Juliette Rousseau part à la rencontre de collectifs féministes, antiracistes, LGBT, de justice climatique. Elle interroge les différents rapports de domination liés à la classe, au genre, à la race ou encore à la condition physique et mentale.
Juliette Rousseau, militante féministe et écologiste reprend, pour une seconde publication, son ouvrage Lutter ensemble, pour de nouvelles complicités politiques.
À travers ses écrits, elle explore l’organisation des luttes sous l’angle des rapports de domination. Ce livre, paru Éditions Cambourakis, est une invitation à déconstruire des schémas ancrés aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur des espaces de luttes.
À notre micro, elle s’arrête sur l’importance du langage dans les milieux militants.
Le virtuel a-t-il transformé les formes traditionnelles de militantisme ? Quels visages le web a-t-il donné au féminisme ? Quels effets concrets, cette prise de parole sur les réseaux a-t-elle eu sur l’égalité homme-femme ?
Dans la continuité de la série au sujet du militantisme et de ses nouvelles formes, la rédaction du Chantier se penche sur le e-militantisme.
Si l’on traîne sur les réseaux sociaux et sur Twitter notamment, on observe que la parole féministe s’est largement propagée. On ne peut pas le nier, les luttes féministes se sont emparées de ces espaces numériques. Et depuis une dizaine d’années, on observe une multiplication accrue des collectifs féministes sur le web. Cette pratique du numérique et l’utilisation des réseaux sociaux par les militantes ont fait évoluer leurs combats. Ces militantes et internautes s’inscrivent et esquissent ce qu’on appelle « la troisième vague ».
Nouveau numéro de Circuit Cool où il plane dans l’air comme un étrange mélange de liberté, de tension, d’excitation et de frustration, dans une période où l’hiver ne semble pas vouloir laisser la place à l’été. Et pour traduire cette valse des contrastes, rien de mieux qu’une sélection épique et surprenante qui passera par le punk, le jazz, l’ambient, la chanson, l’indus, la pop…
Ouverture en fanfare avec l’album du Chantier, Ashamed de Mad Foxes. Le trio nantais de rock puissant et électrique se distingue par son énergie communicative, son engagement et sa sincérité. Voici la session live que le trio a enregistrée il y a quelques jours pour le Tonight Show de Jimmy Fallon, autour de leur tube en puissance, Crystal Glass.
La Belgique toujours à l’honneur dans Circuit Cool, où décidément, il n’y a pas un jour sans qu’une pépite ne pointe le bout de son nez.
Dernière explosion en date avec La Jungle, duo belge qui débarque bientôt tambour battant avec un nouvel album épileptique The Fall Of The Apex sur les labels A Tant Rêver Du Roi, Black Basset Records et Rockerill Records.
Du côté d’Anvers, le jazz vibrant et cosmique des incroyables STUFF. navigue entre les musiques électroniques, le jazz bien sûr, le math rock, le post-rock, le funk, le hip-hop… Leur album T(h)reats est disponible depuis quelques jours sur le label Sdban Ultra.
Un voyage express autour du monde dans Circuit Cool, direction le Canada, puis New-York, où la violoniste canadienne Sarah Neufeld s’est justement installée. Elle a marqué de son empreinte musicale le groupe Arcade Fire, elle est attiré par l’expérimentation et la liberté de la musique instrumentale. Elle vient de sortir un album à l’expressivité baroque absolument divin, Detritus, sur le label Paper Bag Records.
L’Amérique du Nord, le Canada, Montréal, une destination de choix pour des musiciens qui choisissent de s’exiler comme la musicienne française Hélène Barbier. Une grande liberté de ton anime sa pop foutraque nourrie de punk, de lo-fi et de new wave. Elle sortira Regulus, son prochain album, le 18 juin prochain sur les labels indé Celluloid Lunch et Michel Records. Elle ouvre les portes de ce nouveau long format à travers La peur, petite merveille d’intelligence et de poésie DIY.
En Pologne, une révélation, via un disque qu’on attendait pas, qui est arrivé sans prévenir le matin au courrier, et là il s’est passé un truc très fort, évident : Trust No One le dernier album du groupe polonais Izzy & The Black Trees, combo de rock élégant et enlevé, emmené par une chanteuse d’exception, Iza Rekowska, surnommé Izzy…
De la douceur, de la générosité, de la lumière, des mélodies, des harmonies, le groupe Pastel Coast n’en manque pas. Dans quelques semaines, sortira pour faire venir l’été le sobrement intitulé Sun. En attendant, pour Les Capsules et Groover Obsessions, le groupe au complet se dévoile dans une session à la simplicité désarmante qui met en valeur leur grande complicité et leur plaisir de jouer…
Côté chanson, voilà Gaëtan Nonchalant avec Les Légumes, moment de poésie à la naïveté touchante. Beaucoup de tendresse et de légèreté, mais aussi de musicalité dans la musique du français Gaëtan Nonchalant.
