Interférences stylistiques et bouillonnement indé dans Circuit Cool

Culture

Circuit Cool navigue dans les univers du rap que ce soit du côté des États-Unis comme du côté de la France, du rock indé, du jazz envoûtant et spirituel, de la musique conceptuelle et héroïque… et bien sûr au cœur de l’album du Chantier, en l’occurrence le premier EP de Carole Pelé.

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circuit cool laurent thore le chantier radio

Le premier EP de Carole Pelé est celui d’une artiste créative et inspirée. Elle navigue entre le slam, la chanson et la trap. Elle nous invite avec un réalisme confondant à pénétrer le territoire de son intimité personnelle, et met en scène ses doutes, ses douleurs, ses tristesses mais aussi l’espoir comme sur Everyday, un duo étonnant avec la rappeuse anglaise Rae.

Direction ensuite les États-Unis, pour aborder les nouvelles sorties de deux sérieux clients de l’égotrip rap américain, à savoir Namir Blade et Kool Keith.

Le premier se révèle dans une complicité avec le beatmaker L’Orange, un habitué du label Mello Music Group, et sortira début mai, une petite bombe de rap psychédélique, un album nommé Imaginary Everything.

Le second est pour certains est l’un des MCs les plus inventifs et inspirés de tous les temps. Son dernier featuring est une production du duo de beatmaker américain Triple Parked en collaboration avec le producteur électro français Pit Spector. Son titre : Bright Eyes. Il annonce Keith’s Salone, un nouvel album prévu courant juin.

Du rock au programme de Circuit Cool, et bien sûr le rock vivace de la scène indé française à commencer par le trio Slift, qui a tout simplement sorti un des meilleurs albums de rock en 2020, toutes catégories confondus, un album puissant, évocateur, spacieux à l’image du très rageur et expressif Thousand Helmets Of Gods.

Unschooling représente parfaitement l’énergie bouillonnante de la sphère underground. Appelez ça comme vous voulez, du post punk agité, du garage déglingué, de la pop survitaminé, du rock théâtral, du grunge lo-fi… mais voici un nouveau tube alternatif en puissance avec Social Chameleon.

Les garnements de DYE CRAP, des habitués désormais de Circuit Cool, reviennent à la charge avec un nouveau clip rigolo et foutraque totalement assumé pour Cooloroonie, le genre de titre qui rentre dans la tête et rend joliment bête.

Dans un style plus marqué, sorte de synth pop décalée, Venus Berry, nouvelle entité singulière issue de la nébuleuse bordelaise Flippin’ Freaks, dans un esprit provoquant et libertaire pouvant rappeler l’esthétique Des Jeunes Gens Mödernes, à l’image de leur clip sulfureux autour de leur titre Me Quitter.

Du côté de la Belgique, est annoncé le grand retour de BRNS, le groupe bruxellois qui n’en fait décidément qu’à sa tête et se moque toujours un peu plus des frontières de styles.

Pas de concert depuis un moment, et peut-être pour un long moment encore. Alors Circuit Cool a repéré pour vous 2 sessions live mises en ligne ces derniers temps sur la toile. Difficile de passer à côté du génial Magon, le nouveau petit génie de la pop qui était venu en début d’année nous donner une banane d’enfer pour une Session Magic Bolide d’anthologie.

Purrs est un groupe intense et émotionnel, combinant avec beaucoup d’envie une intention esthétique post punk tout en tension et une puissance de feu post-hardcore très appuyé. Je vous ai déjà présenté le brûlot Navy il y a quelques semaines. Pour fêter comme il se doit la sortie de son EP Rythm & Ethics, Purrs a publié il y a quelques jours une session en forme de release party.

Si vous écoutez Le Chantier, si vous écoutez régulièrement Circuit Cool, vous vous êtes rendus compte que le rap français est une composante importante de notre couleur musicale. Le rap français est multiple, et pour ainsi dire, il n’y a pas qu’un seul rap français, à l’image de Pti’Sam et de Seamer, 2 entités pleines d’esprit et de convictions.

Circuit Cool aime les instrumentistes, ces musiciens qui entretiennent ce rapport à la fois fusionnel et parfois conflictuel avec leur instrument. Deux exemples frappants et deux approches très différentes.

