Statistiques publiques, chiffres évaluatifs, indicateurs chiffrés régissent-ils nos vies, nos sociétés et notre avenir ? Peut-on valablement s’en passer ? Mais surtout, n’est-il pas temps d’en débattre, d’en reprendre le contrôle, et peut-être d’en proposer de nouveaux ?
“Que compte-t-on ? Selon quelles conventions ? Avec quelles catégories ? Pour quoi faire ? Pour quel pouvoir ? Que ne compte-t-on pas ? Qui définit ce qui compte et qui ne compte pas? Autant d’interrogations dont il faut se ressaisir puisqu’elles constituent des questions fondamentales de la vie des sociétés, notamment dans des régimes démocratiques.”
Olivier Martin est sociologue et statisticien. Il est professeur à l’Université Paris Cité et directeur du Centre de recherche sur les liens sociaux (Cerlis). Il conduit des recherches sur les rôles et les places des chiffres dans nos sociétés depuis plusieurs années. Il publie aux éditions Anamosa, dans la très estimée collection Le mot est faible, Chiffre.
L’omniprésence des chiffres dans nos sociétés modernes ne disent-ils pas leur omnipotence ?
“L’importance donnée aux chiffres nourrit l’idée que le monde est calculable et que, dès lors, nous pouvons nous en rendre maîtres, par la mesure, la quantification et le calcul”. […] “Nous ne sommes pas loin de l’idée que l’ordre de la nature (ou l’ordre divin) serait écrit dans le langage des chiffres et dans la langue mathématique.”
Dans cet essai passionnant, Olivier Martin dit combien est grande la place qu’occupent les chiffres en ce début de XXIème siècle dans nos sociétés technologiques. Il démystifie/démythifie l’importance que l’on donne à certains d’entre eux -PIB, chiffres du chômage, ou bien encore les sacro-saints 3% de dette publique à ne pas dépasser-. Presque anodin tant il est partout, depuis nos gestes les plus quotidiens -faire ses comptes- jusqu’aux mesures les plus savantes -celle du temps, par exemple-, “Chiffre” est-il devenu “l’alpha et l’oméga” de notre monde ?
S’il n’est pas pensable, ni même souhaitable et encore moins possible, de s’en passer, il est nécessaire de ne pas s’y soumettre. Si “l’existence d’une convention est une nécessité sociale”, alors il faut que tout un chacun se mêle de compter.
“Fruit de l’activité humaine, les chiffres expriment et matérialisent nos choix, nos valeurs, nos conventions : ce sont des objets sociaux et humains.”
Donc chiffrer, dénombrer, quantifier, c’est détenir les moyens d’orienter les choix de société. C’est ne pas laisser dans quelques mains ces outils pour construire le monde, c’est se réapproprier le présent et l’avenir. Alors, compter toujours, mais compter autrement pour faire pièce à “cette vérité des chiffres”, et renverser les idoles.
Terrain Social, avec le sociologue et statisticien Olivier Martin, interroge les formes et les usages d’un mot -chiffre-, et “(dé)chiffre pour retrouver le politique”.
On se prépare au rendez-vous annuel, qui rassemble les adeptes de petits formats, des grands écrans, et des salles plongées dans l’obscurité. Du 27 janvier au 04 février, Clermont-Ferrand va de nouveau vibrer pour la 45e édition du festival du court métrage.
MEDIA
Une nouvelle édition du Festival du Court-Métrage aux allures de fête aussi jouissante que réjouissante. Une invitation intimiste et tournée vers l’ailleurs puisque cette année le pays mis à l’honneur est Taïwan. Pour évoquer la grande noce des films de petites tailles, nous sommes en compagnie de Laura Thomasset et Calmin Borel
La nouvelle est tombée en ce début d’année : la filière de la betterave sucrière n’a plus le droit d’utiliser les néonicotinoïdes. Une décision qui accélère le passage aux solutions alternatives, déjà testées sur certaines fermes.
