L’information fait partie du dispositif humanitaire sur des terrains de crise. L’ONG Internews accompagne ainsi des médias indépendants, notamment des radios, dans 100 pays à travers le monde. Laurent Giacobino, directeur du bureau parisien d’Internews et du programme liberté d’expression détaille les actions de l’ONG au micro du Chantier.
Internews a été créée en 1982 en Californie pour améliorer l’accès à l’information sur des terrains de crise (ou post-crise) humanitaires. Sur tous les continents. Là où, comme les soins ou la nourriture, l’information fait partie du dispositif humanitaire. L’ONG accompagne ainsi des médias indépendants dans 100 pays à travers le monde, notamment des radios. Des messages d’intérêt général, des émissions d’entraides, des appels d’auditeurs et des programmes de divertissements tissent des relations sociales et solidaires sur ces terrains de crises.
Laurent Giacobino, directeur du bureau parisien d’Internews et du programme liberté d’expression détaille les actions de l’ONG au micro du Chantier.
Décembre 1960, à Alger, le peuple se soulève contre l’occupant, reprend le contrôle de la ville, infligeant à la face du monde colonial un cuisant échec. Faisant tache d’huile, ce mouvement populaire essaime sur tout le territoire algérien, préfigurant une inévitable victoire.
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Comment les soulèvements algériens de décembre 1960 ont-ils pu se produire, et pour quelques jours figer de stupeur l’occupant colonial, la France, et cela, seulement, deux années après la féroce répression exercée durant la bataille d’Alger (de janvier à octobre 1957) ?
Dès les origines de la conquête de l’Algérie (1830), l’empire colonial français met en place des outils de contre-insurrection, les perfectionnant sur tous les théâtres des guerres coloniales. Dans ces « forges de la contre-insurrection » vont s’élaborer « les machines de guerre contre le peuple », et y fabriquer une méthode, une doctrine, celle de la « guerre contre-révolutionnaire ». Une doctrine que la France vantera bien au-delà de ces événements !
Toutefois, les tensions au sein du colonialisme français, entre les Ultras (futurs putschistes) et la 3ème voie, incarnée par de Gaulle, montrent les failles dans l’édifice colonial, même après la victoire de la bataille d’Alger,
une victoire en trompe-l’œil !
Un seul héros, le peuple est le fruit d’un long travail d’enquête indépendant . L’auteur Mathieu Rigouste, sociologue, et militant s’interroge sur le rôle des sciences sociales dans les processus de maintien de l’oppression :
« Les sciences sociales peuvent servir à reproduire ces rapports de domination dans leurs formes et leurs démarches, lorsqu’elles sont employées pour connaître les dominé.e.s. L’ethnologie coloniale a montré malgré elle comment
la construction d’un groupe humain en objet de recherche pouvait collaborer avec des stratégies de contrôle et d’oppression. La construction de notre démarche de recherche a commencé par chercher à rompre avec cette généalogie. »
Ce travail de socio-histoire permet de comprendre que les ferments de la résistance, de la révolte, du « soulèvement général des damnés » est un long processus historique. Ces événements des 10, 11 et 12 décembre 1960, ce Dien Bien Phu politique, ne sont pas fortuits. Le peuple algérien, « ce seul héros », s’est construit dans une résistance continue et protéiforme durant la longue occupation coloniale française.
« Les chemins qui mènent des premières révoltes au soulèvement généralisé ont été notamment tracés par ces anonymes qui firent circuler les informations,qui ont transporté les colères et les joies, le courage et la détermination, entre les familles, les groupes, les quartiers puis les villes. »
Durant ces trois journées, l’Algérie va être la scène d’une insurrection sans précédent. L’écrasement du soulèvement et la violente répression qui s’en suivra ne pourront pas dissimuler l’échec de la doctrine contre-révolutionnaire.
« Les médias occidentaux doivent se rendre à l’évidence. Au contact des soulèvements de décembre, trois mythes politiques s’effondrent, écrit à l’époque Janet Flanner, la correspondante à Paris du New York Times : Le
mythe que l’Algérie était française, que seule une poignée de rebelles voulait l’indépendance et que seul de Gaulle pouvait imposer la paix. »
L’aveuglement, pour ne pas dire la complicité, des médias, est une question toujours actuelle.
Un seul héros, le peuple, publié aux Éditions Premiers Matins de Novembre, est une somme considérable et passionnante. De l’Histoire aux histoires, nous cheminons avec le peuple algérien qui en ces journées de décembre 1960 va secouer, de manière stupéfiante, le joug colonial français.
