Au menu de cette spéciale Girl Power, l’éternelle rebelle Brigitte Fontaine et sa poésie incendiaire, mais aussi l’émouvante Yelle ou la toute jeune anglaise Arlo Parks.
Ingrid Samitier viendra également nous raconter son quotidien de guitariste pour Magon, ses aventures mouvementées avec Les Vulves Assassines, un groupe punk rap electro au discours bien mordant, sans oublier Oeuf, son projet fraîchement pondu.
À la Comédie de Clermont-Ferrand, la compagnie Le Désordre des Choses joue, aujourd’hui et demain, La Comparution (La Hoggra), pièce de Guillaume Cayet, mise en scène par Aurélia Lüscher.
Mais aussi le moment tragique de ce temps suspendu que vit le spectacle vivant aux prises avec la crise sanitaire ! Et de s’interroger de ce qu’il adviendra !
Les femmes et les minorités de genre sont en lutte pour l’égalité des droits. Mais ces revendications rejoignent-elles les combats de classe contre le capitalisme néolibéral ? Quelle(s) stratégie(s) adopter pour réaliser la convergence des luttes et mettre à bas l’édifice capitaliste et patriarcal ?
À la Comédie de Clermont-Ferrand, la compagnie Le Désordre des Choses joue, aujourd’hui et demain, La Comparution (La Hoggra), pièce de Guillaume Cayet, mise en scène par Aurélia Lüscher.
Guillaume Cayet, dramaturge, auteur de La Comparution (La Hoggra) est venu évoquer, selon ses mots, ce « non-lieu », l’effacement d’un être, la négation de la violence commise.
En 2019, avec le sociologue et militant anti-sécuritaire Mathieu Rigouste, qui l’accompagne dans l’écriture, il rencontre Farid El Yamni, frère de Wissam, tué par la police en 2012 à Clermont-Ferrand, qui a mis en place un Comité Vérité et Justice.
Ces rencontres ont permis d’élaborer ce diptyque, le calvaire d’une famille, la famille Saǐdi, à qui l’on ne rend pas la justice, après la mort de leur fils Malik !
En deux tableaux, un couloir d’hôpital, et, cinq ans plus tard, le kebab, cette famille se trouve aux prises avec la hoggra, cette comparution, ce surcroît de violence ! Enfin, un non-lieu, ultime acte de négation.
Un deuil sans fin au tribunal médiatique ! Faire front, relever la tête, s’organiser, se défendre ! Comparaître, c’est aussi peut-être devant l’H.histoire !
Il y a deux ans, Emmanuel Macron avait promis : « Ce qui sortira de cette convention, sera soumis sans filtre soit au vote du Parlement, soit à référendum, soit à application réglementaire directe ». Mathilde Imer, co-présidente de Démocratie Ouverte et membre du comité de gouvernance de la Convention citoyenne pour le climat au nom des Gilets Citoyens revient sur cette promesse et sur le travail mené par les 150 citoyens tirés au sort dans le cadre de cette assemblée hors du commun.
La Convention citoyenne pour le climat, ce sont 150 citoyens qui ont été tirés au sort, de tous âges et tous profils. Pendant 6 mois, ils ont travaillé à l’écriture de propositions pour répondre à la lettre de mission du premier ministre d’alors, Édouard Philippe. Objectif : « Définir les mesures structurantes pour parvenir, dans un esprit de justice sociale, à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici 2030 par rapport à 1990. »
149 propositions ont été formulées. 3 ont été écartées dès le mois de juin par Emmanuel Macron (la réécriture du préambule de la Constitution, la limitation de la vitesse à 110 km/h sur les autoroutes et la création d’une taxe de 4 % sur les dividendes pour des entreprises qui distribuent plus de 10 millions d’euros par an).
Et 46 d’entre elles se retrouvent dans le projet de loi « climat et résilience », examiné à l’Assemblée nationale depuis lundi 8 mars.
Comme par enchantement, le nouveau long format du groupe lyonnais Gloria semble surgir du passé tel un trésor enfoui dans l’intelligence sonore des années soixante. Il exprime avec bonheur la vision esthétique du guitariste et producteur Kid Victrola pour un résultat sidérant de cohérence, d’une grande richesse instrumentale et vocale.
Si effectivement, la musique de Gloria est en grande partie le fruit de la culture musicale et des envies de son créateur, elle prend aussi forme dans l’effervescence créative d’un collectif complice et inspiré (notamment le batteur Josselin Varengo et le musicien Thomas Cortay). Bien sûr, l’identité de ce combo organique et millésimée se construit en premier lieu autour de ces voix de chanteuses, enchanteresses et envoûtantes, celle de Wendy Martinez (dont on attend avec impatience la sortie de son nouvel EP), celle de l’anglaise Amy Winterbotham et celle de Marie-Louise Bourgeois.
