Il y a quelques semaines, un avis de la Cour suprême américaine a fuité. Ce texte révélé par le site internet Politico indique que chaque Etat du pays pourrait revenir sur le droit à l’avortement. En attendant la décision finale prévue pour juin, la rédaction du Chantier vous propose tout de même de voir le verre à moitié plein en regardant ce qui se passe du côté de l’Hexagone.
Le droit à l’avortement aux Etats-Unis n’a jamais été aussi menacé depuis près de cinquante ans. Une fuitequi a fait l’effet d’une bombe dans le pays. Révélé par le site internet Politico, cet avis indique que chaque Etat du pays pourrait revenir sur le droit à l’avortement. Un projet de décision qui une fois de plus nous rappelle que rien n’est acquis en matière de droits des femmes.
Comment les pouvoirs autoritaires du monde arabe instrumentalisent-ils ce ras-le-bol social ? Pourquoi la demande démocratique ne parvient-elle pas à s’imposer ? La discorde, la fitna, est-elle depuis toujours implantée au coeur du monde arabo-musulman ? Y aurait-il comme une “malédiction du monde arabe” ?
“Antonio Gramsci expliquait alors que l’ancien n’était plus, mais que le nouveau n’avait pas encore vu le jour. Le temps séparant ce passé révolu de cet avenir non encore advenu était celui des monstres”.
Voilà donc ce à quoi est confronté le monde arabe (élargi) depuis 2011 !
Docteur en histoire et en sciences politiques, Hamit Bozarslan est directeur d’études à l’EHESS. Ses travaux portent sur la sociologie historique et politique du Moyen-Orient. Il publie aux éditions de La découverte, Le temps des monstres, Le monde arabe 2010 – 2021.
Depuis le début du XXème siècle, et la fin du califat ottoman, fin de l’Oumma -(une impossible !) communauté des croyants-, et plus encore avec la décolonisation et la sécularisation du monde arabe, à tous ces moments de son histoire, n’y a-t-il pas un rendez-vous manqué : celui de la démocratie ?
Que nous dit du monde arabe la parenthèse révolutionnaire de l’année 2011 ?
Les régimes se suivent et parfois se ressemblent, non pas dans leur forme, mais dans leurs moyens et leurs fins : la captation de la moindre richesse à leur propre profit par la corruption, le détournement, la violence jusqu’à l’épuisement.
Dans ce “temps de monstres”, Hamit Bozarslan remet en perspective ses propres analyses sur cette décennie 2010-2021, s’en préjuger de l’avenir. Toutefois, les aspirations légitimes des peuples de ce monde arabe élargi à une vie démocratique banale ne sont, pour l’instant, pas à l’ordre du jour !
“A ceux qui avaient choisi la liberté d’expression, ce “temps perfide” rappelle que le pouvoir ripostera en évoquant sa “liberté de destruction” et son corollaire : l’épuisement social.”
Terrain Social questionne, avec l’historien Hamit Bozarslan, l’instrumentalisation de la fatigue sociale des sociétés civiles arabes.
Hugues Chevarin
Ouvrages d’Hamit Bozarslan cités dans l’interview :
Comment est-on arrivé à un système hospitalier exsangue, manquant de lits comme de personnel ?Jean-Paul Domin raconte l’histoire du déctricotage du système de santé.
Si la crise sanitaire a mis en lumière un hôpital public à bout de souffle, la sonnette d’alarme a été tirée par les soignants bien avant le Covid-19. En 20 ans, la France a perdu 80 000 lits d’hospitalisation. Le système hospitalier doit faire face à une baisse de ses moyens et à un manque de personnel inquiétant. Dans de nombreux hôpitaux, les services d’urgences seront désormais fermés de nuit, faute de soignants. Comment en est-on arrivé là ?
La 27e édition des Arts en Balade démarre aujourd’hui. Pendant 3 jours, cette déambulation anime les villes de Clermont-Ferrand, Beaumont et Chamalières. L’occasion de rencontrer les nombreux artistes Clermontois et clermontoises et de découvrir des lieux où l’art n’y est pas attendu.
Comme à chaque mois de mai à Clermont-Ferrand, Les Arts en Balade font leur retour, avec cette volonté de faire découvrir la palette d’artiste contemporains locaux. Au programme de cette 27e édition : des performances, de la photo, du street-art, du volume… Une programmation qui célèbre l’art au sens large. À notre micro, Clélia Barthelon rappelle les différents objectifs de ces rencontres entre le public et les artistes locaux. « C’est de pouvoir en un week-end pouvoir se rendre compte du foisonnemment artisitque. »
En se faisant état des lieux de la création contemporaine locale, Les Arts en Balade atomisent les frontières artistiques. Pour ce reportage, Le Chantier vous donne un avant-goût de ce que sont Les Arts en Balade2022.
Autrice du roman graphique “L’histoire d’une huître – ou comment j’ai failli rater ma vie sexuelle”, Cualli Carnago est au micro du Chantier.
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Couverture de “L’histoire d’une huître – ou comment j’ai failli rater ma vie sexuelle” de Cualli Carnago paru chez La Musardine.
Née d’un père français et d’une mère nicaraguayenne, Cualli Carnago a fait très tôt l’expérience de la différence au vu de son métissage. Comment peut-on être en confiance avec son corps et ses émotions, alors que nous sommes confrontés à l’image clichée de la femme blanche parfaite que nous renvoient les médias, les remarques injustes que véhicule la société, voire même les non-dit familiaux ?
La francophonie est un espace pour la diversité culturelle, le multilinguisme et la modernité.
