Culture

De 1864 à 1879, entre 3000 et 4000 mineurs ont été emprisonnés à ciel ouvert dans des conditions de vie très difficiles, dans les hauts de Saint-Denis. Un lieu chargé d’histoire, aujourd’hui réhabilité pour la mémoire.

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Section des routes. Frère Isaac. 1868.  ©Coll. congrégation du Saint-Esprit

A plus de deux heures de marche de toute habitation, en pleine montagne, des ruines racontent une histoire sombre de La Réunion. Dans les hauts de Saint-Denis, à 700 mètres d’altitudes, le plateau de l’îlet à Guillaume abrite les vestiges d’une colonie pénitentiaire pour enfants.

Ici, de 1864 à 1879, entre 3000 et 4000 mineurs ont été emprisonnés à ciel ouvert dans des conditions de vie extrêmement difficiles. Au pénitencier, les enfants cultivent, récoltent, s’occupent des animaux de la basse-cour et travaillent à la forge ou à la scierie. Ils contribuent également
à la construction d’infrastructures civiles, tels que des bâtiments, des routes et un pont. Des travaux, on l’imagine, très éprouvant pour des enfants, envoyés ici pour, comme on le pense à l’époque, être « redressés ».

Un bagne, fermé en 1879, par la suite abandonné. Ce n’est qu’en 2020 que le Département de La Réunion a lancé une étude archéologique et historique de l’île à Guillaume pour valoriser ce site, inscrit aux monuments historiques depuis 2008. Un travail titanesque auquel se sont intéressés Edvina Tadahy et Fabien Poleya. Et pour ça, ils ont rencontré l’équipe de valorisation de l’îlet à Guillaume. A commencer par Véronique Blanchard, historienne et spécialiste de la justice des mineurs.