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A partir du 1er décembre 2028, les cirques itinérants auront l’interdiction de détenir des animaux sauvages. Ils seraient 700 sous les chapiteaux français, dont 500 fauves. Pour nous parler de cette législation, nous avons échangé avec Muriel Arnal, fondatrice et présidente de l’association de protection animale One Voice, et William Kerwich, directeur du cirque royal Kerwich et président du syndicat français des capacitaires d’animaux de cirque et de spectacle.

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©PHOTOPQR/LE COURRIER DE L’OUEST/Josselin CLAIR. ILLUSTRATION DE FAUVES DANS LE CIRQUE FRANCO-ITALIEN DE JOHN BEAUTOUR.

William Kerwich, directeur du cirque royal Kerwich et président du syndicat français des capacitaires d’animaux de cirque et de spectacle, dit avoir toujours vécu avec les animaux sauvages de son cirque, ce sont comme des membres de sa famille. Selon lui, cette loi sur l’interdiction de détenir des animaux sauvages, qui entrera en vigueur en décembre 2028, est inutile. La réglementation française actuelle et les contrôles vétérinaires assurent aux animaux sauvages des cirques de vivre dans de bonnes conditions. Pour lui, cette nouvelle législation ne fera que mettre en péril la culture circassienne et au-delà, toute l’économie du secteur. Il en perçoit déjà les conséquences : 400 municipalités ont anticipé la mise en application de la loi et ne permettraient plus aux cirques et leurs animaux sauvages de s’installer sur leur commune. Monsieur Kerwich dénonce un manque d’accompagnement de l’Etat et craint pour le futur de ses animaux : que deviendront-ils après 2028 ?

A cette question Muriel Arnal, fondatrice et présidente de l’association de protection animale One Voice, répond que des sanctuaires existent et de nouveaux verront le jour. Ces vastes espaces seront dédiés à ces animaux, ils y recevront également des soins. Depuis une vingtaine d’années, avec son association, elle dénonce les conditions dans lesquelles vivraient ces animaux dans les cirques. En 2020, One Voice a intenté une action en justice, et a obtenu gain de cause, pour faire retirer 4 lionnes d’un cirque pour mauvais traitements. Selon Muriel Arnal, bien qu’indispensable, cette loi ne va pas assez loin parce qu’elle concerne uniquement les cirques itinérants, pas ceux sédentarisés. La France serait également en retard : dans l’Union Européenne, une vingtaine de pays ont déjà interdit cette pratique. Loin de vouloir la fin du cirque, Muriel Arnal souhaite ouvrir la voie à de nouvelles manières de pratiquer les arts circassiens, sans animaux sauvages.

Delphine Du Pavillon et Marie Fortunato