La première avec le jeune pianiste Joseph Schiano Di Lombo, qui sortira Musique de Niche son premier album le 9 avril prochain sur Cracki Records, un titre à prendre au premier comme au second degrès…

La seconde avec le génial saxophoniste Étienne de la Sayette. Avec lui, les frontières s’effondrent, le métissage est à l’œuvre, le jazz devient rock, le rock devient afro beat, l’afro beat devient funk à l’image du très prenant War Buisness, conclusion héroïque de l’indispensable Kobugi, son dernier album sorti en 2020, mais aussi de son morceau récent avec le Wild Horses Orchestra.

En attendant la Session Magic Bolide événement de Matt Low avec ses musiciens sur l’antenne du Chantier, le musicien auvergnat dévoile une nouvelle merveille de son futur album, le morceau Vert Pomme, à découvrir dans un clip surréaliste et créatif mis en boîte par Biscuit Production.

Circuit Cool tous les vendredis sur Le Chantier à 18h et en replay dans la foulée.

Les nouveautés du Chantier sont à retrouver sur nos playlists Spotify, n’hésitez pas à vous abonner.

Laurent Thore

Le sida, toujours là

Actus

La baisse des dépistages et le manque de prévention pendant la crise sanitaire sont à l’origine de ces prévisions alarmantes de l’ONUSIDA : l’épidémie de COVID-19 pourrait engendrer entre 123 000 et 293 000 nouvelles infections par le VIH.

Florence Thune, directrice générale de Sidaction et auteure de la tribune « Sida : nous avons besoin de recherche, pas d’hystérie » publiée dans Libération, répond aux questions du Chantier.

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© Vincent Voegtlin / PHOTOPQR / L’ALSACE / MAXPPP

Selon l’ONUSIDA, l’épidémie de COVID-19 pourrait engendrer entre 123 000 et 293 000 nouvelles infections par le VIH. La baisse des dépistages et le manque de prévention pendant la crise sanitaire sont à l’origine de ces prévisions alarmantes.

Autres données inquiétantes : les chiffres rapportés par l’enquête de l’Ifop, menée auprès des 15-24 ans. Ils traduisent une mauvaise connaissance du Sida par cette tranche d’âge. 24% d’entre eux pensent que le virus du sida peut se transmettre en embrassant une personne séropositive. 23% d’entre eux estiment que le VIH se transmet en s’asseyant sur un siège de toilettes publiques (contre 15% en 2020) et 18% pensent que le VIH se transmet en buvant dans le verre d’une personne séropositive. Des mauvaises informations qui conduisent à ce que l’association Sidaction qualifie de « syndrome du super-héros » : un manque de protection pendant les rapports.

Pour évoquer le sujet, Le Chantier reçoit Florence Thune, directrice générale de Sidaction et auteure de la tribune « Sida : nous avons besoin de recherche, pas d’hystérie« , publiée le 23 mars dans Libération.

Les 26, 27 et 28 mars, soutenez le Sidaction en appelant le 110 ou sur sidaction.org.

Tiphaine Crézé

Un guide pour une société plus écologique et solidaire

Actus

Quentin Dabouis, membre actif du mouvement Alternatiba 63 et maitre de conférences à l’Université Clermont Auvergne, évoque au micro du Chantier la deuxième édition du guide des Alternatives.

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Mouvement citoyen pour le climat et la justice sociale, Alternatiba réunit depuis 2013 des citoyen.ne.s engagé.e.s face à l’urgence climatique et en faveur de la mise en place d’alternatives concrètes. Après une première édition remarquée (et accessible ici), Alternatiba 63, le groupe local du Puy-de-Dôme, prépare actuellement une version 2021 de son Guide des Alternatives.

Ce guide met en lumière les acteur.trice.s de la transition écologique du département tout en permettant de rassembler les personnes autour d’une idée commune : construire une société de demain, écologique, durable et solidaire.

Vous représentez une structure alternative puydomoise qui aurait sa place dans le guide ? Faites-leur savoir, un formulaire est à votre disposition !

Aline Saldanha

Manger en toute sécurité (sociale) !

Social

Le modèle productiviste ou agro-industriel a depuis longtemps montré ses limites, par le gaspillage des ressources, la destruction des espaces, et la faible qualité de ce qu’il produit, faisant même de l’aide alimentaire un des ses débouchés.

