Le budget participatif : véritable outil démocratique ?

Actus

Clermont-Ferrand organise sa deuxième édition du budget participatif. Les clermontois.es sont invité.e.s à voter jusqu’au 23 juin 2021 pour leurs projets préférés. Pour en parler nous recevons Roseline Peters, chargée de projet du budget participatif de la ville de Clermont-Ferrand.

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© Ville de Clermont

Le budget participatif relève d’un processus de démocratie participative dans lequel des citoyens peuvent affecter une partie du budget de leur collectivité territoriale, généralement à des projets d’investissement. Pour la deuxième année consécutive, les clermontois.e.s sont invité.e.s à voter jusqu’au 23 juin 2021 pour leurs projets favoris. Des programmes aussi bien ambitieux que concrets et nécessaires proposés en ce début d’année par des habitant.e.s et associations.

Qu’est-ce que cette démarche nous apporte-t-elle ? En plus de l’aspect démocratique, quel autre aspect peut-on observer ? Pour l’élu, qu’est ce cela change dans sa façon de faire de la politique?
Roseline Peters, chargée de projet du budget participatif de la ville de Clermont-Ferrand.

Aïcha Nouri

En Auvergne, quelle souveraineté alimentaire défend-on ?

Environnement

Qu’est-ce que la souveraineté alimentaire ? Vaste sujet sur lequel nous nous penchons en compagnie de Virginie Baritaux, enseignante chercheur à l’institut national d’enseignement supérieur et de recherche en alimentation à Vetagro-sup.

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Illustration de la secheresse dans un champs de maïs au pied du Puy de Dome. Le 12 septembre 2020

©Thierry LARRET/MAXPPP

La souveraineté alimentaire se définit comme le droit des peuples à une alimentation saine et culturellement appropriée produite avec des méthodes durables. Cette notion englobe aussi le fait que les populations puissent définir leurs propres systèmes agricoles et alimentaires. Pour tenter de vulgariser cette notion, ce sont finalement les moyens décrits par la souveraineté alimentaire qui permettent d’assurer la sécurité alimentaire.
Toutefois, précisons que selon les territoires et leurs populations, ces termes ne reflètent pas les mêmes enjeux.

Alors lesquels sont-ils sur notre territoire ? En Auvergne, quelle souveraineté alimentaire défend-on ?
Pour en parler, la rédaction reçoit Virginie Baritaux, enseignante chercheur à l’institut national d’enseignement supérieur et de recherche en alimentation à Vetagro-sup.

Alexandra Tshivuanga

Habillement : Made In France une marque qui compte

Actus

En 2019, la France a importé 21 milliards d’euros et exporté 11 milliards d’euros d’habillement. La consommation des français représente à peine 3%. Pourquoi ne consommons- nous pas français? Quelles sont les raisons de ce fort taux d’importation et d’exportation? Quelle est l’image de marque de la France à l’étranger? Autant de questions qui trouvent leurs réponses avec Gildas Minvielle, directeur de l’Observatoire économique de l’Institut Français de la Mode.

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© Patrick Lefevre / BELPRESS/MAXPPP

Le Chantier s’interroge sur le Made In France. Gildas Minvielle est Directeur de l’Observatoire économique de l’Institut Français de la Mode, expert en économie internationale du textile, il est l’auteur de nombreux articles. En 2019 le marché du textile en France s’élevait à 30 milliards d’euros, dans cette somme à peine 3% étaient du Made in France. Les raisons de cet état de fait sont multiples: que ce soit la désindustrialisation, ou l’évolution des marchés mondialisés.

“On a bien sûr assisté à une désindustrialisation comme dans beaucoup de secteurs de l’économie, c’est-à-dire qu’aujourd’hui il y a moins de 100 000 personnes qui travaillent dans l’industrie, à la fin des années 70 ont été autour de 600 000 personnes….Parce que, comme chacun sait, il a eu les délocalisations et les coûts salariaux en France sont plus élevés que dans bien d’autres régions du monde….”

Néanmoins le tableau n’est pas si sombre, d’une part car cela est une évolution normale : “souvent dans l’industrie, le textile est l’une des premières étapes du développement économique, on commence par développer le textile après on passe à autres choses…”

Mais aussi car le Made in France revient sur le marché français, de manières différentes, plus qualitative que quantitative.

