Environnement

La forêt couvre actuellement 31 % du territoire français. Est-ce trop ? Ou au contraire insuffisant ? Comment sont gérer les forêts qui couvrent le territoire auvergnat. Yves Poss, notre invité, partage son regard d’expert.

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© Michel Agon / BEP / LA MONTAGNE / MAXPPP

92 % des forêts d’Auvergne sont des forêts de production. Comment vont nos forêts ? La rédaction du Chantier reçoit Yves Poss, ingénieur général honoraire des ponts des eaux et des forêts aujourd’hui à la retraite.

Dans notre région, les populations affectionnent particulièrement les forêts. En 2018, sur le département du Puy de Dôme, le Centre Régional de la Propriété Forestière (CNPF) compte 234 000 hectares de forêts privées, soit 87 % de l’ensemble des forêts. Pour certaines familles, la forêt est donc une richesse et relève du patrimoine familial.

Dans notre région, la place de la forêt est loin d’être négligeable. « Certains villages en Auvergne vivent encore de la forêt », remarque notre invité. Une présence importante dont on peut se réjouir mais qui témoigne de l’abandon des espaces ruraux.

« Dans notre région la forêt prend de plus en plus de place, on peut le regretter parce que c’est essentiellement la marque, la conséquence d’un recul de l’agriculture, de la vie dans la campagne », regrette-il à notre micro. Et selon lui, il n’y a pas d’aide pour la gestion directe des forêts.

D’après le CNPF, les forêts du département sont composées en partie à 25% de chênes. Pour autant, Yves Poss observe tout de même un retour naturel des sapins sur le territoire. Notre invité est certes passionné, mais reste modéré sur la trop forte présence des forêts en Auvergne. Et notamment dans certaines communes du Livradois, où les villages qui, à cause d’une mauvaise gestion de la forêt, sont enclavés suite à l’envahissement.

Une gouverne critiquable de ces espaces verts qui s’adresse aussi aux particuliers. Yves Poss appelle les propriétaires des forêts à ne pas abandonner cette biodiversité. « J’aimerais bien qu’on ait cette attention à la forêt […] L’attention ça veut dire qu’il faut la soigner et la protéger, elle est menacée par des menaces globales, mondiales, elle a besoin qu’on la soigne parce qu’elle est menacée ». Il insiste, « il faut se mettre à considérer l’ensemble des êtres vivants comme des entités qui doivent être respectées ».

Cet ancien ingénieur constate aussi un engouement assez récent pour le bois dans la construction et y voit une vraie opportunité pour la filière bois en Auvergne. « Il faudrait qu’en Auvergne on se mette à se décider à gérer, à utiliser nos forêts […] pour faire nos maisons, nos meubles ». Il poursuit. « Actuellement, on ne gère pas une partie des forêts abandonnées, il faut les remettre dans la vie générale du pays, la demande est en train de venir pour cette ressource renouvelable ».

Aïcha Nouri