Depuis la crise du Covid, sur l’île de la Réunion, se faire livrer son repas reste une nouveauté. Une habitude récente pour les habitant.e.s de Saint-Denis qui ont été le témoin de l’arrivée des plateformes de service de livraison dans la ville. Zoom sur les conditions de travail des livreurs à Saint-Denis.
Avec la crise sanitaire, avoir recours aux plateformes de livraison pour se faire livrer un bon repas était une grande nouveauté sur l’île de la Réunion. Aujourd’hui rien d’original, une banalité qui a permis aux restaurateurs d’éviter la faillite, voire pour certains d’augmenter leur chiffre d’affaires. Sur l’île, dans le secteur de la livraison de repas à domicile, on retrouve sans surprise les plateformes mondialement connues comme Uber eat ou encore Please. Pourtant deux plateformes locales Run m B et Zot livraison, surfent aussi sur cette nouvelle vague de consommation et proposent des conditions de travail plus décentes pour les livreurs.
Nos reporters Astrid et Matthias se sont penchés sur ce nouveau secteur en pleine expansion à la Réunion. Zoom sur les conditions de travail des livreurs à Saint-Denis.
Dans ce reportage vous entendrez Shankara Tangapriganin, livreur pour la plateforme Uber Eat, Johnson Malama de Run m B ainsi que plusieurs responsables de restaurants : Yanis Iva, Vincent Gigan et Madi.
C’est un acteur majeur de l’éducation nationale au statut méconnu et pourtant essentiel : les directeurs d’écoles. En quoi consiste le rôle des directeurs d’écoles ? A quelles difficultés sont-ils confrontés aujourd’hui ? Décryptage.
Directeur d’école : un professionnel sur tous les fronts
PHOTOPQR/JOURNAL SAONE ET LOIRE/MAXPPP
Depuis le suicide d’une directrice d’école à Pantin en région parisienne, en
septembre 2019, les directeurs et directrices d’école dénoncent des moyens
insuffisants pour exercer leur fonction. Le 13 janvier dernier, ils ont profité d’une journée de grève pour exprimer leur colère et leur mal être.
Mais en quoi consiste le rôle du directeur d’école ? A quelles difficultés sont-ils
confrontés aujourd’hui ? Quelles sont leurs revendications ?
Pour en parler nous recevons Christophe Mathieu, directeur de l’école Jean de la Fontaine à Clermont-Ferrand.
A quels défis le journalisme se trouve-t-il confronté en France ? Comment préserver son indépendance dans ce moment de concentration médiatique ? Le “secret des affaires” est-il une entrave de plus à l’exercice du journalisme ? Quelles particularités offre la Bretagne en matière d’investigation ? En quoi Splann, ONG d’enquêtes journalistiques, vient-elle combler un vide sur le territoire breton ?
“Nous voulons produire des enquêtes au long cours en donnant le temps et les moyens à nos journalistes d’aller au bout de leurs investigations. Nous souhaitons aborder des questions d’intérêt général en étant protégés de toute pression et censure.” (Splann)
A l’occasion du 18ème festival Longueur d’ondes à Brest, la rédaction du Chantier (Angélique Mangon et Benjamin Bony) a rencontré la journaliste indépendante Caroline Trouillet, co-fondatrice de Splann, première ONG d’enquêtes journalistiques en Bretagne. Elle collabore avec différents médias parmi lesquels, en presse écrite : les revues XXI, Village, Sans Transition, la Vie, la Grenouille à Grande Bouche… sur le web : Le Poulpe, Reporterre, Basta, Mediapart, mais aussi en radio (RTS, la radio nationale suisse).
Sur le modèle de Disclose, Splann (“clarté” en breton) se définit comme un lanceur d’enquêtes, donnant les moyens à des journalistes d’enquêter longuement, en leur assurant une indépendance complète !
“Nous constatons qu’en Bretagne, sur des enjeux cruciaux, l’information manque. -Prolifération des algues vertes -Puissance de l’industrie agro-alimentaire -Nouvelles infrastructures énergétiques -Présence militaire -Connivences politiques -Radicalisation des luttes sociales et environnementales… A l’heure des remises en question de notre modèle de société, la Bretagne regorge de sujets qui nous interrogent. Leur portée dépasse bien souvent les limites régionales. Ils s’inscrivent dans des enjeux contemporains.” (Splann)
La concentration de certains médias aux mains de quelques puissants hommes d’affaires ne laisse pas d’inquiéter ! Par ailleurs, le gouvernement français a, en 2018, renforcé la protection du secret des affaires. Le 30 juillet 2018, la loi » relative à la protection du secret des affaires » (n°2018-670) transposait la directive (UE) du 8 juin 2016 sur » la protection des savoir-faire et des informations commerciales non divulguées (secrets d’affaires) contre l’obtention, l’utilisation et la divulgation illicites”.
