Actus
Le 10 mai marque la volonté de l’Etat français de reconnaitre l’esclavage comme un crime contre l’humanite. Un choix de date politique puisqu’il s’agit de la validation de la loi Taubira par le Sénat. Comment cette date est-elle perçue dans les départements d’outre-mer? Est-elle bien connue de la population française ? Peut-on réellement parler de mémoire collective ?
MEDIA
©Christophe Petit Tesson/MAXPPP – 10/05/2021 ; PARIS ; FRANCE – Des miltants et des elus se rassemblent devant la statue « FERS » de l’artiste francais Driss Sans-Arcidet en hommage au General Dumas lors de La Journee nationale des memoires de la traite et de l’esclavage et de leurs abolitions a Paris.
Depuis les années 2000, on assiste à la réécriture de ces récits nationaux, comme en 2006 où le président Jacques Chirac, sur proposition du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CNMHE), choisi la date du 10 Mai pour marquer la journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et leurs abolitions. Notre invitée Anne-Claire Faucquez parle même « de guerre de mémoire« . Avec elle on revient sur le choix de cette date et sur le travail mémoriel de notre société.
Anne-Claire Faucquez est Maîtresse de conférence en histoire et civilisation des Etats-unis à l’université de Paris 8, elle s’intéresse également à l’écriture de l’histoire de l’esclavage et son effacement dans les mémoires au XIXe siècle.
Petit rappel historique : la France, grande puissance négrière, est le premier pays à abolir la traite et l’esclavage en 1794. Mais l’histoire continue et en 1802 Napoléon Bonaparte le rétablit. L’exploitation massive et violente des humains perdure encore quelques décennies. En France, l’esclavage est définitvement aboli en 1848 dans toutes les colonies françaises.
Aujourd’hui on assiste à un éveil et une envie tardive de reconnaissance de ce passé. La France est le premier État et demeure le seul qui, à ce jour, ait déclaré la traite négrière et l’esclavage « crime contre l’humanité« . Elle est également le seul État à avoir décrété deux journées nationales de commémoration.
Elie Logrado et Emma Delaunay