Mais à l’évidence, l’univers de Gloria est aussi largement influencé par les innovations mais aussi la démesure des grands producteurs, compositeurs historiques et emblématiques des sixties : George Martin, Phil Spector, Berry Gordy, Burt Bacharach… Pourtant d’une certaine manière, Gloria n’est pas par essence un groupe hommage à cette période. Kid Victrola, aussi connu comme un DJ digger extrêmement curieux et fouineur, est certes fortement marqué par cette dimension populaire des musiques pop et rock des années soixante, mais est aussi attiré vers le côté underground, ces profondeurs de la culture pop, où se côtoient dans les bacs des disquaires indépendants rock, des styles cultes comme la northern soul, l’exotica, le psychobilly, le garage, les musiques de films… et qui parfois rejoint d’ailleurs la culture « freaks », à l’image des cultissimes The Cramps, eux-même d’ailleurs grands collectionneurs de disques.
Ce n’est d’ailleurs pas étonnant de comprendre que le fil conducteur de ce disque tourne autour de la figure de la sorcière, et donc de ces fameux sabbats, ces fêtes libératrices et rituelles dont l’imaginaire collectif fantasmait de sombres formes de décadences et de déviances. Cette métaphore de la fête prend un sens particulier pendant la crise sanitaire du Covid, où les concerts, les musiques amplifiées et par extension les festivals, ont été pointées du doigt et caricaturées à l’extrême.
Ce deuxième album de Gloria, bien que sa genèse soit antérieure à la crise que nous connaissons, est ainsi un disque plus rock, un disque de groupe, un disque inspiré par l’expérience de la scène. Alors que Gloria In Excelsis Stereo, leur premier long format, était typiquement un album de studio, axé sur un travail d’arrangements et de mix très affirmé, Sabbat Matters diffuse une énergie différente, mais dans une vraie continuité esthétique, qui pourrait rejoindre d’ailleurs la notion de rituel du sabbat, cette communion avec le son, avec l’instant, cette communion collective qui est aussi celle de l’expérience vivante des concerts et des festivals.
Sur Space Rocket, des guitares s’élèvent, puissantes et appuyées, prêtes à réveiller tous les hippies restés pour toujours bloqués dans la boue de Woodstock. Night Bitting nous entraîne lui dans une sorte de danse endiablée en nous téléportant dans le film de Russ Meyer, Beyond The Valley Of The Dolls, emblème de la contre-culture du début des années 70. Plus largement, le tracklisting de ce disque est ainsi un chemin sinueux et addictif, une sorte de quête esthétique progressive, propice à l’immersion dans des paysages sonores évocateurs et spacieux (Skeletons, Dance With Death…).
Sabbat Matters est par la même, un disque généreux, intelligent, musical, foisonnant et coloré, parfaitement illustré par sa sublime pochette, reprenant une création exhumée des archives de l’artiste peintre et dessinatrice Nicole Claveloux, icône et figure du psychédélisme en France. Vous l’aurez compris, avec Gloria, rien n’est jamais vraiment laissé au hasard.
Il est à découvrir toute cette semaine sur notre antenne à travers une interview réalisée il y a quelques jours par la rédaction du Chantier. Un vinyle dédicacé de Sabbat Matters est à gagner. Pour participer, rien de plus simple, envoyez un mail à : [email protected].
À l’occasion de la mise en scène radiophonique de la pièce « Nos mères », Fedwa Misk a accepté de répondre aux questions du Chantier. Avec cette œuvre atypique composée de six actes, dont cinq sont des monologues, l’autrice aborde les relations conflictuelles entre mères et filles, et délivre une lettre d’amour ouverte et libératrice à la féminité, aux féminités.
MEDIA
Fedwa Misk est une autrice et journaliste marocaine engagée dans la cause féministe. Elle est notamment à l’origine du webzine collaboratif Qandisha, un porte-voix de la femme marocaine qui veut communiquer, qui exige qu’on l’écoute et qui sait se faire entendre.
En février 2021, elle publie Nos mères aux éditions La croisée des chemins, une pièce de théâtre qui fait également l’objet d’une mise en scène radiophonique grâce au réseau des médiathèques de Clermont Auvergne Métropole, la mission égalité des droits de la ville de Clermont-Ferrand, la Cour des Trois Coquins et les comédiennes du Collectif Romy : Fanny Caron, Jessy Khalil, Marie-Anne Denis, Mathilda Bernard et Noëlle Miral.
Cette pièce en six actes met en scène cinq femmes bien différentes et qui pourtant sont traversées par les mêmes problématiques, cinq femmes qui dans le sixième et dernier acte de la pièce, se retrouvent pour échanger. Fedwa Misk utilise l’émotion et le réel pour parler de sujets éminemment importants est complexes : la maternité, la féminité, les relations mères-filles…
Nos mères est à découvrir tous les jours à 18h et dans la rubrique podcast du Chantier !
L’adoption en première lecture, en octobre 2020, à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi visant à allonger le délai légal de recours à l’IVG, puis rejeter par un vote au Sénat le 20 janvier dernier, a ravivé le débat sur ce sujet en France. Cette proposition se veut une réponse à un manque de praticiens et à la fermeture progressive de centres IVG.