Ce travail est un outil de savoir, de réflexion, mais aussi un moyen de construire les luttes d’aujourd’hui. « La socio-histoire tente de comprendre l’implication du passé dans le présent« . Connaître les événements de décembre 1960 en Algérie, c’est saisir un peu de notre histoire (française). C’est aussi, et peut-être surtout aller s’abreuver aux « sources quotidiennes d’une culture de résistance populaire« .
Radio Méga célèbre ses 40 ans de libération des ondes. Cette radio valentinoise a comme cheval de bataille : la participation des citoyens à l’expression de la vie locale.
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Rappelez-vous, l’arrivée de François Mitterrand, en mai 1981, marque un tournant dans l’histoire des radios, l’opportunité pour certaines radios « pirates » de s’immiscer sur la FM. À Valence, au moment de la libération des ondes, Radio Méga émerge et investit en toute légalité les émetteurs.
Depuis sa création, ceux qui animent l’antenne valentinoise cherchent à « informer, éduquer et cultiver autrement ». À travers ce média, l’équipe de Radio Méga amène les habitants à contribuer à la construction de leur territoire. Michel Bordet, un des fondateurs de Radio Méga, revient sur cette démarche et sur l’intérêt d’une radio proche des citoyens.
Lorraine Cœur d’Acier (LCA) fut une radio pirate lancée en 1979 à Longwy, ville fortement impactée par le plan de liquidation de la sidérurgie en Lorraine. La CGT crée alors une radio libre pour donner la parole aux ouvriers et alimenter leurs luttes. 42 ans plus tard, la BD Lorraine Cœur d’Acier se propose de raconter cette histoire à travers la vie fictive d’une famille. Grâce au scénario de Tristan Thil et aux dessins de Vincent Bailly, LCA reprend vie.
En 1979, à Longwy, en Lorraine, la CGT crée une radio pirate qui aura pour objectif de soutenir la lutte des ouvriers du bassin sidérurgique de Lorraine, en pleine liquidation. Pendant 15 mois, la radio soutiendra les ouvriers dans leur combat et donnera également la parole aux habitants de la région.
Tristan Thil et son comparse, le dessinateur Vincent Bailly, se sont emparés de ce sujet pour leur dernière bande dessinée Lorraine Cœur d’Acier : Histoire d’une radio pirate, libre et populaire (1979-1981) publiée au éditions Futuropolis.
L’histoire prend place entre mars et juillet 1979 et nous narre la vie d’une famille fictive. Le père, ouvrier syndicale, voit d’un mauvais œil cette radio qui donne la parole à tous. Le fils, directement impliqué dans cette radio, rêve d’une autre vie que celle d’ouvrier.
« […] symboliquement je trouve ça intéressant de finir au moment où la lutte s’achève, en juillet 79. Cela rappelle la raison pour laquelle cette radio a existé… »
S’il nous ait conté une histoire déjà révolue, elle entre en résonance avec les luttes encore bien présentes. Tristan Thil nous trace un parallèle entre les luttes d’hier et celles d’aujourd’hui.
« […] je me suis dit, tiens je vais aller chercher ce qui nous parle encore aujourd’hui… »
Lorraine Cœur d’Acier est une BD qui parle de radio, d’Histoire, de luttes mais aussi et surtout d’une parole prise par ceux et celles qui d’ordinaire se taisent.
« […] cette histoire raconte […] la façon dont, dans un moment de rupture et de lutte, des gens qui normalement n’ont pas voix au chapitre prennent la parole… »
Si vous aimez la radio, si vous vous passionnez pour les luttes ouvrières ou si tout simplement vous aimez les bonnes histoires, Lorraine Cœur d’Acier a sa place dans votre bibliothèque.
À l’occasion des 40 ans des radios libres, la rédaction du Chantier vous propose une série spéciale radio. Le 10 mai 1981, François Mitterrand est élu président de la République, et avec lui la promesse de libérer les ondes. Qu’avons-nous gardé de l’esprit « radios pirates » ?
Quelles différences entre « radios libres » et « radios pirates » ? Thierry Lefebvre, maître de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université Paris-Diderot et grand passionné des radio libres, démarre cet entretien en expliquant la nuance entre ces deux appellations.
Avec nous, il revient sur la libération des ondes FM et ce qu’il reste de cette période.
Pour en découvrir un peu plus sur Thierry Lefebvre et sa passion pour la radio, vous pouvez aller faire un tour sur son blog.
Le trio Mad Foxes s’impose en ce début d’année comme l’un des groupes de rock indé français tendance bruyante et active le plus excitant et le plus intéressant, ou quand le fond s’accorde parfaitement avec la forme.
