Du son tourné vers les étoiles avec notamment Air, Pink Floyd, Sébastien Tellier, The Police à Cap Canaveral, Michel Chevalet en invité spécial et le tout nouvel album stratosphérique de Mogwai en découverte !
Que ce soit en France ou aux quatre coins de la planète, la musique indépendante est en pleine ébullition, elle n’a certainement jamais été aussi vivante et cosmopolite, aussi volontaire et créative. Un nouveau numéro de Circuit Cool, qui joue sur les échelles et les distances en reliant la vitalité de nouveaux groupes émergents hexagonaux à celle d’artistes globalisés libres et aventureux.
Dans ce cinquième épisode de Circuit Cool, à découvrir OEUF soit les élans solitaires sensuelles et envoûtants de la musicienne Ingrid Samitier, l’inspiration brésilienne lumineuse de Laure Briard, la liberté du groove electro pop élastique de Russell Louder, musicien.ne trans basé.e à Montréal, l’ordre de mission synthwave de Glory, le nouveau single des Bordelais de Tample, les sensations érotico-techno du duo Namoro produite par la productrice electro Mila Dietrich, les espaces vertigineux de la deep house mental du londonien Leon Vynehall, l’envie jazz versatile du jeune trio 32 Mesures, le chamanisme rock et malagasy de Loharano, la vision musicale insolente et fédératrice de la guitariste et chanteuse israélienne Tamar Aphek, les élans punk mélodicogarage des garnements de DYE CRAP, et enfin la flamboyance héroïque des écossais de Mogwai.
Circuit Cool sera également l’occasion de revenir sur l’album du Chantier, l’excellent album collectif du label rennais Black Lilith Records.
Comment ne pas célébrer le grand U Roy qui nous a quitté cette semaine. Un artiste visionnaire, altruiste, qui aura changé la face des musiques émergentes du 20e siècle, avec ses innovations vocales joueuses et contagieuses.
Enfin, voici une sélection des meilleurs clips du moment, associé à la playlist de Circuit Cool, à déguster sans modération.
L’EP Eu Voo de Laure Briard est sorti le 19 février 2021 sur le label Midnight Special Records.
L’album Glory de Tample est prévu le 9 avril 2021 sur le label Yotanka.
L’album Cassia Popée de Manoro sortira le 26 février prochain via Atypeek et The Orchard.
L’album All Bets Are Off de Tamar Aphek est disponible depuis le 29 janvier 2021 sur le label EXAG’ Records.
L’album de DYE CRAP est prévu pour le 30 avril prochain.
Les nouveautés de la playlist du Chantier sont à retrouver sur notre playlist Spotify.
En 2015, Julien Chapuis a fondé NatExplorers, en duo avec Barbara Réthoré : une structure d’exploration et de culture scientifique. De la découverte du plus petit reptile du monde aux liens entre l’effondrement de la biodiversité et la pandémie qui nous frappe, Julien Chapuis évoque notre rapport au vivant.
Une équipe germano-malgache vient de découvrir ce qu’elle croit être le plus petit reptile du monde, à Madagascar : une sous-espèce de caméléon de la taille d’une graine. Une découverte fascinante, qui démontre une nouvelle fois notre ignorance face au monde vivant sur Terre. En 2016, Julien Chapuis et Barbara Réthoré étaient, eux aussi, partis à la recherche d’une espèce, dans la forêt tropicale au Panama : le singe-araignée gris.
En 2015, le duo a fondé NatExplorers, une structure d’exploration et de culture scientifique. Depuis, ils explorent les points chauds de biodiversité de la planète et en ramènent des récits et des images pour en faire profiter le plus grand nombre à travers des conférences, des expositions ou des documentaires.
Julien Chapuis est au micro du Chantier pour évoquer cette sixième extinction de masse et notre rapport au vivant.
Le résultat ? Pas moins de 350 000 films visionnés du 29 janvier au 6 février et des enseignements à tirer pour les prochaines éditions. Eric Roux, président du festival, dresse les premières conclusions de cette édition pas comme les autres.
Le 29 janvier dernier, les députés ont adopté en première lecture, une proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la maltraitance animale, excluant toutefois la chasse, la corrida et l’élevage intensif.