« Aujourd’hui les entreprises s’intéressent davantage au Made In France et elles le font aussi parce que nous, les consommateurs on est plus sensible à ces éléments-là […] vous avez dans la grande distribution des entreprises qui intègrent ce que l’on appelle des capsules, une petite collection dédiée au Made In France…”

Aujourd’hui le Made In France ne se conçoit plus à destination du marché français mais pour le marché extérieur, jouissant notamment d’une image de marque connue et reconnue.

“À l’étranger la France a parfois, et dans bien des cas, une très bonne image et par exemple dans la mode c’est le cas…”

Le Made In France n’est plus un enjeu économique intérieur mais extérieur, étant tout à la fois ambassadeur de l’image de la France et moteur économique fort.

Gildas Minvielle (@GILDASMINVIELLE) / Twitter

Christophe Rossignol

Racisme anti-Asiatiques : lever le voile d’ignorance !

Social

Être frappé d’un préjugé “positif”, de “minorité modèle”, est-il à double tranchant ?

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Manifestation de la communauté chinoise place de la Bastille, en hommage à un ressortissant chinois Shaoyo Liu abattu par un agent de police de la brigade anticriminalité (BAC). Paris, 30 Mars 2017
©Leon Tanguy / MAXPPP

“Existe-t-il un racisme anti-Asiatiques spécifique et distinct de celui que connaissent les autres populations minoritaires ? Si oui, comment l’expliquer. Derrière les craintes, la colère et la tristesse, quelle(s) transformation(s) de la société française faut-il lire ?”

Dans son essai Une minorité modèle ? – Chinois de France et racisme anti-Asiatiques paru aux Éditions La Découverte, la sociologue Ya-Han Chuang déconstruit les représentations, traque les préjugés même “positifs”, celui de “minorité modèle” et les diverses formes que peut prendre le racisme anti-Asiatiques, dont sa composante principale est le racisme anti-Chinois, la sinophobie.

Dans cette enquête de terrain, Ya-Han Chuang donne à voir toute la diversité de ces communautés, leur ancienneté sur le territoire : des épiceries du quartier de Belleville en passant par les salons de manucure et les sous-sols qui abritent les ateliers de confection, parmi tant d’autres.

De ces “communautés silencieuses », une jeune génération émerge et elle prend conscience de la nécessité de s’affirmer, de s’afficher.

Cette nouvelle génération revendique une place pleine et entière au sein de la communauté nationale, sans mettre de côté ses origines.
La revendication de la double appartenance est-elle la voie à suivre ?
La République fait-elle la sourde oreille à cette revendication au nom d’un anti-communautarisme très politique, est-elle aveugle à la diversité qui la compose ?

« Que le racisme se manifeste sous la forme de harcèlement, d’agressions quotidiennes ou de discriminations professionnelles, tous les témoignages montrent que, dans la sphère sociale, on est rarement protégé par le “voile d’ignorance” face aux inégalités ethnoraciales dont l’État républicain veut se parer. ».

Ya-Han Chuang est sociologue, chercheuse à l’Institut national d’études démographiques (Ined) et “fellow” (sociétaire) de l’Institut Convergences Migrations.

Membre des projets Chinese Immigrants in Paris Region (ChiPRe) et Participation politique des populations issues de l’immigration asiatique en France (PolAsie), elle a co-dirigé l’ouvrage Mobilités et mobilisations chinoises en France (Terra-HN, 2020).

Terrain Social a proposé à Ya-Han Chuang de réagir à une déclaration faite, sur notre antenne, par l’artiste Thérèse , à propos du racisme anti-Asiatiques, retrouvez l’émission complète.

Articles et liens complémentaires :

AJCF (Association des Jeunes Chinois de France) et ses actions de médiation pour ouvrir la communauté.

Un débat :
Racisme anti-asiatique en France, des manifestations de 2010 au Covid-19 – France Culture

Sur la question d’être ou non un.e porte-parole :
Frédéric Chau, porte-parole de la communauté asiatique malgré lui – Le Monde

Hugues Chevarin

Agriculture florale : de quoi se jeter des fleurs ?