Après Mad Foxes et La Jungle, le rock continue de mettre le bordel dans Circuit Cool avec le duo SCRTCH, qui est allé à l’essentiel sur leur dernier EP : 2 titres, 2 fois 5 minutes, deux titres jumeaux Möther et Sümmer, et une synthèse héroïque de plus de 40 ans de rock déviant quelque part entre Sloy, Unsane, Spectres, Jesus Lizard, Queen Of The Stone Age.
Circuit Cool verse dans le côté obscur de la force, de celle qui abreuve la violence et la catharsis de La Messe de Minuit, notre rendez-vous consacré au métal et aux musiques extrêmes. Pour les plus courageuses et courageux d’entre vous, décliné sous la forme d’une webradio permanente à écouter depuis notre site. Dernière incantation de La Messe de Minuit, avec FauxX, duo indus métal massif, qui nous emporte dans la noirceur de leur univers malsain et venimeux.
Pour se quitter, plongeon littéral dans la musique psychédélique du groupe français Ceylon, un groupe qui n’aime décidément pas faire les choses comme les autres, et qui prend son temps pour le dire.
Toutes les nouveautés et découvertes du Chantier sont à retrouver dans nos différentes playlists Spotify, n’hésitez pas à vous abonner !
Les « gens du voyage » sont au carrefour de diverses discriminations, en particulier dans le libre accès au territoire, assignés à des aires d’accueil très inhospitalières. En est-il de même dans l’accès à la scolarité ?
Depuis plus d’un siècle, en France, les « gens du voyage », les Voyageurs comme ils aiment se nommer, ont eu à subir contrôle, enfermement dans des camps durant le Second conflit mondial. Ils se sont vus accoler divers statuts, nomades en 1912, gens du voyage en 1969, statuts toujours stigmatisants.
Par ailleurs, ils ne sont devenus des citoyens de plein droit qu’en 2012 avec l’obtention du droit de vote…
Enfin, en 2017, la loi « égalité et citoyenneté » supprime leur statut administratif particulier et les Voyageurs ne sont plus astreints à produire le « carnet de circulation ».
Pour autant, cette communauté est toujours une cible : racisme endémique, acharnement administratif, sédentarisation forcée et discrimination dans l’accès égal au territoire.
Terrain Social a fait le choix de trois rencontres afin de mieux comprendre les difficultés des Voyageurs, mais aussi donner une juste image de cette communauté, image très dégradée par les médias mainstream.
Avec Nara Ritz, voyageur, coordinateur de l’ODCI (Observatoire des Droits des Citoyens Itinérants), qui explique les difficultés que rencontre la communauté dans le libre accès aux aires d’accueil comme le disposent les Lois Besson de 1990 et 2000, et s’inquiète de la montée d’un anti-tsiganisme virulent.
Le 8 avril dernier pour la Journée internationale des Roms et des Voyageurs, l’ODCI lançait le mot d’ordre Stop aux exclusions !
Suite à l’incendie de Lubrizol à Rouen, William Acker, juriste, issu de la communauté des Voyageurs, découvre que seule l’aire d’accueil des « gens du voyage » jouxtant l’usine n’a reçu aucune aide des autorités. Il décide d’inventorier ces aires d’accueil sur le territoire afin d’opposer aux approximations (toutes politiques) des pouvoirs publics des chiffres précis. Il a publié Où sont les gens du voyage ? Inventaire critique des aires d’accueil aux Éditions du commun.
Enfin, avec Alexandra Clavé-Mercier, anthropologue, membre du Centre Émile Durkheim de l’Université de Bordeaux, nous nous intéresserons à la question de la scolarisation des Enfants issus de Familles Itinérantes et de Voyageurs (EFIV).
Catégorie floue, chiffre d’élèves voyageurs scolarisés imprécis, quelle place l’institution Éducation nationale fait à ces enfants ? Quelles craintes, réelles ou imaginées, ont les Voyageurs de voir leurs enfants perdre leur culture.
Depuis quelques années, des collectifs de collage se sont montés aux 4 coins de la France. Très actif dans les rues clermontoises, via des mots placardés sur les murs, le collectif des colleur.euse.s interpelle la société au sujet des discriminations. Afficher pour militer, une pratique illégale mais répandue dans les rues.
Vous les avez sans doute vus, ces mots en lettre capitale apposés sur un mur, sous un pont un peu partout en France et depuis septembre 2019 à Clermont-Ferrand.
Ces mots lourds de sens dénoncent les féminicides et obligent à ouvrir les yeux sur un fléau aux chiffres affolants. Derrière ces messages placardés, il y a les « colleur.euse.s ». À Clermont-Ferrand, ils et elles sont une centaine. L’une d’entre elles est venue témoigner au micro du Chantier.