Dans l’océan Indien, les Comores, Djibouti, Mayotte, Madagascar, Rodrigues, Maurice, Seychelles et la Réunion utilisent peu ou entièrement la langue française dans la vie quotidienne. Mais la francophonie dans l’océan Indien reste fragile et particulièrement à la Réunion où l’histoire du colonialisme imposant la langue française, met à mal encore aujourd’hui toute une communauté de créole réunionnais, aux diverses origines et aux désirs d’une paix linguistique.
Le Chantier vous embarque aujourd’hui pour l’Ile de la Réunion allant à la rencontre de Mylène Lebon-Eyquem professeure en Sciences du langage, Directrice de l’UFR LSH et Responsable du master Sciences du langage à l’Université de La Réunion et elle va nous parler à sa façon, de l’identité à travers la langue Réunionnaise.
Vive le Québec Libre ! Bon, musicalement, c’est déjà fait avec une scène foisonnante. Magic Bolide part donc à la rencontre de ces artistes de la belle Province excitants.
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Ça chante en français, en anglais ou en patois (en chiac) et c’est souvent original, plein de sève et de fantaisie. Actualité oblige, Arcade Fire sera évidemment de la partie, vous découvrirez de nombreux titres de leur nouvel album We, et notamment leur duo avec Peter Gabriel. Mais ne passez pas non plus à côté de la musique de Bleu Nuit, Hubert Lenoir, Jesuslesfilles, Arriola, Bibi Club, Bleu Jeans Bleu, Lou Adriane Cassidy et beaucoup d’autres. Plein de petit caribous à découvrir et, vous allez voir, c’est « Tiguidou » ! (NDLR: traduisez « c’est super » !)
Août 1791, la plus grande révolution servile des temps modernes éclate à Saint-Domingue. Cet événement constitue la preuve de l’échec d’une doctrine coloniale dont les fissures ne cessaient, depuis près de trois siècles, de se montrer de mille manières. Voici le début d’un long et meurtrier combat qui mènera à l’indépendance de l’île.
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llustration de « l’incendie du Cap » à Saint-Domingue en 1793, circa 1815
On vous propose un voyage dans le temps. Dans la nuit du 22 août 1791, les esclaves de la colonie française de Saint-Domingue, à cette période la colonie la plus riche de l’Atlantique, avaient mis en marche un processus historique défiant la légitimité de leur servitude. Leur insurection marque l’éclatement du système colonial français à Saint-Domingue. Le Chantier vous propose de revenir sur la révolte des esclaves d’août 1791 à Saint-Domingue. Depuis Paris comment la nouvelle a-t-elle été reçue ? Quelle a été la riposte des colons et le rôle de l’Eglise ? Que reste-t-il de cette période historique dans les récits nationaux ?
Avec nous pour en parler. Bernard Gainot, chercheur associé à l’Institut d’Histoire de la Révolution française et spécialiste des guerres coloniales.
À l’occasion du 10 mai, journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, le Chantier vous plonge dans l’histoire du marronnage à la Réunion. Dès le peuplement officiel de l’île, en 1663, des esclaves se sont enfuis pour retrouver leur liberté. Ici, ils se sont même rassemblés pour créer un Empire Marron. Explications.
C’est une date que peu d’entre nous connaissent, pourtant, elle est fondamentale. Le 10 mai marque en France la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. À la Réunion, où il y a eu jusqu’à 65 000 esclaves, le Chantier a décidé de vous faire (re)découvrir l’histoire du marronnage. Ce terme fait référence à la fuite des esclaves noirs des exploitations de leurs maîtres. À la Réunion, ce sont ainsi les premiers à avoir vécu dans les cirques puisque c’est là-haut, au cœur des forêts inaccessibles, qu’ils ont trouvé refuge.
“UNE GRANDE PARTIE DE NOTRE HISTOIRE A ÉTÉ EFFACÉE »
Les reporters du Chantier ont rencontré Melissa Poncharville, guide touristique à Hell-Bourg dans le cirque de Salazie et passionnée d’histoire. La réunionnaise a ressenti la nécessité de fouiller dans le passé car dès l’enfance elle se demandait qui étaient ses ancêtres et manquait de réponse. C’est ainsi qu’elle a commencé à faire des recherches. Elle regrette que cette partie de l’histoire ne soit pas abordée au cours de la scolarité et soit donc méconnue d’une grande partie de la population “c’est vraiment dommage de ne pas la raconter » conclut Mélissa Pontcharville.
Présent dans certaines îles des Antilles ou à HaÏti, le marronnage a débuté dès le peuplement officiel de l’île de la Réunion. Ces figures de l’histoire apparaissent désormais dans des lieux emblématiques de l’île, donnant leurs noms à certains pitons (piton d’Anchaing) et cirques (Mafate, tiré du nom du nom malgache d’un roi sorcier, qui signifie celui qui est dangereux). Dans les hauts, les marrons ont recréé un véritable Empire du Royaume-Intérieur avec une société organisée, des rois et reines. Une histoire méconnue et pourtant essentielle dans la compréhension du métissage de la Réunion.
Au cours de cette série d’entretiens passionnants, le podcast « Ecotone » dessine ce qui pourrait devenir un nouveau modèle culturel, pour le futur.
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Comment réactiver nos imaginaires pour mieux comprendre notre environnement, et se reconnecter enfin avec la nature ?
Entretien avec Jean-Christophe Cavallin autour de la place de la littérature dans la relation nature/culture. Jean-Christophe Cavallin est professeur de littérature à l’Université Aix-Marseille, spécialiste de la littérature française du XIXème siècle, responsable d’un master « éco-poétique et création », et auteur de « Valet Noir, vers une écologie du récit », publié récemment chez Biophilia.