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Que d’intelligence, d’inventivité, les ex-GM&S vont-ils déployer dans leur combat ! Seront-ils tentés de faire sauter l’usine ? Ou n’est-ce qu’un grand coup de bluff aux fins d’attirer l’attention des médias et des pouvoirs publics sur le sort qui leur est fait ? Une longue lutte commence…

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©Stéphane Lefèvre/PHOTOPQR/POPULAIRE DU CENTRE ; POITIERS LE 23/05/2017 GM&S au tribunal de commerce de Poitiers

“Voilà la fierté et l’attachement à une usine, à un outil de travail et à un collectif […], quand ces trois instances te permettent de manifester cette intelligence laquelle toi-même tu as du mal à croire, et que tout le monde te dénie au-dehors, y compris le président de la République (“fainéants”, “fouteurs de bordel”, “analphabètes”, ”des gens qui ne sont rien”, etc.).”

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Arno Bertina, Ceux qui trop supportent, le combat des ex-GM&S (2017 – 2020), aux éditions Verticales.

L’écrivain Arno Bertina est un touche-à-tout engagé. Déjà en 2017, dans Des Châteaux qui brûlent, il mettait en scène une véritable insurrection, conduite par les salariés en souffrance, au sein d’un abattoir mis en liquidation judiciaire.

Il récidive avec Ceux qui trop supportent, le combat des ex-GM&S (2017 – 2020), aux éditions Verticales.

Mais, là, point de fiction !

En 2017, à La Souterraine, en Creuse, les ex-salariés de l’équipementier automobile GM&S Industry, pour PSA et Renault, décident après un énième plan social d’entrer en résistance.

De 2009 à 2017, les plans sociaux se succèdent : “les directions successives ont beau jeter des salariés par-dessus bord, cela ne sert qu’à augmenter les sommes qu’ils détournent car pour ce qui est des comptes de l’entreprise cela va de mal en pis”.

L’expertise des salarié.e.s, et de leur infatigable défenseur, Me Jean-Louis Borie, avocat au barreau de Clermont-Ferrand, va permettre de démontrer le rôle de ces “naufrageurs” d’entreprise !

Et que dire des méthodes de Renault, un des principaux clients, dans sa mise en place d’un système de doublement des postes à l’étranger pour produire toujours moins cher, ainsi que la débauche de moyens pour contourner les occupations de sites ?

Durant quatre années, Arno Bertina ira à leur rencontre :

“Aujourd’hui, je suis licencié et ça fait mal parce qu’on était bons, on a bossé, on a aimé cette boîte. Elle a capoté mais c’est pas parce que les gars ont mal bossé…”

Il marque une pause.

“Le mal que ça fait de ne pas être la cause de ce qui t’arrive !” (Serge Mignon, cadre, né en 1961)

Toutefois, des solidarités vont se nouer dans ce combat exemplaire à plus d’un titre. “Syndiqués ou pas, cadres ou ouvriers, tout le monde était là, solidaire”, précise Michel Prudhomme. “C’est une particularité de notre lutte”, renchérit Vincent Labrousse.

Ceux qui trop supportent est une histoire de femmes et d’hommes, en combat pour leur dignité, une histoire de famille, de travail et de fierté. Arno Bertina les nomme inlassablement et se fait le porte-voix de leur lutte !

“Mon risque ce n’est pas la politique mais la langue morte des médias et celle des forces de l’ordre”.

Terrain Social se fait caisse de résonance de ce combat.

Hugues Chevarin

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