C’est terminé. Marc Fesneau, le ministre de l’agriculture a confirmé lundi 23 janvier la fin de l’utilisation des néonicotinoïdes pour la culture de betteraves sucrières. Il prend ainsi acte d’une décision de l’Union européenne tombée le 19 janvier contre ces pesticides surnommés “tueurs d’abeilles” à cause de leurs dégâts sur les pollinisateurs. Si cette décision a déclenché joie et soulagement chez les défenseurs de l’environnement qui bataillent depuis quelques années, elle a pris de court la filière betteraves qui s’était vu octroyer une dérogation jusqu’ici… et espérait bien la voir prolonger d’encore un an.
Une recherche de solutions alternatives en conventionnel Depuis 2020, l’Institut technique de la betterave, l’ITB, a mis en place un programme de recherche pour trouver des alternatives à l’utilisation des néonicotinoïdes. Une méthode qui permettrait de lutter contre les pucerons, qui transmettent la jaunisse aux betteraves sucrières. Fabienne Maupas, directrice technique et scientifique de l’ITB, évoque ces pistes de recherche, déjà expérimentées dans certaines fermes pilotes. Parmi elles, celle d’Alain Carré, dans l’Aube. Cet agriculteur, installé depuis 1993, cultive 50 ha de betteraves sucrières sur ses 200 ha d’exploitation. Il a testé l’alternative dite des « plantes compagnes » et livre ses impressions mitigées.
En bio, un rendement moindre mais des prix plus élevés De l’autre côté de l’Hexagone, près de Cambrai, Sébastien Lemoine cultive des betteraves sucrières depuis 26 ans. Dont 11 en agriculture biologique. Sans néonicotinoïdes donc et pourtant il ne subit pas le virus de la jaunisse. Mais il y a un mais : le rendement. De 85 à 95 tonnes par hectare en agriculture conventionnelle, on passe de 45 à 50 tonnes en bio. Une perte compensée par le prix de vente des betteraves, selon Sébastien Lemoine. Pour anticiper ce manque à gagner, le ministre de l’agriculture a d’ores et déjà annoncé la mise en place d' »un dispositif pour couvrir le risque de pertes liées à la jaunisse. »
De nouveaux concepts urbains sont expérimentés dans de nombreuses métropoles à travers le monde. Leur point commun : la volonté de remettre l’humain au centre de la ville. Moins de voiture, plus de place pour la nature, pour les loisirs, les commerces de proximité… La ville de demain se veut écologique, durable et modulaire.
Parmi ces nouveaux concepts urbains, l’urbanisme circulaire propose d’appliquer les principes de l’économie circulaire au sol. Au lieu de favoriser l’étalement urbain avec des bâtiments neufs, l’idée est de construire la ville sur elle-même : adapter des bâtiments existants à de nouveaux usages, scinder une maison devenue trop grande, imaginer des lieux multifonctionnels…
Nantes est un exemple de cette transformation urbaine. Elle a déjà, dans les années 2000, réhabilité une partie de son patrimoine industriel en lieux culturels. Aujourd’hui, la métamorphose se poursuit : un immense chantier s’étend sur 80 hectares en plein cœur de la ville. Pour comprendre comment nos villes tentent de se réinventer, et quelles modifications sociétales vont en découler, Sacha Lainard, de la rédaction nantaise, a rencontré l’urbaniste Frédérique Triballeau, de l’agence dixit.net, une agence engagée pour l’urbanisme circulaire. Il lui a donné rendez-vous dans un lieu emblématique de la ville : les Nefs de l’île de Nantes, une ancienne friche industrielle devenue un espace culturel public.
programmation musicale : le duo Nantais LABOTANIQUE – Titre : Ma ville a son charme
Toute cette saison, « Du Biscuit » s’intéresse sur la façon dont les médias s’emparent de l’urgence climatique. Dans ce nouvel épisode, Marion Joseph, rédactrice en chef d’Astrapi et l’autrice jeunesse Marie Desplechin expliquent comment elles s’adressent aux enfants.
Lorsque l’on ouvre le manifeste écolo pour enfant signé par Marie Desplechin, on tombe nez-à-nez sur cette citation de Greta Thunberg :
“Vous dites souvent que les enfants incarnent le futur, et que vous feriez n’importe quoi pour eux. Si vous pensez ce que vous dites, s’il vous plaît, écoutez-nous. Nous ne voulons pas de vos encouragements. Nous voulons que vous preniez au sérieux l’urgente crise environnementale qui se déroule autour de vous. Et nous voulons que vous commenciez à dire la vérité.”