Le groupe indépendant Fontaine Wallace continue son chemin esthétique brillant et artisanal sur son nouvel album « Le Projet ». Comme peu d’autres, il cultive sur celui-ci, à la marge des circuits médiatiques de masse, l’élégance d’une délicieuse alchimie entre les mots et la mélodie pour mettre en scène avec une sensibilité rare et touchante, la condition humaine, les relations, l’amour, le deuil…
Pourtant dans la plupart des textes, le mystère reste entier, difficile de savoir ce qui relève de l’intime, du vécu, de l’observation et de la fiction. Les textes à tiroirs de Nicolas Falez étonnent, interrogent, obsèdent, ils ouvrent les possibles, ils excitent l’intellect. Il n’a pas son pareil pour allier les élans d’une chanson française lettrée et joueuse avec la candeur d’une pop aérienne et intimiste.
Si le premier et magnifique album de Fontaine Wallace utilisait particulièrement l’emploi du « nous », Le Projet est beaucoup plus enclin à activer le « je » et le « tu ». La profondeur de champ est ainsi plus resserrée, elle est davantage de l’ordre de l’intime. Et pourtant à l’image de son titre, et peut-être une façon de résumer à lui seul l’ambition artistique de ce disque, le « projet » conscient de cette œuvre pourrait s’opposer à la déshumanisation rampante de nos sociétés post-industrielles, mais aussi à ce retour de l’ordre moral, aux dérives autoritaires et conservatrices. Parler de sentiments, de doutes, d’altérité, d’universalité deviendrait un acte de résistance créatif, dans une monde qui se noie chaque jour un peu plus dans l’obsession permanente et les excès clivants de la communication.
« Le projet c’est que tout reste en désordre… »
Paroles extraites de Le Projet
« Je suis un labyrinthe comme tout le monde, un endroit dessiné pour qu’on se perde… »
Paroles extraites de Dédalus
Une intense mélancolie imprègne ce nouveau long format, qui ne bascule pourtant jamais dans le désespoir. La voix de Nicolas Falez distille une grande tendresse et se manifeste avec beaucoup de douceur, où la poésie permet de mettre à distance le réel. Face à l’évocation de la notion de pudeur, Nicolas Falez préfère d’ailleurs la mécanique mystère, de cette faculté que possèdent les mots et les notes, à développer la nuance, à laisser libre court à l’imagination.
Fontaine Wallace est aussi et surtout un groupe, qui réunit donc Nicolas Falez, au chant et à la guitare, Cécile Béguery à la basse, Ludovic Morillon à la batterie et Fabrice de Battista aux claviers. La complicité musicale qui s’exprime dans ce disque est fine et généreuse. Les instruments respirent, ils ont de la place mais ils existent véritablement ensemble, comme faisant partie d’un seul et même tout. On imagine très bien le plaisir que prend Nicolas Falez, la liberté qui lui est offerte, lui qui aime tant joué avec les mots, leurs sonorités, leurs musicalités.
La musique de Fontaine Wallace peut passer d’un extrême à l’autre sans rompre sa cohérence narrative, en étant feutrée et apaisée sur Les systèmes finissants par exemple, comme intense et libératrice sur Outre les mots. Elle s’inscrit volontairement dans une inspiration mouvante et multiple, au cœur de l’objet pop, qui pourrait rassembler dans un même territoire, les élans sonores de Swell, le dandysme des Tindersticks et The National, la liberté de Thousand, l’exigence de l’écriture de Jean-Louis Murat, l’imagination métaphorique de Françoiz Breut.
Beaucoup plus long en bouche que son prédécesseur, Le Projet mérite une attention particulière, une immersion dans cette parenthèse vivante et sensible au cœur des mots et notes. Loin de la séduction, cet album se signale par sa profonde sincérité et son authenticité. Elles sont d’ailleurs complétement renforcées par l’étonnante continuité visuelle entre la musique et l’image, suggéré par le magnifique travail graphique de l’illustrateur et graphiste, Emeric Guémas (à retrouver notamment à l’Atelier PUZZLE à Rennes), déjà à l’œuvre sur le premier, et pouvant presque être considéré vu son implication comme un membre à part entière de Fontaine Wallace.
Le Chantier est très heureux de vous faire découvrir Le Projet, en compagnie de Nicolas Falez, l’âme de Fontaine Wallace, qui reviendra chaque jour avec nous, sur l’ambition, le plaisir, les motivations, la complicité qui auront accompagné sa création et son écriture.
Un vinyle dédicacé est à gagner ! Une seule adresse pour participer : [email protected]
Friday For Future regroupe des jeunes agissant contre l’inaction des politiques face à la crise climatique. Leur combat : impulser des changements dans les politiques en se gardant de n’être rattaché à aucun parti.
