Environnement

Selon le dernier rapport du programme des Nations Unies pour l’environnement publié en 2019, la pollution plastique constitue l’une des principales menaces environnementales pesant sur la planète.

plastic deal kenya usa

Déchets plastiques jetés au milieu de la route dans le bidonville de Korogocho à Nairobi, au Kenya.
26 octobre 2020
© Daniel Irungu / EPA / Newscom / MaxPPP

Actuellement, 40% de la production de plastique dans le monde est destinée à des emballages à usage unique. C’est une catastrophe en soi, mais comment peut-on tenter de faire évoluer ce chiffre, alors même que l’enjeu de l’industrie est d’augmenter la production de produits emballés dans les pays où son utilisation est limitée ?

La réponse à cette question passe par le sujet du recyclage, qui reste une problématique non résolue.

A titre d’exemple, en 2019, les États-Unis ont exporté plus de 500 millions de tonnes de déchets plastiques à recycler à travers le monde. Mais l’Asie et la Chine, qui étaient encore depuis peu les principales destinations mondiales du recyclage, ne veulent plus servir de « poubelles », et c’est désormais l’Afrique qui devient visiblement « l’Eldorado des déchets ».

La preuve : les États-Unis envisagent de sceller un « plastic deal » (un accord sur le plastique), avec le Kenya, dans les mois prochains.

Cet accord commercial permettrait officiellement de développer une industrie du recyclage dans le pays, pour, disent ses promoteurs, créer des emplois. Mais le revers de la médaille, selon Frederik Mehu, responsable de Greenpeace Afrique, c’est que seulement 7% des déchets concernés peuvent être recyclés par le Kenya. Le reste risque de terminer dans des décharges à ciel ouvert, ce qui serait une catastrophe pour l’écosystème local.

… et ce qui irait à l’encontre de l’interdiction récente de l’utilisation, de la fabrication et de l’importation d’emballages plastiques dans le pays.

Car il faut dire que l’Afrique, continent le moins polluant de la planète, n’a attendu personne pour mettre en place des politiques environnementales vertueuses sur ces sujets-là : citons l’exemple du Rwanda, qui est un modèle de propreté depuis des années. En effet, Kigali, la capitale rwandaise, est devenue la ville la plus propre du continent Africain : depuis 2008 les sacs et emballages non-biodégradables y sont interdits. Les rues sont impeccables, et on n’y plaisante pas : une police de la propreté distribue des amendes à celles et ceux qui ne respectent pas les règles.

Et pour impliquer la population, une journée de nettoyage obligatoire a été mise en place, tous les mois, c’est l’Umuganda, pendant laquelle tout le monde se mobilise pour la propreté. Un bon exemple de « deal » plus intéressant que ceux qui viennent des USA…

Pascal Rué