Luca Bonfils, Elie Paquereau et Arnaud Turquier, les trois membres du groupe ont parfaitement conscience qu’à l’ère de #MeToo, à une époque où les artistes masculins sont sur-représentés dans l’industrie musicale, leur trio composé de trois « mecs » participe à l’évidence à cette sur-représentation. À l’inverse, la ligne conductrice thématique de leur album est celle de pouvoir se remettre en question, en interrogeant notamment les privilèges qui sont les nôtres. C’est peut-être d’ailleurs le sens général qui se cache derrière Ashamed, titre de leur imposant 2ème album.
En tout cas, Mad Foxes affiche une grande sincérité, une vraie modestie et donc une conscience réelle. C’est d’ailleurs intéressant de voir qu’en France, l’adjectif conscient soit souvent rattaché au rap, et plus rarement au rock. Pourtant au delà de la fulgurance, de la sauvagerie, de la rébellion, le rock a aussi eu une conscience à l’image des Clash, du MC 5, Patti Smith, Bérurier Noir…
Dans son nouvel album, les Nantais abordent ouvertement les questions du patriarcat et de la domination masculine. Ils parlent de leurs propres failles, faiblesses, sentiments, particulièrement dans The Cheapest Friend ou Crystal Glass. Voilà qui tranche complètement avec l’image de toute puissance virile du mythe rock ‘n’ roll, et qui place de fait Mad Foxes dans cette nouvelle génération de rockeurs, qui sont d’ailleurs bien plus punks dans l’âme, comme Idles, Shame ou plus près de chez nous, les Rouennais de We Hate You Please Die ou encore les excellents Nursery, eux aussi de Nantes, à l’origine d’un intense et passionnant 2ème album sur Kythibong en 2020.
Musicalement, Mad Foxes impressionne sur Ashamed par le côté très impactant et très vivant de sa musique, résultant d’un enregistrement live déterminant. Comme d’illustres trio de l’histoire du rock indépendant, cette formule en trident amène urgence, efficacité, clarté et émotion (un côté grunge très Nirvana sur le refrain de Gender Eraser non ?). À ce titre, Mad Foxes évoque le côté incisif de Therapy, le groove vicieux de Girls Against Boys (la basse disto fait toujours de l’effet), la folie rythmique de Thee Oh Sees, la rage survoltée d’Idles, l’intensité de The Future Of The Left en tout cas, dans les tracks les plus enlevés (Ashamed, Gender Eraser, Crystal Glass, Propeller). En effet, les trois complices savent aussi apaiser les climats au point d’évoquer le romantisme grunge de Pearl Jam sur Sights et Home. Ils ont même choisi de conclure ce disque en plaçant Dear Mother’s Eyes, ballade acoustique guitare-voix du plus bel effet.
Mad Foxes frappe un grand coup avec son nouvel album Ashamed, en combinant le sens du propos à une ambition musicale décisive. Sans surprise, ou presque, Mad Foxes fait indéniablement parler de lui avec la sortie de ce nouvel album, et même de l’autre côté de l’Atlantique, où le célèbre Jimmy Fallon les a invité à performer à distance dans The Tonight Show.
Ashamed de Mad Foxes est disponible depuis le 30 avril 2021 via El Muchacho Records.
Il est à découvrir toute cette semaine sur l’antenne du Chantier à travers des extraits d’une interview réalisée il y a quelques semaines avec Lucas Bonfils et bien sûr la diffusion de morceaux le composant.
Un album CD dédicacé avec badge et médiator est à gagner à l’occasion de cette semaine spéciale, pour participer, rien de plus simple, envoyez un mail à : [email protected] !
L’élection de François Mitterrand c’était le 10 mai 1981, le premier président socialiste de la Ve République. Entre 2012 et 2017, elle en a connu un deuxième : François Hollande. Et depuis ? Et bien depuis, c’est… compliqué pour le Parti Socialiste, et c’est justement l’objet de cet entretien avec Mathieu Fulla, historien des gauches.
40 ans ! L’élection de François Mitterrand, c’était le 10 mai 1981. S’en suivront une cohabitation, un second mandat et une deuxième cohabitation. François Mitterrand est donc le premier président socialiste de la Ve République. Entre 2012 et 2017, elle en a connu un deuxième, François Hollande. Et depuis ? Et bien depuis, c’est… compliqué pour le Parti Socialiste, et c’est justement l’objet de cet entretien avec Mathieu Fulla.