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© Darek Szuster / PHOTOPQR / L’ALSACE / MAXPPP

L’idée d’une sécurité sociale de l’alimentation est en germe. L’agronome et syndicaliste Mathieu Maltais milite, par exemple, pour une Carte Vitale Alimentaire !

Reprendre le contrôle des circuits de l’alimentation et ne plus les subordonner à la loi du marché, repenser le statut de consommateur vers une citoyenneté alimentaire, voilà ce que Terrain Social met au menu de ses réflexions.

Pour cela, nous recevons Dominique Paturel, chercheuse en sciences de gestion à l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE) à l’UMR Innovation, membre du Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action (LISRA) et membre du Collectif Démocratie Alimentaire.

Dominique Paturel a publié en janvier dernier, aux éditions Arcane 17, une série d’entretiens sous le titre : Manger, plaidoyer pour une sécurité sociale de l’alimentation.

Hugues Chevarin

L’art de la mise en scène de Carole Pelé

Actus

Carole Pelé, ancienne journaliste reporter d’images, se révèle avec son premier EP en véritable artiste, une artiste avide d’expérimentations et de sens. À travers son premier opus à la croisée des chemins du slam, de la trap et de la chanson, elle met en scène avec beaucoup de sensibilité et de vérité, les tourments de sa propre existence dans de surprenants morceaux en forme de dialogues intérieurs.

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© Adrien Thibault

Quelque part, ce premier court format est la résultante d’un choix de vie fort, lorsqu’elle a repris des études à l’École Nationale Supérieure des Beaux Arts, dont elle est d’ailleurs désormais diplômée. Il participe d’une vision esthétique globale qui dépasse largement le strict cadre de la musique. Les arts plastiques, le théâtre, la photo, l’image au sens large, le stylisme, la danse… autant de disciplines qui nourrissent cette proposition différente, étonnante, touchante mais aussi parfois troublante.

En effet, elle nous invite avec un réalisme confondant à pénétrer le territoire de son intimité personnelle marquée par le doute et le questionnement (Nuits Blanche), la peur du vide (R À Raconter), les affres de la vie amoureuse (Faut Qu’j’te Parle), la famille (Biget) mais aussi l’espoir et le souffle de la vie (Every Day). Avec beaucoup de lucidité, elle s’est tournée vers une équipe multiple et talentueuse pour donner corps à cette mécanique narrative sensible et singulière.

Ce premier EP est à découvrir cette semaine sur l’antenne du Chantier, à travers des extraits d’une interview de Carole Pelé, qui revient pour la rédaction sur son rapport à la création et ses intentions artistiques.

Le premier EP de Carole Pelé sort le 26 mars 2021 via Chancy Publishing et Wiseband.

carole pelé premier ep le chantier ep

Pour célébrer cette semaine spéciale, Carole Pelé offre à l’un ou l’une d’entre vous, une création graphique inédite et originale autour de ces textes, réalisée spécialement pour l’occasion avec la complicité de sa graphiste. Pour participer, rien de plus simple, envoyez un mail à : [email protected].

Laurent Thore

Santé mentale : la « troisième vague » ?

Actus

Alors que l’on fêtait le premier anniversaire du (premier) confinement la semaine dernière et qu’un troisième s’est mis en place dans 16 départements de l’Hexagone le week-end dernier, Jean Castex a réuni lundi plusieurs ministres sur la question de la santé mentale. Delphine Traber, docteure en psychologie sociale, associée à l’Institut Adaptation étudie l’impact de la pandémie sur la santé mentale.

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© Guillaume Bonnefont / IP3 PRESS / MAXPPP

Alors que 67 % des Français se déclarent préoccupés par leur santé mentale, Jean Castex réunissait plusieurs ministres, dont celui de la santé Olivier Véran, à ce sujet lundi.

Delphine Traber est docteure en psychologie sociale, associée à l’Institut Adaptation. Elle travaille notamment sur la question des troubles de stress post-traumatiques et a co-signé un article pluridisciplinaire concernant l’impact du confinement sur la santé mentale. Un article qui s’appuie sur l’étude Covadapt. Elle étudie l’impact du confinement et de la pandémie sur les troubles psychologiques des Français, au micro du Chantier.

Tiphaine Crézé

Afghanistan : et après le retrait américain ?