MEDIA
Charlotte Arnal dans nos studios en février 2020.
Les animaux, à qui le droit reconnaît d’être des êtres sensibles, doivent-ils être traités à l’égal des humains, comme le souhaitent les animalistes et les anti-spécistes, et ne pas être sacrifiés à nos appétits carnivores ?
Terrain Social interroge aujourd’hui une nouvelle manière d’être avec les animaux en invitant Charlotte Arnal. Activiste de la cause animale, elle a initié La Marche des Animaux en octobre 2019. Cette action originale, très remarquée par les médias, a été stoppée par la pandémie de la Covid-19.
D’après une étude publiée en janvier dernier, 44 des 87 médias d’envergure nationale sont désormais aux mains de proches du premier ministre Viktor Orbán. Une situation qui continue d’empirer avec la fin de l’autorisation pour la radio d’opposition Klubradio d’émettre sur les ondes : elle diffusera désormais uniquement sur internet. Matthieu Boisdron, docteur en histoire, chargé d’enseignement à l’Université de Nantes et rédacteur en chef adjoint du « Courrier d’Europe centrale » nous éclaire.
L’été dernier, Index, l’un des sites d’information indépendants les plus consultés en Hongrie avait vu son rédacteur en chef licencié. Il avait prévenu publiquement que l’indépendance de son journal était en danger après qu’un proche de Viktor Orbán rentre au capital de la régie publicitaire. S’en est suivie la démission solidaire de l’ensemble des journalistes d’Index.
Dimanche, c’est le média indépendant Klubradio qui a migré des ondes vers le web, à la suite d’une décision du pouvoir. Un exemple de plus de la volonté de Viktor Orbán de museler la presse. En dix ans, la Hongrie est passée du 23e rang du classement de Reporters Sans Frontières (RSF) sur la liberté de la presse, au 89e.
Matthieu Boisdron, docteur en histoire, chargé d’enseignement à l’Université de Nantes et rédacteur en chef adjoint du Courrier d’Europe centrale revient sur la relation entre le premier ministre hongrois et les médias, à un an des élections législatives dans le pays.
Les artistes réunies dans la compilation de Black Lilith Records ont pris les devants et n’ont demandé aucune permission pour créer un véritable objet d’affirmation identitaire mais aussi artistique. Si Black Lilith Records se définit comme un label queer, féministe et anti-raciste, il se révèle aussi dans sa mécanique DIY décisive, animé par un évident leitmotiv de créer pour et par soi-même. D’une certaine manière, cet esprit rappelle le chemin émancipateur des musiciennes punk, les fameuses « She-Punks »*, identifiées par Vivien Goldman dans son livre du même nom. Qui plus est, au-delà de l’aspect sociétal, la proposition musicale ouvre suffisamment de nouvelles perspectives et de nouveaux espaces, dans le champ du rap et de la musique électronique, pour toucher un public plus large et bouleverser les codes habituels de l’industrie musicale.
Le côté urgent et libérateur de certains morceaux peut parfois interloquer. À l’inverse, force est de constater que des morceaux comme Boys Klubbb et Amazone ne sont pas là pour plaire ou jouer le jeu de la séduction, mais au contraire, œuvrent pour déplacer les curseurs habituels des représentations admises sur la domination masculine et la sexualité, pour ne donner que deux exemples.
Au regard de la norme qui est celle de l’industrie musicale en France, cette compilation brouille ainsi les pistes, à la fois ancrée dans la veine esthétique « pop urbaine » en vogue et en même temps, désireuse d’ouvrir de nouvelles voies d’expositions pour des artistes souvent réduits au statut de minorité, de faire-valoir ou d’objets. Ainsi, si nous considérons que l’industrie musicale reste encore dominé en grande partie par le pouvoir décisionnel des hommes et animé par un imaginaire très masculin, désigné notamment par le terme anglo-saxon « male gaze » – à l’image des récentes Victoires de la Musique – les musiciens sont sujets à des effets de réseaux, d’autorités et de prescriptions, organisées par la sacro-sainte profession.
