ignoré.Pour en parler, nous recevons sur le Chantier Jean Pierre Bellon, ancien professeur de philosophie, président de l’Association pour la Prévention de Phénomènes de Harcèlement Entre Elèves (APPHE) et auteur de plusieurs ouvrages de référence sur le sujet, également Cofondateur et directeur du Centre Résis.

 

Mirna Mbondobari

L’instruction en famille de plus en plus réglementée

Actus

À partir de la rentrée 2022, la loi sur le “Respect des principes de la République” va durcir les conditions d’encadrement de l’instruction à domicile. Les familles devront désormais demander l’autorisation d’instruire leur enfant chez eux, ce qui n’était pas le cas auparavant.

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© Jean-François FREY/ PHOTOPQR/L’ALSACE/

Par un ultime vote de l’Assemblée nationale, le Parlement a adopté définitivement vendredi 23 juillet le projet de loi controversé contre le séparatisme et sa batterie de mesures sur la neutralité du service public, la lutte contre la haine en ligne ou encore l’encadrement de l’instruction en famille. Avec la loi séparatisme Emmanuel Macron a sonné la fin de l’école à la maison. Dominique Glasman , enseignant  et sociologue de l’éducation,  s’interesse depuis déjà plusieurs années à l’instruction en famille. Il est notre invité.

Alexandra Tshivuanga

Agriculture florale : de quoi se jeter des fleurs ?

Actus

D’où viennent les fleurs que nous offrons ? Léa Benoît, doctorante en géographie à l’université de Bordeaux Montaigne, nous ouvre les yeux sur ce marché aujourd’hui délocalisé en grande partie.

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© Nicolas Parent PHOTOPQR/L’INDEPENDANT Photo via MaxPPP

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, faire le choix d’offrir des fleurs est loin d’opter pour un cadeau de proximité. À ce jour, 80 à 85 % des importations de fleurs en France proviennent de l’étranger, notamment des Pays Bas, du Kenya et d’Amérique du sud. Autrement dit, seulement 20% de la production est française. 

La rédaction du Chantier revient sur l’évolution de ce marché auparavant européen, ainsi que sur les initiatives locales pour réinvestir cette filière. Comment faire évoluer nos pratiques de consommation et tendre vers une agriculture des fleurs plus durable ? 

Pour répondre à ces questions, nous recevons Léa Benoît, doctorante en géographie à l’Université de Bordeaux Montaigne.

Aïcha Nouri

Airbnbsation des villes : Quand la loi contre-attaque

Actus

L’arrivée des locations de logements meublés de courte durée, autrement dit des Airbnb, dans nos pratiques n’est pas sans impact. De la raréfaction des logements à la gentrification des quartiers, en passant par les troubles du voisinage, sur le Chantier, on se questionne sur le cadre légal de ces locations. Quelles lois les encadrent ? Quelles villes y sont sensibles ? Quels rôles pour la Cour Européenne de Justice ? Benjamin Cottet Emard, Avocat membre du cabinet Itinéraires Avocats, est notre invité.

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© Marquet Frédédic/ La Montagne

Benjamin Cottet Emard est avocat au sein du cabinet Itinéraires Avocats à Lyon.

Lyon, comme d’autres grandes villes, se heurte au problème de ce que l’on nomme la airbnbsation. Derrière ce terme se cache une réalité : la multiplication des logements transformés en logements locatifs de courte durée. Une pratique devenue commune et qui entraîne une hausse du marché de l’immobilier locatif ainsi qu’une gentrification des quartiers, voire même dans certains cas l’apparition de quartiers “touristiques”.

Benjamin Cottet-Emard plante le décor : “à Lyon il y a des quartiers qui sont particulièrement touchés par les locations Airbnb et donc la ville de Lyon met en œuvre des systèmes de compensation dans ces quartiers-là.

Face à ces problèmes, certaines villes comme Paris ou Lyon ont mis en place un système d’autorisation. Si un logement est une résidence secondaire et que les propriétaires souhaitent le mettre en location sur des plateformes du type Airbnb, une limitation de 120 jours par an, doit être appliquée. Par ailleurs, il reste toujours possible pour eux de louer plus souvent et au-delà des 120 jours, mais pour cela le statut du bien immobilier doit être changé : devenant de fait un local commercial et plus habitable. Une subtilité supplémentaire, d’ores-et-déjà appliquée à Paris, s’ajoute à cette demande. Il y a une sorte « d’échange » à réaliser, tout simplement, le logement devenu local commercial doit être remplacé, et vice et versa. Sans cette réciprocité, les propriétaires ne pourront plus louer en toute légalité leur logement.

Néanmoins, la cible des villes ne sont pas les locations temporaires de logement principal, mais bel et bien celles et ceux qui cherchent à en faire un commerce (entreprise, investisseurs,…). “Si vous voulez les cibles des grandes villes c’est vraiment l’investisseur immobilier qui sorte du parc locatif classique les airbnb. » Ajoute l’avocat lyonnais.

Face à ces nombreux problèmes, on peut s’interroger sur le temps qu’a mis la législation française à s’établir. Pourtant ce n’est pas si étonnant d’après notre invité. “On a deux intérêts contradictoires qui se font face à face. On a d’une part, garantir l’accès au logement pour toutes et tous. Et d’autre part, permettre l’accès à des locations meublées courte durée, qui sont moins chères que des hôtels […] donc il y a ce blocage-là. Et puis effectivement s’attaquer aux grosses entreprises américaines qui font de la location courte durée […] ça n’a pas été quelque chose qui tombe sous le sens dès le départ et la loi, elle, arrive souvent un peu tard.”

La mise en place tardive d’un encadrement légal en France, vient réguler ces pratiques, et est conforté par les décisions de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) validant ces mesures et leur donnant une plus grande légitimité.

La décision de la CJUE […] c’est effectivement quelque chose qui restreint l’usage des airbnb dans les grandes villes, mais c’est pour poursuivre un objectif d’intérêt général, » souligne Benjamin Cottet-Emard.

Une utilité publique qu’il résume par une lutte contre : la pénurie de logement, la hausse des prix ou encore le détournement des locaux à usage d’habitation pour en faire un usage commercial.

Pour aller plus loin sur la “airbnbsation” des villes: cet excellent article de The Conversation.

Christophe Rossignol et Souhila Bouab