Actus

D’où viennent les fleurs que nous offrons ? Léa Benoît, doctorante en géographie à l’université de Bordeaux Montaigne, nous ouvre les yeux sur ce marché aujourd’hui délocalisé en grande partie.

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© Nicolas Parent PHOTOPQR/L’INDEPENDANT Photo via MaxPPP

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, faire le choix d’offrir des fleurs est loin d’opter pour un cadeau de proximité. À ce jour, 80 à 85 % des importations de fleurs en France proviennent de l’étranger, notamment des Pays Bas, du Kenya et d’Amérique du sud. Autrement dit, seulement 20% de la production est française. 

La rédaction du Chantier revient sur l’évolution de ce marché auparavant européen, ainsi que sur les initiatives locales pour réinvestir cette filière. Comment faire évoluer nos pratiques de consommation et tendre vers une agriculture des fleurs plus durable ? 

Pour répondre à ces questions, nous recevons Léa Benoît, doctorante en géographie à l’Université de Bordeaux Montaigne.

Aïcha Nouri

Le Damier : remettre des pions sur l’échiquier culturel

Culture

À l’occasion de la deuxième saison du programme d’HUB-IC, l’incubateur d’entreprises culturelles et créatives innovantes porté par Le Damier. Le Chantier reçoit Romain Bard, chargé de développement des entreprises.

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© Le Damier

On ne vous apprend rien de nouveau, l’impact de la crise sanitaire pour le secteur culturel a été fatal pour certaines structures. Mais alors comment encourager et accompagner la reprise de la culture sur le territoire ?

À Clermont-Ferrand, Le Damier semble faire partie de la solution. Depuis 2011, cet incubateur contribue au développement des entreprises culturelles au niveau local. “Le Damier s’adresse aux entreprises relevant de l’économie culturelle et créative qui génèrent une activité sur le territoire auvergnat.” Apprend-on en lisant un fragment de leur vaste présentation sur leur site internet. Pour creuser davantage le sujet et comprendre la portée réelle de cette structure nous recevons Romain Bard, chargé du développement des entreprises.

Aïcha Nouri

Ahlan wa Sahlan : voyage d’archives en Syrie

Actus

Dans son documentaire Ahlan wa Sahlan, Lucas Vernier nous partage son voyage sur les traces de son grand-père. Une escapade humaine à la rencontre de syriens et syriennes ayant croisé la route de son aîné. Un récit qui prendra une autre dimension dès lors que la guerre civile éclatera en Syrie.

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©Lucas Vernier

Le deuxième long métrage de Lucas Vernier débute par un tournage en Syrie entre 2009 et 2011. Initié autour d’écrits et de photographies réalisés par son grand-père, le projet de Lucas Vernier s’interrompt brusquement par la guerre. 

Retraçant les pas de son grand-père, figure presque mythique de sa famille, méhariste en Syrie dans les années 30.  Lucas Vernier ira de rencontre en rencontre, éveillant curiosité et respect auprès de Syriens qu’il ne connaît alors qu’au travers des écrits de son grand-père. 

Si Ahlan wa Sahlan est initié autour des écrits et photographies de son grand-père, le film prend une tout autre tournure lorsque la guerre civile éclate en Syrie en 2011. Les années passent et comprenant finalement la force mémorielle de ses images tournées dans une Syrie qui n’est plus, le jeune réalisateur se munit de nouveau de sa caméra.

Il repart à la rencontre de celles et ceux à qui il avait dit “Ahlan wa Sahlan”, à bientôt en syrien. Sa quête initiale d’histoire et de mémoire familiale prend alors une autre tournure. À travers ce long métrage, Lucas Vernier compose une mosaïque de témoignages racontant une histoire commune : celle de vies bouleversées. 
De l’intime à l’universelle, de l’histoire passée à l’histoire présente:  Ahlan wa Sahlan nous propose d’embarquer dans une aventure à échelle humaine faite de rencontres aux destins ébranlés.

Mirna Mbondobari et Christophe Rossignol

Magic Bolide Cool Summer

Culture

Magic Bolide a décidé de mordre sur le calendrier, on a quelques jours d’avance pour une programmation Cool Summer !

