Humeur très électrique ce soir, j’ai envie de rock, pas vous ?
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La faute à l’album d’Animal Triste, magnifique album du Chantier cette semaine, et Darkette, un titre qui n’en finit plus de nous obséder. Le rock se manifeste ensuite dans la théâtralité des belges de Whispering Sons, dans la promesse new wave de MAINE!, dans la veine indie des californiens d’Adult Books, dans la transposition émotionnelle et rock du roman de Joseph Ponthus, À la Ligne par les figures que sont Michel Cloup et Pascal Bouaziz, dans l’énergie contagieuse de Mad Foxes, dans la rage héroïque et mélancolique de Purrs.
Focus également dans ce nouveau Circuit Cool, sur les nouveaux titres de No Money Kids, Psychedelic Porn Crumpets, Rest In Gale, Ponta Preta et enfin de A VOID, jeune groupe franco-anglais, emmenés par deux héritières Riot Grrrls survoltées, reprenant le flambeau de Kathleen Hannah, Courtney Love et Jennifer Finch.
Voici une sélection de clips relatives à la programmation du jour de Circuit Cool.
L’EP de MAINE! est disponible depuis le 31 octobre 2020.
L’album de Mad FoxesAshamed est prévu pour le 30 avril 2021.
L’album À la ligne de Michel Cloup Duo & Pascal Bouaziz est disponible depuis le 11 décembre 2020 via le label Ici, d’Ailleurs.
L’album SHYGA! The Sunlight Mound de Psychedelic Porn Crumpets est sorti le 5 février 2020.
L’album Tit’s Up de Ponta Preta est prévu pour le 16 avril 2021.
Le prochain LP de A VOID est prévu pour l’automne 2021.
C’est encore un espoir douché… Début février, les sénateurs ont adopté le projet de loi bioéthique sans l’article qui prévoyait l’extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires. Pourquoi ça bloque encore ? Quelles autres questions pose ce projet de loi ? On fait le point avec Maëlle Le Corre, journaliste et auteure de « La procréation médicalement assistée pour les Nuls en 50 notions clés » chez First éditions.
Que dira la prochaine loi de bioéthique ? La procréation médicalement assistée sera-t-elle ouverte aux couples de femmes et aux femmes seules ? Sera-t-elle remboursée pour tou.te.s ? Les femmes pourront-elles auto-conserver leurs ovocytes ? Si le Sénat vient de se prononcer contre ces questions en seconde lecture, le texte n’a pas encore été voté définitivement.
Maëlle Le Corre est journaliste, spécialisée dans les droits des femmes, ceux des personnes LGBTI ou la lutte contre les discriminations… Ancienne rédactrice en chef adjointe du site komitid.fr, elle collabore avec Street Press ou Cheek Magazine et a écrit La procréation médicalement assistée pour les Nuls en 50 notions clés (First éditions), un ouvrage nécessaire pour savoir de quoi on parle. Elle répond aux questions du Chantier dans Déjà Là.
Souhaité par Emmanuel Macron, le rapport sur « les mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie » a été remis par Benjamin Stora fin janvier… et suscité une avalanche de réactions. Preuve de l’intérêt que suscite ce pan de notre Histoire. Benjamin Stora décrypte ce texte et certaines de ses préconisations au micro du Chantier.
Instaurer une commission Mémoire et vérité, œuvrer à la publication d’un « guide des disparus », avancer sur la question des archives, favoriser la circulation des images… Dans son rapport sur les mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie, Benjamin Stora énonce 22 recommandations comme autant de pas vers un apaisement des douleurs, encore vive, 60 ans après la fin de la guerre d’Algérie.
Il est l’invité de Déjà Là et répond aux questions du Chantier.
Dans le cadre du Festival Les Singulier.e.s, au 104 à Paris, Tamara Al Saadi montre sa deuxième création “Brûlé.e.s”, à partir de rencontres avec des collégiens de la Seine-Saint-Denis.
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Tamara Al Saadi est autrice, comédienne et metteuse en scène. Elle est lauréate en 2018 du prix Lycéens et du prix du Jury au Festival Impatience, elle est aussi diplômée de l’école des arts politiques de Sciences Po Paris. Elle fonde, en collaboration avec Mayya Sanbar, la compagnie La Base et mène des ateliers de théâtre qui questionnent le processus de construction identitaire dans l’immigration dans des collèges et lycées de Seine-Saint-Denis.