Cela n’arrête pas Splann qui livre sa première grande enquête d’intérêt général sur la pollution à l’ammoniac en Bretagne. Terrain Social s’en fait le relais !
Est-ce que la musique peut changer le monde ? Éternelle question à laquelle, il n’y a jamais vraiment eu de réponse même si la tentation de répondre par l’affirmative est forcément grande. Quoi qu’il en soit, la playlist du Chantier regorge d’artistes, de musiciens atypiques, qui à travers leurs sens créatifs, leurs singularités incitent à faire de précieux pas de côté pour changer de point de vue et regarder justement autrement le monde. Petit tour d’horizon des nouveautés inspirantes du moment, à travers une sélection de clips passionnément poétiques, décalés, surprenants et pleins d’esprit.
Image extraite de « Break », de Maud Geffray
Figure marquante de la musique électronique en France, la musicienne et dj Maud Geffray développe une évidente connexion sensible entre les élans éthérés de son nouveau morceau aux effluves techno pop “Break” et la puissance évocatrice, symbolique du clip qui l’accompagne. Album à venir en mai sur Pan European Recording.
Le côté élégant, lettré et profond de la musique du groupe La Maison Tellier s’articule avec une intention créative vertueuse et recherchée qui joue sur de plusieurs niveaux entretenant systématiquement un jeu d’ombre et de lumière, empreint de mystères, de métaphores, d’implicite, de mélodies, d’emprunts… comme dans leur dernier clip pour le morceau “ Atlas”, pouvant alimenter bien des fantasmes pour tous les fans du groupe normand, quant à la tonalité de leur très attendu prochain album.
Bien plus qu’un clip, le duo insaississable OK Plague se joue des codes de la pop culture dans un joyeux happening live punk et arty, décadent et jubilatoire en posant un dilemme aussi simple, nihiliste que philosophique : brûlez le monde ou brûlez avec lui ?
Dans le morceau “ Vanishing Patience”, les membres du groupe (normand, vraiment un hasard de la sélection, je vous jure ! ) We Hate You Please Die, parle de Gaëlle Manach, … du duo Ok Plague ! Elle a été notamment la réalisatrice pour le groupe garage punk de Rouen, et donné tant de densité à la dimension visuelle des premiers pas de WHYPD. Passage de témoin à la réalisation pour ce nouveau clip, confié cette fois-ci à l’étonnante et ultra-créative Clothilde Evide.
Quittons pour quelques instants, la scène normande… pour mieux y revenir avec Ellah A. Thaun de … Rouen (il doit y avoir un truc magique dans cette ville ), réunion héroïque et créative de musiciens et musiciennes obsédé.e.s par le son épique et brumeux, qui plonge la pop et le rock dans des méandres électriques et noisy, vibrants, sinueux et radicaux. A noter dans le clip de “King Felix”, un travail sur l’image et sur la couleur absolument captivant est à l’oeuvre, digne de grands et grandes chefs opérateurs du cinéma.
Quand elle ne joue pas dans le génial trio de rock agité Thé Vanille, la géniale Nastasia se transforme en Crenoka, entité virevoltante et assumée qui lui permet d’exprimer tous les recoins de son imaginaire débordant et de son inspiration débridée, reprenant le flambeau de ses grandes soeurs symboliques que pourraient être Bjork, Grimes et Kate Bush.
Au début je n’avais rien à dire sur ce clip, alors j’ai “rien” laissé passer : bien plus que du simple décalage, de l’exercice de style, le groupe Par.Sek est vraiment le mieux placé pour définir sa propre musique, “ pop electronica sauvage et légèrement Punk”. Faites vous votre avis par vous-même et suivez le guide.
Elle est drôle, complètement décomplexée, foncièrement autonome, elle rappe, elle produit sa propre musique comme un grande, elle se nomme Marie-Gold, et n’en est pas à son coup d’essai de l’autre côté de l’Atlantique, au Québec nouvelle plaque tournante du rap francophone. Dans son dernier clip “Maison de Dicks“, elle joue sur tous les curseurs et les clichés du rap game, avec un aplomb déconcertant et un feeling insolent, quelque part entre Princess Superstar et Klô Pelgag, avec même un petit clin d’oeil aux Puppetmastaz.
Voici donc de délicieux morceaux, des groupes passionnants, des albums à découvrir prochainement dans la programmation du Chantier, au cours de la journée mais aussi pour certains tard dans la nuit.
Jacques est notre invité cette semaine pour parler de tout de et de rien puisque c’est la thématique au cœur de son nouvel album « L’importance du vide ».
MEDIA
Philosophie, NFT, Maroc, Création, Daft Punk et bombe à Pop Corn, il est temps d’en savoir plus sur l’artiste le plus lunaire de la nouvelle scène française. Au programme également plein de sang frais avec l’excellent nouvel album de Spoon, mais aussi Animal Collective, Bodega, et côté frenchies, l’excellent nouvel album de Brace Brace !, la cold wave de Je t’aime, le R&B du futur de Crystal Murray ou le nouveau Kavinski.