Il n’en fallait pas plus pour que le pavé parisien résonne, à nouveau, des slogans anti-IVG dans une « marche pour la vie ». Mais qu’en est-il de la parole, plus rare et plus discrète, des femmes ayant avorté ?
Terrain Social, aujourd’hui, vous propose de comprendre cette parole et ses silences, en invitant la doctorante Laurine Thizy. Ses recherches portent sur le genre, le corps et la sexualité.
Elle prépare une thèse de sociologie à l’Université Paris 8, L’avortement, un stigmate genré ? Les recompositions contemporaines des normes sexuelles et procréatives au prisme de l’interruption volontaire d’une première grossesse, sous la direction de Dominique Memmi.
Un épisode de Terrain Social à retrouver dans la rubrique Podcasts du Chantier ou en cliquant sur le lien en bas de page !
Le 8 mars, c’est la Journée internationale des droits des femmes. À cette occasion, l’émission Terrain Social fait la place, toute la place aux femmes.
Revenons sur l’une des principales conquêtes féministes, le droit à l’avortement, avec Laurine Thizy, doctorante en sociologie à l’Université Paris 8 qui s’intéresse à une parole peu médiatisée, celle des femmes ayant avorté.
Nous ferons un tour en cuisine avec Nora Bouazzouni, écrivaine et journaliste, et militante féministe, pour comprendre ce qui se joue de la domination des femmes sur ces questions d’alimentation, et des combats qui s’y livrent.
Clap de fin de cette semaine entièrement dédiée à la parole et aux combats des femmes avec la future, et très possible, révolution féministe qu’appelle de ses vœux, Aurore Koechlin, militante féministe et doctorante en sociologie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, dans une mise à bas de tout l’édifice capitaliste et patriarcal !
Le monde est marqué depuis quelques années maintenant, par un renouveau des luttes féministes, par de nouvelles réflexions sur la place des femmes dans de nombreux secteurs de la société, et par conséquent dans l’industrie musicale.
MEDIA
Circuit Cool met à l’honneur ce soir le foisonnement créatif des musiciennes, et revient aussi sur des figures des musiques populaires, qui ont inspiré ce mouvement de fond que connaît aujourd’hui la musique. Loin de la discrimination positive, le leitmotiv est plutôt de montrer comment l’émancipation des musiciennes par rapport au cadre induit par l’hégémonie masculine dans les univers du rock, du rap, des musiques électroniques, du jazz…. est le vecteur de créations d’albums singuliers absolument passionnants, de développement de groupes innovants et créatifs, de l’expression de messages forts, militants et progressifs.
Se succéderont dans l’ordre et dans le désordre, le R’n’B pop et militant de Thérèse, les émotions électriques de Laetitia Shériff, la liberté de PJ Harvey, l’affirmation punk des Bikini Kill, l’intelligence et la rage de Svallbard, les déviations poétiques de Bacchantes, l’engagement et la générosité de Kristel, la fraîcheur de Laurence-Anne, les déflagrations des Babes In Toyland, la radicalité de Blast Candy, le côté joueur et décompléxé de Lizzy Young, la force et la sincérité de Laura Veirs, l’élégance inaltérable de Suzanne Vega.
Lectures vivement recommandées des livres de Manon Labry, Riot Grrrrls, Chronique d’une révolution Punk féministe, dans la collection Zones, La Revanche des She Punks de Vivien Goldman chez Castor Astral, Girls Rock de Sophie Rosemont chez Nil et enfin la biographie de Viv Albertine la guitariste des Slits, De fringues, de musique et de mecs chez 10/18, ouvrages qui ont largement inspirés Circuit Cool, et pas seulement pour l’émission du jour.
Voici une sélection de clips associée à ce nouveau numéro de Circuit Cool :
Stillness de Laetitia Shériff est disponible depuis le 6 novembre 2021 sur le label Yotanka.
L’album de Bacchantes est disponible depuis le 5 février 2021 sur le label Figures Libres Records.
L’album Take It Easy de Kristel est prévu pour le 28 mai 2021 chez Libertalia Music.
Le premier EP de Thérèse sort le 12 mars 2021 via Chancy Publishing et Ditto Music.
L’album de Laurence-Anne, Musivision, sortira le 23 avril 2021 chez Bonsound.
L’album de Blast Candy est disponible depuis le 13 novembre 2021 via l’Autre Distribution et Idol.
L’album de Mansfield.TYA, Monument Ordinaire, est disponible depuis le 7 février 2021 chez WARRIORRECORDS.
L’album de Lizzy Young, Coocoo Banana, est disponible depuis le 23 octobre 2020.
L’album de Laura Veirs, My Echo, est sorti le 23 octobre 2020 chez Bella Union.
Retrouvez l’ensemble des nouveautés programmés sur nos différentes playlists Spotify.