La pièce Brûlé.e.s, au titre très inclusif, permet la rencontre véritable entre les comédiens et le public, dans un jeu d’échanges qui interroge sans cesse le rôle et la place de chacun.e… dans « une opération théâtrale commando ».
Au 104, les 11 et 12 février, seulement pour les professionnel.le.s.
Une sélection haute en couleur, amorcée par le côté solaire du titre Paix Sociale de Satellite Jockey, extrait de l’album du Chantier de la semaine dernière. La livraison du jour se partage ensuite entre dérivation mélodique et intensité électrique, avec la coolitude de l’Australien Nick Griffith et de l’Américain Ron Gallo, le cocktail pop élégant et énergique des emblématiques Stereolab, la sobriété rustique du duo americana Jimbo Mathus & Andrew Bird, les élans rageurs des Anglais de Squid, la frontalité hardcore de Every Time I Die, les visions rap alternatives de HYL et de Nobofoto, les élans jazz des groupes flamands Azmari et STUFF., deux entités porteuses du renouveau jazz européen actuel, et enfin les délices rétro psychédéliques de Wendy Martinez.
Petit bonus avec les meilleurs clips accompagnant ces nouveautés et sorties immanquables :
Suite aux états généraux de la BD de 2016 et le rapport Racine en 2017 qui ont signalé la précarité de nombreux auteurs de Bandes Dessinées, Lisa Mandel a lancé un projet participatif pour créer une nouvelle maison d’édition : « Exemplaire ». Elle-même autrice, elle a récemment auto-publié « Une Année Exemplaire ».
Lisa Mandel, une autrice reconnue, spécialisée dans la bande dessinée dit réaliste mais non sans humour.
En 2019 elle lance un projet participatif un peu fou avec pour ambition de publier quotidiennement pendant un an une page de bande dessinée, avec à la clef, une publication de l’intégralité des publications. Une année Exemplaire, un ouvrage dans lequel elle décide de combattre ces addictions mais aussi, finir par les accepter.
Dessin de Lisa Mandel issu de son site internet.
Un projet largement soutenu et qui a donné à Lisa Mandel des idées, notamment de créer, toujours en financement participatif, une maison d’édition qui en quelque sorte réécrirait les règles du jeu de l’édition.
La maison d’édition Exemplaire, créée avec son comparse Antoine Vittecoq, a pour objectif de garantir une meilleure rémunération des différents acteurs de la BD, notamment les auteurs et autrices, en les impliquant plus directement dans le processus d’édition. Pour l’accompagner dans ce projet, 3141 contributeurs et déjà 11 auteurs et autrices de Bandes Dessinées passeront par Exemplaire pour leur prochain ouvrage.
Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, a appelé les entreprises à augmenter le volume de télétravail. Un tiers des postes possiblement télétravaillables ne le sont toujours pas.
Terrain Social évalue aujourd’hui les risques psychosociaux, les inégalités de traitement du télétravail, mais aussi les progrès qu’il promet, en invitant Émilie Vayre, professeure de psychologie du travail et des organisations à l’Université Lumière Lyon 2. Membre du laboratoire GRePS (Groupe de Recherche en Psychologie Sociale), ses travaux de recherche actuels portent, entre autres, sur l’appropriation et l’usage des technologies numériques dans le cadre professionnel, et en particulier en situation de télétravail.
Elle a notamment publié Les incidences du télétravail sur le travailleur dans les domaines professionnel, familial et social, paru dans la revue Le travail humain en 2019.
En matière de rock et de pop, les musiciens français cultivent (trop) souvent un complexe d’infériorité par rapport aux Américains et aux Anglais. Pourtant lorsqu’ils assument pleinement leurs influences et leurs ambitions, à l’image de celles d’Animal Triste, ils sont capables de faire jaillir la foi et la passion, avec un talent indéniable. Le premier album d’Animal Triste est ainsi l’un des plus beaux disques apparus dans le brouillard sanitaire de 2020 : il était impossible pour le Chantier de ne pas revenir en ce début d’année sur ce disque qui va marquer durablement sa couleur musicale.
Dès les premières écoutes, à travers des titres aussi intenses que Darkette, Shake Shake Shake, Vapoline… il se passe un truc. Un truc de l’ordre du sensible, cette sensation qui prend les tripes, caresse les poils, cette magie qui dépasse les mots, écarte toute volonté d’analyse et finit par toucher le cœur.