Actus

Les troupes américaines devraient quitter l’Afghanistan le 1er mai prochain après 20 ans de présence dans le pays. C’est en tout cas ce que prévoit l’accord conclu par Donald Trump il y a un an… mais pour Joe Biden, ce calendrier semble difficile à tenir. Pour évoquer la situation dans le pays et les conséquences d’un retrait américain, Le Chantier reçoit Gilles Dorronsoro, professeur de science politique à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

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© Philippe de Poulpiquet / PHOTOPQR / LE PARISIEN / MAXPPP

Il y a un an, on comptait encore 13 000 soldats américains en Afghanistan, ils ne sont plus que 2 500 depuis janvier dernier. Mais le retrait des troupes américaines, initialement prévu le 1er mai prochain, semble pourtant difficile à tenir pour le nouveau président Joe Biden.

Jeudi dernier, un cycle de négociations a débuté à Moscou avec les talibans. Une nouvelle phase du processus de paix, condition nécessaire pour ce retrait des troupes américaines d’Afghanistan après 20 ans sur place. La plus longue guerre que les États-Unis aient jamais menée.

Avec Gilles Dorronsoro, professeur de science politique à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, nous revenons sur la situation en Afghanistan et sur les enjeux de ce retrait américain.

Tiphaine Crézé

Cyberviolence : retrouver l’empathie !

Social

En 2020, 3119 faits constatés de harcèlement, menaces et cyberharcèlement visant des mineurs ont été enregistrés en France, soit une augmentation de 30 % par rapport à 2019 selon le journal Le Monde (12 mars 2021).

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© Pierre Rouanet / PHOTOPQR / VOIX DU NORD / MAXPPP

Si le confinement explique pour une part cette augmentation, il est nécessaire de s’interroger sur les raisons profondes du harcèlement, et de sa variante numérique, le cyberharcèlement. Quelles formes, quels contours prend la cyberviolence ? Connaît-elle des limites ? Est-on suffisamment armé pour y faire face ?

Terrain Social, se demande comment l’on reconnaît le « sans visage » de la cyberviolence en recevant Bérengère Stassin, maîtresse de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Lorraine et membre du Centre de recherche sur les médiations (Crem).

Elle enseigne à l’IUT Nancy-Charlemagne et dans la formation des professeurs documentalistes. Ses recherches portent sur les médiations numériques, les communautés en ligne et l’identité numérique qu’elle interroge au prisme de la cyberviolence et du cyberharcèlement.

Bérengère Stassin a publié (Cyber)harcèlement : Sortir de la violence, à l’école et sur les écrans, aux éditions C&F en 2019.

Hugues Chevarin

Médias : les lesbiennes invisibles

Actus

Comment la sacro-sainte règle de la neutralité journalistique participe-t-elle à invisibiliser les lesbiennes ? Pourquoi les médias français ont-ils tant de mal à parler d’homosexualité ? Pour quelles raisons une journaliste lesbienne ne peut-elle pas traiter ce sujet dans une rédaction française ? Alice Coffin, journaliste, militante et élue à la mairie de Paris décrypte ces mécanismes dans son livre, « Le Génie Lesbien », et au micro du Chantier.

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© Olivier Arandel / PHOTOPQR / LE PARISIEN / MAXPPP

Alice Coffin est journaliste, militante féministe et LGBT. Elle a cofondé l’Association des journalistes LGBT, la Conférence Européenne Lesbienne, la LIG (Lesbiennes d’Intérêt Général). Elle est activiste au sein du collectif féministe La Barbe et élue écologiste à la mairie de Paris. Son livre Le Génie Lesbien, est paru aux éditions Grasset à l’automne 2020, entre récit intime et essai politique.

Elle tente d’y comprendre pourquoi, 70 ans après la publication du Deuxième Sexe, le constat énoncé par Simone de Beauvoir, « le neutre, c’est l’homme », est toujours d’actualité. Elle y évoque son activisme, la libération de la parole des femmes après #MeToo, elle y interroge la difficulté de « sortir du placard ». Et consacre une grande partie de son essai à démonter les mécanismes médiatiques qui invisibilisent les lesbiennes en France, en comparant avec l’exemple des rédactions américaines qu’elle connaît bien.

Alice Coffin est au micro du Chantier.