Le monde de la culture entre-t-il lui aussi en métamorphose ? En quoi la création peut-elle façonner nos mondes futurs ? De ces imaginaires, quels fragments retient-on ? Peut-on dessiner d’autres horizons porteurs d’espoirs ? Pour cette table ronde consacrée à la création numérique autour des récits du futur, explorons les différentes pistes de scénarios qui nous sont aujourd’hui proposées.
Avec Rocio Berenguer, artiste transdisciplinaire et directrice artistique de la compagniePulso. Ses premières créations mêlant chorégraphie, vidéo et théâtre, relèvent de la techno-fascination. Depuis quelques années, Rocio Bergenguer travaille essentiellement sur des récits utopiques pour impulser le changement.
Barthélemy Antoine Loeff, artiste plasticien et aussi éleveur d’icebergs. Fasciné par les mondes polaires, ses dernières installations explorent et racontent la disparition de ces masses glaciaires.
Ainsi que Pierre Amoudruz, directeur artistique de l’AADN, Assemblée Artistique des Diversités Numériques. Une structure lyonnaise qui soutient les expériences artistiques dans l’espoir de fonder une société post-numérique sensible, solidaire et responsable.
Comprendre la relation qu’entretient le peuple Suruí avec son environnement en captant les sons du quotidien, c’est l’objectif du projet mené par l’artiste Rodolphe Alexis et le chercheur Cédric Yvinec. L’équipe du Chantier les a rencontrés au festival Longueur d’Ondes à Brest.
Direction le sud-ouest du Brésil, à la frontière avec la Bolivie, dans l’Etat de Rondônia, en Amazonie. C’est là bas, dans une réserve de forêts entourée de terres agricoles que vit le peuple Suruí.
Afin de comprendre le lien étroit et particulier qu’entretient ce peuple avec la nature et le territoire, l’artiste Rodolphe Alexis et le Chercheur Cédric Yvinec ont enregistré des sons qui rythment le quotidien de ce peuple natif. Leur projet, Audiographie sensible de la multitude permet de s’immerger sur ce territoire afin de mieux comprendre la culture de ce peuple et sa vision du monde.
Angélique Mangon et Benjamin Bony
Du 26 au 30 janvier, les reporters du Chantier étaient au festival Longueur d’Ondes, à Brest, pour la dix-huitième édition de ce rendez-vous de la radio et de l’écoute. A cette occasion, ils ont tendu leur micro à des explorateurs, des chercheurs, des anthropologues, des artistes et des journalistes.
À l’occasion du forum Entreprendre dans la culture, l’équipe du Chantier se questionnait sur les perspectives d’évolution de notre monde. Aux côtés d’Ariel Kyrou, essayiste et directeur éditorial du Solidarum, repensons nos imaginaires pour réapprendre à construire notre avenir
Grand connaisseur de la science-fiction, et directeur éditorial de la base de connaissances pour l’invention sociale Solidarum.org, Ariel Kyrou dresse un panorama des futurs et des mondes possibles, imaginés par les écrivains de SF classiques comme contemporains. Autant d’armes intellectuelles pour concevoir un “monde d’après” réellement différent du nôtre et de ses promesses. Un souffle d’avenir.
Fin janvier, Le Chantier s’est rendu à Brest pour la 18e édition du festival de la radio et de l’écoute Longueur d’Ondes. A l’occasion d’une table-ronde consacrée aux Mémoires de la Guerre d’Algérie, nous avons tendu notre micro au chercheur Paul Max Morin.
60 ans après les Accords d’Evian qui ont marqué la fin de la Guerre d’Algérie, comment parle-t-on de ce « fantôme à table », pour reprendre l’expression de Paul Max Morin ? Chercheur et enseignant à Sciences Po, il a travaillé sur le mémoire qu’ont les jeunes Français de la colonisation et de la Guerre d’Algérie, alors même que 39% d’entre eux ont un lien familial avec ce pan de l’Histoire.
À l’occasion du forum Entreprendre dans la Culture, l’équipe du Chantier se questionnait sur les perspectives d’évolution de notre monde. Dans cette première conférence, Julien Millanvoye reçoit Laurent Testot, journaliste scientifique de formation, essayiste et auteur. Il nous raconte les récits qui changent notre monde.
Pour Laurent Testot, spécialiste en histoire mondiale, l’humanité est à la croisée des chemins. Quelle société veut-elle construire ? En puisant dans l’histoire de récits qui ont changé le monde, l’auteur de Cataclysmes (Éd. Payot) incite à nous réapproprier l’anthropocène et à construire un avenir durable et partagé, grâce et avec la culture.