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magic bolide cool summer christophe crénel podcast le chantier radio

Au programme donc des morceaux qui groovent, de la douceur, de la sensualité, une playlist indice 50 pour préparer votre été avec une petite bombe signée General Elektriks, le retour du français Hervé Salters et son projet gorgé de funk et d’électro, mais aussi Plaisir de France en duo avec Barbara Carlotti, oui, house et chanson font l’amour sur La flamme, mon coup de cœur pour les anglaises de Wet Leg, elles ce serait plutôt « la flemme » avec leur titre Chaise Longue.

Au sommaire encore le rock des clermontois de Dragon Rapide, les belges agités de The Guru Guru, le titre sulfureux de Gargantua La vie à mort, les talents de mélodiste de Lester Wiggin et des pépites fondantes avec une session acoustique de Phoenix.

Christophe Crénel

Kounachir, reflet d’une société post-soviétique

Actus

Kounachir, se dresse à 14 km au Nord des côtes du Japon. En 1945, l’île est annexée en 1945 par l’URSS. Un an plus tard, après une courte période de cohabitation, les 17 000 Japonais vivant sur ce territoire sont massivement déportés. L’accord de paix, depuis la seconde guerre mondiale, n’a toujours pas été signé entre les deux pays… Vladimir Kozlov s’empare de sa caméra pour nous faire découvrir le visage de cette île sans réelle attractivité. 

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© Vladimir Kozlov. Image de tournage du documentaire Kounachir.

Vladimir Kozlov est un réalisateur et scénariste français, d’origine soviétique, né le 7 juin 1956 à Minsk en Biélorussie. Un jour, un ami poète et essayiste lui parle des îles Kouriles. À travers cet échange, Vladimir Kozlov perçoit d’emblée les enjeux de ce territoire fragmenté entre ses contradictions. “Ce petit monde un peu fou se partageant les 1500 km carrés de l’île et où tout le monde se connaît, me permet de raconter cette micro société qui parle de la société russe toute entière.”

Kounachir est une île de l’archipel des Kouriles, possession japonaise annexée par l’URSS en 1945. Les Nippons furent chassés avec interdiction d’emporter quoi que ce soit, leurs biens détruits, leurs vaches tuées. 

Aujourd’hui, l’île est surtout recouverte de terrains vagues, de décharges. Peu d’activités. Les salles d’eau et les toilettes des maisons neuves construites pour les Soviétiques ont attendu quarante ans les canalisations nécessaires à leur fonctionnement.Certains souhaitent le retour des Japonais : la pêche était florissante, les fermes riches, les plages propres, les maisons plus nombreuses. D’autres, au contraire, cultivent le souvenir de la capitulation nipponne en allant dans les écoles expliquer le fonctionnement des armes d’époque, ou montrer des reconstitutions du débarquement de leurs anciens.

Souhila Bouab et Alexis Cautin

Qui a eu cette idée folle : décentraliser l’école ?

Actus

Depuis le début des années 1980 et les lois Defferre, les politiques éducatives ont connu différentes vagues de décentralisation. Ambitieuses pour certains, insuffisantes pour d’autres. Louis Mallet a participé à ce mouvement, au cabinet d’Alain Savary, ministre de l’Éducation nationale, au moment des premières lois de décentralisation, et évoque aujourd’hui les réussites et les blocages.

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louis mallet politiques éducatives le chantier radio

© Pierre Rouanet / PHOTOPQR / VOIX DU NORD / MAXPPP

À l’occasion des élections régionales et départementales des 20 et 27 juin, Le Chantier consacre sa série de la semaine aux régions.

Louis Mallet résume la décentralisation de manière très simple : « On peut vouloir décentraliser ce qui n’intéresse personne. Ou bien ne décentraliser que ce qui fait déjà l’objet d’un consensus fort ». Comme pour d’autres chapitres, l’éducation n’échappe pas à la règle.

40 ans après les premières lois de décentralisation des politiques culturelles, celui qui a été au cabinet d’Alain Savary, ministre de l’Éducation nationale au moment des premières lois de décentralisation, évoque aujourd’hui les réussites et les blocages.

Louis Mallet est l’auteur de Les régions françaises au milieu du gué, publié aux Éditions L’Harmattan en 2012, avec Alain Beneteau et Michel Cattla.

Tiphaine Crézé