Le 9 mai dernier, 600 personnes ont manifesté leur mécontentement suite à l’adoption de la loi climat, un texte jugé insuffisant. Dans le cortège, des jeunes du mouvement Friday For Future (FFF) dont Mattia, venu dans nos studio pour témoigner de son parcours de militante et de sa vision du militantisme.
FFF est née de la première grève scolaire pour le climat impulsée par Greta Thunberg en août 2018. Un mouvement inédit impulsé par les jeunes européens. Mattia rejoint la branche clermontoise courant mars 2019 pour « l’urgence et l’espoir de pouvoir agir » à son échelle.
L’objectif de ce mouvement citoyen : « créer des impulsions au sein des institutions. »
Rattaché à aucun mouvement politique, FFF estime « qu’aujourd’hui se rallier à un parti politique n’est pas le mode d’action que l’on veut choisir. Le climat va au-delà des mouvements politiques. C’est avant tout quelque chose de mondial. »
Superstars des séries, source de fantasme ou d’inquiétude, les machines tiennent aussi une place de choix dans le monde de la musique.
MEDIA
De Kraftwerk à Daft Punk, de Wendy Carlos à la nouvelle scène électro ou pop, la musique assistée par ordinateur déclenche les passions et les expérimentations les plus folles comme celle de récréer une chanson qu’aurait pu composer les Beatles à partir de synthèse vocale et d’algorithmes ou encore de faire jouer la musique par de vrais robots, le projet très réussi du néo zélandais Nigel Stanford.
Les carriers relancent leur projet auprès des élus locaux. Certains citoyens , rassemblés sous le collectif de sauvegarde de la Narse de Nouvialle, s’y opposent. Ensemble, ils luttent pour la préservation de l’environnement, des ressources en eau et des terres agricoles.
MEDIA
Alors que le dossier des projets des carrières semblent de nouveau revenir sur la table, le collectif de sauvegarde de la Narse de Nouvialle, lui, reprend de l’activité pour préserver la biodiversité. Leur objectif : faire barrage à l’extraction de diatomée sur la Planèze.
Anthony Marque fait partie de ce collectif, sur notre antenne il nous alerte sur les éventuels impacts négatifs de ce projet sur le territoire.
« Il y a déjà une carrière qui existe à quelques dizaines de kilomètres […] et donc on peut constater sur ce site, qui est déjà en fonction, l’extrême volatilité de la roche. Dès qu’il y a du vent la poussière se répand partout, les arbres deviennent blanc par cette poussière qui colle à la végétation, et on sait aussi que ces poussières là contiennent une infime partie de molécules qui peuvent être cancérigènes… »
Federal FM émet illégalement depuis Rangoun, en Birmanie. Cette radio pirate, lancée par des jeunes dissidents, contourne la surveillance numérique et lutte contre l’oppression militaire.
Rappelez-vous, le 1er février dernier, jour où l’armée prenait le pouvoir en renversant le gouvernement de Aung San Suu Kyi. Depuis, la Birmanie s’enfonce chaque jour davantage dans la violence. À ce jour, plus de 770 civils sont tombés sous les balles de la police et de l’armée.
Federal FM, émet sur le 90.2 MHz depuis Rangoun, capitale économique du pays. Cette radio pirate, lancée par des jeunes dissidents élevés à l’heure du numérique, permet de contourner le contrôle des réseaux et de résister à l’oppression.
Sur les ondes de Federal FM, on peut écouter « des sons de propagande de liberté » comme le rapporte les colonnes du média en ligne Coconuts Yangon.
Des programmes qui permettent quoi qu’il advienne d’informer la population sur les actualités du mouvement pro démocratie, appelé aussi le printemps révolutionnaire.
Certains programmes sont également disponibles sur le SoundCloud de Federal FM. On y trouve des débats, de la musique mais aussi des contenus assez inquiétants où l’on entend des coups de fusils et la population hurler. Ce type de programmes vise à interpeller les militaires et tente de leur faire prendre conscience de leurs actes.
À travers ces capsules sonores, les activistes pointent du doigt les contradictions inhérentes aux soldats et à la police.
« Les soldats pensent qu’ils protègent le pays et le peuple. Nous leur disons le contraire », explique un militant au magazine Coconuts Yangon.
S’emparer des ondes, une manière d’échapper à l’oppressante surveillance des réseaux. Selon le New-York Times, au cours des 10 dernières années, les forces de sécurité ont investi des millions de dollars dans des technologies de surveillance importée d’Europe, de Chine ou encore des États-Unis.
Les téléphones satellites et le wifi étant traçables pour ces militants, « la meilleure option reste la radio ». Les créateurs de Federal FM comptent désormais étendre sa diffusion à l’ensemble du territoire, pour que « les informations puissent se répandre comme un fleuve ».