« La vérité » sur le changement climatique : comment la délivrer aux enfants ? Avec quels mots, quel degré de lucidité… et quelle marge de rétention d’information ? Comment avouer que les adultes ont fait n’importe quoi sans déprimer les petits ? Faut-il responsabiliser dès la couche lavable ? Ou laisser les enfants vivre leur vie d’enfant ?
On en parle dans une première partie d’émission avec Marion Joseph, rédactrice en chef du magazine Astrapi, le bimensuel des éditions Bayard jeunesse, destiné aux 7-11 ans.
Violences policières ou violences des policiers, violence isolée ou systémique ? Est-il souhaitable de questionner le rôle de la police ? Est-il même pensable de se passer de cette institution ? En quoi les faits qui lui sont reprochés -racisme, sexisme, violences physiques- confirment la nocivité de cette institution, et donc de son inutilité dans une société démocratique ?
« Dans un pays où la police parle bien plus de ses droits que de ses devoirs, quel espace de liberté peut bien subsister pour les citoyens ? Ces droits revendiqués par les policiers ne peuvent que signifier, parallèlement, le renoncement à la critique quant à la qualité de leurs activités. Lorsque la parole du policier ne peut être réfutée, c’est toute la liberté d’expression qui se trouve mise en cause […].» Voilà les propos de Maurice Rajsfus, rescapé de la rafle du Vel d’Hiv, dansJe n’aime pas la police de mon pays . aux éditions Libertalia.
D’autres militant.e.s anti-sécuritaires lui ont emboîté le pas, des chercheurs.euses ont consacré leurs travaux à éclairer le rôle de la police, de l’usage de la violence légitime et les rapports que cette institution entretient avec l’Etat. Et comme le formule Maurice Rajsfus, dans la suite de son propos : “[…] il est nécessaire que des témoins ou des observateurs se fassent entendre.”.
Si le mot police est un terme ancien en Occident, son acception moderne est récente -la mi-XIXème siècle voit l’émergence du capitalisme en France, et par là-même, la création d’une institution – la police- dont le rôle est de protéger son développement et l’Etat qui le soutient :
“L’Etat et le marché ne s’opposent […] pas mais se complètent. Le premier rend possible le second qu’il régule afin d’assurer sa perpétuation.” “L’Etat n’a (donc) pas besoin de se trouver sous l’influence de groupes d’intérêt ou de lobbies pour mener des politiques en faveur du patronat puisqu’il en va de son propre intérêt de reproduire l’ordre établi.” “Il est capitaliste «pour des raisons structurelles, et non pas seulement parce qu’il est soumis à l’influence directe du capital».”.
Toutefois peut-on dissocier le policier de l’institution police ?
Dans son précédent ouvrage, Paul Rocher en dresse le portrait : “Devenir policier passe par un processus de sélection institutionnalisé à l’issue duquel on observe qu’une majorité relative a une vision purement et durement répressive de son métier. L’école de police vise notamment à identifier les candidats correspondant à « un métier dont la caractéristique principale est de pouvoir y employer légalement la violence ».”
Depuis 2016, et “Les Lois Travail”, en passant par les Gilets jaunes jusqu’aux manifestations contre le premier projet de réforme des retraites (retraite à points), la France a été le théâtre d’un déchainement de “violence légitime”, violences policières qui se sont soldées par des milliers blessé.e.s parmi les manifestant.e.s (éborgné.e.s, mains arrachées, traumatismes physiques de toute nature) après l’usage des armes dites non-létales par les forces de l’ordre. Mais de quel ordre s’agit-il ? De l’ordre établi que la police est tenue de défendre ! L’institution police n’a eu de cesse depuis sa création de se vivre comme une “citadelle assiégée” par le peuple -les citoyens-. Et de se plaindre qu’elle n’est pas assez épaulée par l’Etat, qu’elle ne reçoit pas les moyens de sa mission : la protection des citoyens, un mythe savamment entretenu, mais celle du capital.