Tiphaine Crézé

Circuit Cool au cœur du cratère

Culture

Le volcan de la création musicale est en pleine éruption actuellement, se succèdent des projections imprévisibles, des phénomènes inattendus, des glissements de terrains, des décalages sismiques, des coulées mélodiques, des tremblements rythmiques, des inversions de styles, des accalmies sonores dans tous les compartiments géologiques des musiques populaires et amplifiées. Alors que les lieux de concerts n’ont toujours pas ouvert, le volcan n’a jamais été aussi proche de l’explosion, mais la création est toujours là, vivante et multiple, volontaire et engagée, sensible et cosmopolite, à l’image de ce nouveau numéro de Circuit Cool.

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Special Friend : © Coralie Gardet
Felhur x Andro : © Lucie Brémeault
L’Envoûtante : © Francois Maniere

C’est une tradition désormais, Circuit Cool débute avec l’album du Chantier. Mais cette semaine, ce n’est pas seulement un disque, mais une vraie rencontre entre la bande dessinée et la musique. Bayou Bastardise est une série passionnante et créative imaginée par le scénariste très inspiré Armand Brard. À la manière du cinéma, Armand Brard a travaillé pendant de longs mois sur la création d’une véritable bande originale, en embarquant dans son projet de nombreux musiciens pour certains déjà très reconnus et d’autres en pleine ascension. Non sans hasard, la bande-originale de Bayou Bastardise fait en quelque sorte le trait d’union entre le blues et le rap, en passant par le hillbilly et la country.

Ce soir, je vous propose de pénétrer le territoire moite et marécageux de Bayou Bastardise à travers l’inspiration très Nouvelle-Orléans, du guitariste blues Arnaud Fradin avec son Roots Combo, suivi du titre Bleu Delta du génial rappeur Sameer Ahmad. Mais avant ça, Armand Brard lui-même revient sur la genèse de cette bande-originale pas comme les autres.

Plus largement, ce neuvième numéro de Circuit Cool s’exprimeront les expressions habitées et singulières d’artistes novateurs et créatifs, à commencer par le cri de rage, l’ instant de vérité, la déflagration. J’arrête demain du duo incandescent rap L’Envoûtante. Toujours dans l’univers du rap, mais avec une autre sensibilité, la complicité en action de Felhur X Andro, qui apporte un souffle nouveau, une écriture puissante, une vision musicale affirmée au cœur même de la scène rap actuelle, avec le premier single de leur premier LP commun, Mots Inutiles.

Des artistes bouleversent les codes et la norme. Comme Kabbel, nouveau projet du musicien indé Gregory Hoeppffner, quelque part entre Depeche Mode, Petite Noire et Nine Inch Nails, il est en route vers la sortie de son EP, intitulé non sans hasard, End Of Norms.

Comme la rappeuse trans Dian et son dernier titre de nu r’n’b poisseux et sensuel, mise en scène dans un clip troublant et provoquant où elle met en scène les corps dans une sorte de messe électronique underground pour mieux interroger la notion même de genre. Comme Seleminga, une musicienne franco-sénégalaise, qui porte la voix d’un militantisme fort, anti raciste et féministe dans son EP Curvas Peligrosas dont est extrait le poignant et intriguant Perle.

Circuit Cool mettra une nouvelle fois, l’écriture pop à l’honneur avec les envolées élégantes et aériennes du trio La Battue, la mélancolie bouleversante de Da Capo. Dans un registre plus bruyant et rock, se compléteront à merveille les derniers singles de Special Friend et JP Goulag, avec des inspirations très marquées par le grunge et la noisy pop des années 90s.

Incursion fusion, à tendance métal et hardcore, matinée de rap et de grime, avec Pengshui, et son injonction claire et directe Eat The Rich, un titre bouillonnant qui fait parfaitement le trait d’union entre la programmation du Chantier et celle de La Messe de Minuit.

La conclusion de ce Circuit Cool optera pour des sensations électroniques avec un remix prolongeant l’intensité mélodique et l’intelligence synthétique de l’album de Geysir sorti en 2019 sur Figures Libres, et enfin le côté doux et cotonneux de Jacqueline, petite perle de l’album Une plage sous la Lune de The Architect, qui se réveille ces derniers jours, dans un clip magnifique, à la tendresse extrêmement touchante.

Circuit Cool tous les vendredis sur Le Chantier à 18h et en replay dans la foulée.

Les nouveautés du Chantier sont à retrouver sur nos playlists Spotify, n’hésitez pas à vous abonner.

Laurent Thore