Chercheur au Centre d’histoire de Sciences Po et enseignant à Sciences Po, ses travaux portent sur l’histoire des gauches en Europe aux 20e et 21e siècles. Selon lui, « Si la gravité de cette crise est indéniable, la replacer dans une perspective historique permet d’éviter de céder à la thèse trop simple de la « mort » du socialisme politique en France ».
Après presque un mois d’arrêt, Circuit Cool est de retour ce soir pour une virée curieuse et gourmande dans la musique émergente et indépendante, une plongée dans l’univers de l’étonnante Wendy Martinez, du rappeur Nedelko, de l’intriguant duo belge Run Sofa, de la géniale Charlotte Adigéry, du très joueur beatmaker Degiheugi, du très poétique Hildebrandt, dans la magie envoûtante de Queen Of The Meadow, dans le rock imposant et massif de Quicksand et enfin dans les élans acoustiques des très généreux The Inspector Cluzo, dont vous pouvez suivre cette semaine sur le Chantier le fameux Rockfarmers Show.
Impossible de ne pas commencer cette émission sans revenir sur le magnifique nouvel album de Lisa Li-Lund, Glass Of Blood, que vous avez pu découvrir tout au long de la semaine sur l’antenne du Chantier. Elle signe son disque le plus personnel à ce jour, dans des morceaux où elle affirme sans complexe sa sensibilité hors du commun et laisse son cœur d’enfant s’exprimer avec beaucoup de liberté et de poésie. Sa création, son enregistrement, auront été un long périple, à l’image du clip de Janet à l’imaginaire moyenâgeux, gothique et chevaleresque. Lisa Li-Lund revient d’ailleurs pour Le Chantier sur le tournage épique, en compagnie du réalisateur Julien Ansault.
Très bel effet de miroir entre Lisa Li-Lund et Wendy Martinez, deux musiciennes à la créativité et à l’imaginaire débordant, qui s’éloignent des sentiers habituels de la pop musique, en invoquant des esthétiques musicales pleines de finesses et de nuances. Superbe session de Wendy Martinez à retrouver dès ce soir sur le site du Chantier.
En parlant de session, dernièrement le rappeur Nedelko a dévoilé un moment rare enregistré pour Les Capsules et Groover Obsessions, un moment partagé entre la finesse en apesanteur de son très lancinant Cinq centimètres par seconde et la puissance expressive de Bienvenue à Neopolis, une session qui donne très envie de découvrir ce poète de la rime et du flow sur scène.
Enchaînement rêvé entre le rappeur lyonnais Nedelko et le duo belge Run Sofa. Un duo atypique pas totalement punk, et pas seulement rap, qui se joue des codes de la musique indépendante en développant un groove vicieux et envoûtant sur ce morceau simple, évident et jubilatoire Like That. Décidément il se passe toujours quelque chose du côté de la Belgique, où la musique est foisonnante et bouillonnante. Autre exemple, avec le talent à l’état brut de Charlotte Adigéry, une musicalité radieuse, un sens du groove vibrant, une voix pleine de nuances, de force et d’intelligence. On la retrouve en exclusivité sur la dernière compilation du label Deewee, entité des frangins de Soulwax, Foundations est la 50ème sortie du label.
Le beatmaker Degiheugi a mis en action sur son dernier album Foreglow, sa créativité joueuse, son amour du sample, son imaginaire enfantin donne un côté très lumineux à son une étonnante énergie hip-hop, comme sur Nuday en compagnie du rappeur canadien bien allumé Andrée, à retrouver dans un clip décalé et délirant, véritable rayon de soleil au cœur de la morosité ambiante.
Changement d’univers et d’ambiance avec la poésie et l’audace de Hildebrandt, musicien et chanteur français au talent immense, qui a sorti l’un des plus beaux disques de l’année 2019, îLeL, un disque de chansons à fleur de peau entre mélancolie, tourments et énergie solaire… Hildebrandt a su prolonger l’intensité émotionnelle de son album depuis, dans de sublimes et intimes captations, à l’image de cet instant solitaire hors du temps enregistré à L’Horizon, lieu artistique de référence à la Rochelle.
Quelle intensité dramatique, quel sens de la narration dans ce nouveau morceau The Queen And The Hoe par le duo Queen Of The Meadow, derrière lequel s’épanouit une étonnante complicité musicale et sensible entre la musicienne et chanteuse Helen Ferguson et le musicien indépendant Julien Pras. Album prévu pour le 4 juin prochain sur le label Only Lovers Records, avec une sublime édition limitée vinyle, dépêchez vous il n’y en aura pas pour tout le monde.