L’économiste Paul Rocher analyse chaque étape du développement de cette institution, interroge son histoire, et en montre les réalités : violence(s), racisme, collaboration sous le régime de Vichy, sexiste, briseuse de grève. Une institution nuisible à la démocratie dont il faut se débarrasser. Enfin, il offre des pistes de réflexion pour faire sans la police – en soumettant à la sagacité du lectorat les cas sud-africain et nord-irlandais.
Cela indique assez nettement la nature des arbitrages de la politique néo-libérale conduite par la Première ministre Elisabeth Borne. La priorité de l’Etat capitaliste est sa propre défense, et celle de ses intérêts. Il est donc “normal” qu’il dote l’institution qui le protège -la police-, et lui donne des garanties -celle d’avoir les mains libres, de n’être l’objet d’aucune contestation-
Terrain Social, avec l’économiste Paul Rocher, examine une institution violente -la police- et les mythes sur lesquels elle repose.
Retour sur trois affaires : Mort de Steve Maia Caniço (lors de la Fête de la musique 2019), le parquet ouvre la voie à un procès en correctionnelle, Le Monde, 1er décembre 2022. Mort de Cédric Chouviat (interpellé le 3 janvier 2020, il décède deux jours plus tard), une nouvelle expertise confirme la responsabilité des policiers, Le Monde, 24 janvier 2022 Passage à tabac de Michel Zecler, le 21 novembre 2020, les images révélées par Loopsider.
Sans oublier à Clermont-Ferrand, l’affaire Wissam El-Yamni : Wissam Vérité, Farid El-Yamni, préface de Mathieu Rigouste, aux éditions du Croquant. Une pièce de théâtre :La comparution (La Hoggra), enquête historique autour des violences policières par la Cie Le désordre des choses. Affaire Wissam El-Yamni: sept ans après, sa famille toujours dans l’attente de la vérité (ACAT France)
Avec l’augmentation des prix dans le secteur du papier, l’édition tremble comme une feuille. Une inflation galopante et inquiètante qui frappe toute la chaîne de production.
Le prix du papier a flambé ces deux dernières années. Malgré un recul depuis quelques mois, l’augmentation drastique des prix du papier se ressent sur toute la chaîne de production : des imprimeurs aux vendeurs. Une menace pour l’équilibre financier de la presse et de l’édition, en particulier pour les petits titres et des maisons d’édition alternative. En témoignait Sylvain Bertrand desEditions du Commun, sur notre antenne il y a quelques mois.
Renoncer aux photos pour aérer et illustrer les textes, réduire les pages et le nombre de signes pour abréger. Si le prix de nos quotidiens, de nos hebdos et de nos mensuels augmente, c’est l’accès à l’information qui est directement menacé. Et ça, il n’en est pas question. Mais cela va au-delà des journaux et des livres que l’on achète, puisque les répercussions se font aussi ressentir sur les cartons d’emballages, de conditionnements et les produits d’hygiène.
Pour comprendre l’origine de cette variabilité, Michaël Grelat est allé interroger Paul Antoine Lacour, délégué général de la COPACEL, le syndicat professionnel des producteurs de pâte à papier. On reviendra aussi sur les conséquences de cette crise avec Marie Le Douaran, directrice de publication et chargée de développement au sein du journal indépendant Les Autres Possibles. un magazine local situé à Nantes reconnaissable par sa forme de carte routière dépliante et colorée. Un petit format de lecture original pensé pour éviter de gaspiller du papier.
musiques : La Nouvelle – Bertrand Belin / Les petits papiers – Régine
Un épisode de Michaël Grelat, montage et présentation : Emma Delaunay
A l’heure où le rap, le R&B et la variété dominent les charts, la question se pose : le rock peut il trouver un nouveau souffle ?