Dans les ingrédients déterminants de cette œuvre habitée et électrique, il y a forcément cette voix, qui n’est autre que celle de Yannick Marais alias Helmut Tellier, la voix profonde, chaude et pleine de nuances, la voix raconteuse d’histoires de La Maison Tellier. Car oui, il faut préciser qu’Animal Triste est la réunion heureuse de musiciens aguerris de la scène rouennaise issus de Darko, Radiosofa, Dallas et donc La Maison Tellier.
L’alchimie sonore collective est bluffante, elle sent à plein nez la complicité, le plaisir palpable de jouer ensemble… et certainement des heures tardives passées à disserter sur les disques cultes de l’histoire du rock. À ce titre, le groupe se fend comme un symbole d’une reprise à la fois très respectueuse mais très personnelle du grand Bruce Springsteen, Dancing in the Dark.
D’une certaine manière, les membres d’Animal Triste célèbrent la musique qui a façonné leurs identités, nourri leurs passions et abreuvé leurs imaginaires: Nick Cave, Echo And The Bunnymen, The Stooges, Joy Division, Talk Talk, Bruce Springsteen, Suicide…
Très loin de singer leurs illustres ainés, ils développent une couleur musicale à l’élégance rare, une couleur musicale qui ose l’emphase, et surtout une couleur musicale qui ouvre les portes d’une catharsis foncièrement libératrice. La poésie intrinsèque qui se dégage de ces envolées héroïques place ce premier long format, au rang de The Boxer de The National (avouez qu’il y a pire comme comparaison !). À ce petit jeu, avec des compositions aussi justes et solides qu’Amor Bay ou Wild At Heart, Animal Triste invoque un dandysme digne d’Interpol mais aussi un certain lyrisme, une façon d’incarner la mélancolie que nous avions tant apprécié dans le premier album de Band Of Horses.
Mais, pourtant, la musique des Normands reste insaisissable, car foncièrement électrique, toujours prête à exploser, comme si les vieux démons du rock’n’roll étaient toujours là, blottis dans un coin, prêt à bondir et à enflammer l’émotion. Une belle transition pour annoncer une tournée à l’automne qui passera notamment par La Maroquinerie, pour une formation à l’évidence taillée pour la scène.
L’album d’Animal Triste est sorti le 4 décembre 2020 sur le label m/2L*. Il est à découvrir cette semaine sur l’antenne du Chantier, accompagné par des extraits d’une interview réalisée par la rédaction.
Pour la plus chanceuse ou le plus chanceux d’entre vous, un vinyle dédicacé est à gagner ! Pour participer, rien de plus simple, envoyez un mail à : [email protected]. Bonne chance !
Le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, quitte son poste de PDG… pour en devenir président exécutif. A cette occasion, Benoît Berthelot, journaliste économique pour le magazine Capital et auteur du livre-enquête « Le monde selon Amazon », décode l’impact du géant du e-commerce sur notre quotidien, de nos modes de consommation aux méthodes de management en interne.
Officiellement, il ne sera donc plus à la tête d’Amazon… mais président exécutif. Jeff Bezos, créateur du géant du e-commerce en 1995, a annoncé début février qu’il confiait la tête de l’entreprise à Andy Jassy, jusqu’ici en charge du « cloud ». Une passage de relais symbolique mais qui donne l’occasion de s’arrêter sur les mécanismes du site.
Qui est Jeff Bezos ? Comment Amazon a-t-il modifié notre façon de consommer ? Quelles sont les méthodes internes de l’entreprise ? Pourquoi est- il impossible de contourner Amazon dès lors que l’on navigue sur Internet ? Que nous réserve Jeff Bezos pour demain ?
Benoît Berthelot, journaliste économique pour le magazine Capital et auteur du livre-enquête Le monde selon Amazon*, répond à ces questions pour Le Chantier.
*paru en 2019 aux éditions du Cherche Midi et réédité en janvier en poche aux éditions J’ai Lu.
Donner des droits aux animaux, n’est-ce pas avant tout rappeler les devoirs de l’homme envers ceux qu’il a domestiqués ? S’agit-il seulement d’une histoire de domination ?
Pour interroger ce lien millénaire, Terrain Social reçoit aujourd’hui l’ethnologue et anthropologue Jean-Pierre Digard. Directeur de recherche émérite au CNRS, spécialiste de la domestication des animaux, Jean-Pierre Digard est membre de l’Académie d’agriculture de France.
Il a publié en 2018, L’animalisme est un anti-humanisme, aux éditions du CNRS.