Quicksand est l’un des groupes punk américain les plus cultes de l’ère moderne, une référence en matière de tension post hardcore. A sa tête, l’un des musiciens les plus talentueux de la musique indépendante, une voix reconnaissable entre mille, j’ai nommé Walter Schreifels. Un nouveau titre tourne depuis quelques jours sur les internets, il s’appelle Inversion, il est d’une simplicité redoutable, emporté par ses guitares spacieuses et appuyées, cette batterie implacable, cette voix moitié ange moitié démon comme on en a plus entendu depuis la disparition de Kurt Cobain.
Clin d’œil à The Inspector Cluzo, qui nous font l’honneur d’une diffusion de leur série radiophonique le Rockfarmers Show cette semaine sur Le Chantier. Le duo gascon qui a sorti un délicieux album Unplugged à l’automne dernier.
Circuit Cool est à retrouver tous les vendredis à 18h sur l’antenne du Chantier, puis en replay.
Toutes les nouveautés musicales du Chantier sont à découvrir sur nos playlists Spotify, n’hésitez pas à vous abonner.
L’Épicerie Moderne continue ce soir ses Rendez-Vous Modernes à travers une rencontre artistique inédite et poétique entre Eloïse Decazes, Julien Dessailly et le groupe Bégayer. Des artistes à la créativité débordante, à l’inspiration singulière et à l’ambition esthétique extrêmement forte.
Ce 8ème Rendez-Vous Moderne évoluera assurément dans un territoire mouvant à la frontière de la musique expérimentale, du folk, de la lo-fi, des musiques traditionnelles et de l’ethnomusicologie. Assurément la notion d’expérience prendra tout son sens ce soir à l’Épicerie Moderne.
Sur Le Chantier, c’est à travers une nouvelle référence du label La Souterraine que nous sommes entrés en connexion avec la musique étrange et différente de Bégayer.
Bégayer c’est d’abord une symbiose instrumentale et sonore entre le suona (une flûte chinoise), le begena (une lyre éthiopienne), le piano et le chant de Loup Uberto, les objets sonores et les radios de Lucas Ravinale, les percussions d’Alexis Vinéis et Jacques Curtelin. D’une certaine manière, la rencontre et la capture de l’instant sont des éléments complètement inscrits dans la démarche musicale de Bégayer. Leur musique est une évasion, un voyage dans le temps, les continents et les cultures. Elle semble toujours à la recherche de ces instants magiques et étranges, à la poursuite permanente de sa propre utopie humaniste et spirituelle.
La proximité des aspirations entre Bégayer et le duo composé d’Éloïse Decazes et Julien Desailly ne fait aucun doute.
La chanteuse est bien sûr connue à travers son groupe de folk psyché et arty Arlt. Mais son ouverture d’esprit, sa technique vocale et son appétit créatif l’ont aussi amené vers des entités aussi différentes et passionnantes que Sourdure (musique occitane), Stranded Horse, le groupe de Yann Tambour (chansons voyageuses) ou encore le musicien d’avant-garde Eric Chenaux en particulier pour l’album La Bride.
Julien Desailly est un instrumentiste reconnu, notamment dans sa maîtrise d’une cornemuse particulière, le uilleann pipes. Il est profondément attiré par les principes de répétition, de transe et de microtonalités. Les deux artistes ont notamment croisé leurs chemins en 2018 à l’occasion d’un concert commun aux Instants Chavirés, à Montreuil.
Difficile de prévoir et d’affirmer la teneur de la performance collective à laquelle nous assisterons ce soir en live stream, mais il est certain que la surprise et l’émerveillement flotteront dans l’air. Un nouvel exemple de l’ambition artistique de l’Épicerie Moderne, qui aura littéralement traversé le vaste champ des musiques populaires dans cette 2ème saison des Rendez-Vous Modernes, en voyageant entre le rap, la soul, les musiques électroniques, le garage, le punk, la folk, le renouveau des musiques trad’…
Ce soir à 20h, Magic Bolide poursuit son exploration de la scène pop et des orfèvres de la mélodie !
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On parlera de Rover et son nouvel album Eiskeller concocté dans une chambre froide à Bruxelles, du retour du duo norvégien Kings Of Convenience après 12 ans d’absence, mais aussi de nouvelles pousses made in France pleine de sève avec Bagatelle, Arche ou Yo And The South.
Pour pimenter la playlist, Tonton Cristobal aura aussi quelques petites histoires à vous raconter sur des alchimistes pop de légende comme Fleetwood Mac ou Talk Talk.