MEDIA
Pas besoin de lui faire du bouche à bouche ou de sortir le défibrillateur Magic Bolide a la preuve que la scène rock reprend des couleurs. Les festivals privilégient à nouveau l’électricité de groupes rock pour rendre leur programmation plus sexy et Magic Bolide en profite cette semaine pour passer en revue la nouvelle garde avec les dublinois de Shame et The Murder Capital mais aussi les australiens furibards d’Amyl and the sniffers et beaucoup d’artistes français: Avions, SBRBS, Last Train, Bandit Bandit ou les rockers fermiers d’Inspector Cluzo de retour avec un nouvel album qui va lui permettre de tourner avec Eels à travers toute l’Europe. Quelques légendes du rock sont aussi dans l’actualité avec l’inusable Iggy Pop et sa peau d’iguane de retour avec l’album « Every Loser » et Weezer qui retrouve son âme en chantant les 4 saisons.
Plus de 100 000 personnes sont mal logées à La Réunion, selon un rapport de la Fondation Abbé Pierre. Près de 3 Réunionnais sur 10 sont touchés de près ou de loin par la crise du logement. Et selon l’Observatoire Réunionnais de l’Habitat Indigne, près de 18 000 logements sont considérés comme indignes
Un problème de fond que les habitants de l’immeuble Flacourt, à Sainte-Marie, connaissent malheureusement bien. Murs fissurés et penchés, infiltration d’eau, risque d’accident électrique… Depuis 2017, la situation est précaire. Marie-Annick et Marilyne nous détaillent leur quotidien dans “cet immeuble de la honte”, dont le bailleur, la SIDR, a été mis en demeure de sécuriser les lieux.
Face aux bailleurs, les locataires ne sont pas seuls
Ces situations, la fondation Abbé Pierre connaît. Chaque année, elle réalise une étude sur l’état du mal logement à La Réunion. Matthieu Hoarau, directeur de la fondation sur l’île, nous en fait le bilan et propose des pistes à mettre en œuvre pour remédier à ce fléau. Face au mal-logement et aux bailleurs, les locataires ne sont pas seuls. La Confédération nationale du logement à La Réunion (CNL) est une association de défense des droits et des intérêts des habitants. Son président Jean-Michel Saingainy nous explique ce que la CNL met en place pour aider les locataires sociaux ou privés en situation de logement indécent, insalubre ou indigne.
Les bailleurs en première ligne
Pointés directement du doigt, les bailleurs ne restent pas les bras croisés. C’est en tout cas ce qu’assure l’Association Régionale des Maîtres d’Ouvrage Sociaux et Aménageurs de l’Océan Indien (L’ARMOS OI), qui représente les 7 bailleurs sociaux de l’île. Ces derniers gèrent près de 81 000 logements sur l’île. Denis Chidaine, délégué de l’Armos OI, nous explique en détail les actions mises en place en faveur de locataires et les contraintes auxquelles font face les bailleurs sociaux.
Vides greniers, puces, applications en ligne ou trocs organisés par de grandes enseignes : acheter d’occasion est entré dans nos habitudes. Comment le succès du marché de la seconde main modifie-t-il notre rapport à la consommation ? Nous pousse-t-il à consommer toujours plus ?
En France depuis les années 2000, le marché de l’occasion est en pleine expansion. De 5 milliards d’euros en 2007, il est estimé à 7 milliards aujourd’hui. Avant, nous n’étions que des acheteurs, aujourd’hui, nous sommes aussi des vendeurs potentiels. D’un point de vue écologique et éthique, le circuit de la seconde main semble vertueux. Mais il a aussi sa part d’ombre. Bien qu’en constante progression, ce nouveau marché ne remplace pas celui du neuf. Il vient même parfois s’y ajouter. Que faire de ce surplus ? Comment éviter qu’il n’aille alimenter des décharges à l’autre bout du monde ? À Nantes, l’association Dernière main se place tout au bout de la chaîne : elle récupère les invendus des friperies pour leur offrir une dernière vie en les offrant aux plus démunis. Une démarche solidaire, écologique et locale.
Le Chantier a interrogé Joan Le Goff professeur des universités en sciences de gestion. Dans son livre La nouvelle jeunesse de l’occasion, coécrit avec Faouzi Bensebaa, il analyse le développement et le fonctionnement de ce marché devenu un phénomène de société. Nous avons également rencontré Idris Carlier, le fondateur de l’association nantaise Dernière main.