À l’inverse, Ava, Roxane, Hélène Bertrand, Barbara Rivage, Oscar… n’ont pas demandé l’autorisation pour exister, réclamer le droit légitime d’être considérées comme des musiciennes à part entière et faire de cette compilation une réalité. La direction artistique assurée par Orane Guéneau, fondatrice du café culturel La Part des Anges à Rennes, lieu où tout a commencé, a donné à cette œuvre plurielle et fédératrice une liberté créative réelle et une absence de complexe, qui donne tant de vie et de nuances à ce disque. Comme pour le mythique groupe anglais de punk féminin, The Slits, la motivation a semble t’il été avant tout celle de faire, au-delà des considérations techniques et d’une maîtrise musicale pleine.
Le collectif de femmes à l’action dans cette compilation est aussi largement nourri par l’esprit du théâtre, dont certaines artistes sont issues. Cette dimension entraîne de façon générale une puissance dans l’utilisation des mots et de la langue. Elle installe également de troublantes mises en scène, comme celle d’Amazone de Roxane, qui propulse d’ailleurs la dynamique ego-trip historique du rap dans une sphère inédite, à travers un monologue frontal et direct très incarné. Ces musiciennes sont ainsi comme dans la vidéo de Walk Straight (clip qui a médiatisé la compilation), quelque part devant nous, elles nous regardent droit dans les yeux, elles osent, elles assument leurs identités, elles sont fières de ce qu’elles sont, de ce qu’elles créent. Créer pour exister, créer pour changer le monde, sans nécessairement en faire l’étendard d’un éventuel militantisme queer et féministe.
Au-delà des débats qui agitent la sphère médiatique actuellement, un mouvement de fond, une révolution est en marche dans la société française et dans l’industrie musicale. La compilation Black Lilith Records est ainsi une parfaite expression de cette évolution irrémédiable des mœurs et des représentations, comme peuvent l’être également le label Warrior Records initié par Rebeka Warrior, le dernier disque de Claustinto ou encore certaines productions mises en avant par le label La Souterraine. Reste un pavé collectif et musical singulier lancé à la gueule de la bien-pensance et du conservatisme, qui pourra déranger, interroger, libérer, inspirer, suggérer, habiter… en suscitant d’intenses émotions.
La compilation de Black Lilith Records est disponible depuis le 18 décembre 2020 en vinyle et en numérique. Vous pouvez retrouver en replay sur le site du Chantier, les différentes émissions de Vent Violent, consacré au label et à sa première sortie discographique. Elle est à découvrir toute cette semaine sur notre antenne.
Un vinyle est à gagner ! Pour participer, rien de plus simple, envoyez un mail à : [email protected]. Bonne chance !
La moitié des entreprises commerciales enregistrées au Luxembourg sont de pures holdings financières : des sociétés offshore totalisant pas moins de 6 500 milliards d’euros d’actifs. C’est plus de 2 fois et demi le PIB de la France. Le Monde révèle l’ampleur du système luxembourgeois à travers une enquête hors normes, qui s’appuie sur des données publiques. Maxime Ferrer est l’un des auteurs de cette enquête. Pour Le Chantier, il revient sur la méthode et les conclusions d’OpenLux.
Près de 15 000 Français sont propriétaires de sociétés offshore au Grand-Duché. C’est la nationalité la plus représentée… devant les Luxembourgeois. Trois quarts des entreprises françaises du CAC 40, 37 des 50 familles les plus riches de France, des célébrités… et aussi des criminels détiennent des holdings sur place.
C’est l’une des révélations de l’enquête OpenLux, menée par Les Décodeurs du Monde avec seize médias internationaux. Un feuilleton qui a nécessité un an de travail, des millions de documents et la constitution d’une base de données inédite, regroupant les vrais propriétaires des 140 000 sociétés immatriculées au Luxembourg et le détail de leurs actifs financiers.
Retour sur la méthode et les enseignements de ce travail titanesque avec l’un de ses auteurs, le journaliste Maxime Ferrer.
Oui, la période est étrange, la folie guette avec son œil exorbité et son mono sourcil mais essayons de l’apprivoiser en la faisant rimer avec poésie, singularité et liberté.
MEDIA
Au programme des artistes borderline comme dirait Philippe Katerine qui fera d’ailleurs partie de nos invités, aux côtés de Stupeflip, Jacques et pas mal de nouveautés dont un coup de cœur pour le duo français Sneak Peek et la suédoise Sibille Attar.