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L’impact économique de la nouvelle réforme des retraites a largement été discuté dans l’opinion publique, mais ce projet de loi pourrait aussi avoir des conséquences importantes sur le lien social. Y aura t-il demain moins de projets solidaires, d’activités sportives et culturelles faute de bénévoles ?
MEDIA
Maître de conférences en sciences économiques, Faculté de droit et des sciences politiques, Institut de Préparation à l’Administration Générale (IPAG)
Après l’adoption par le Sénat, ce samedi 11 mars, du projet de loi réformant le système des retraites, le texte entame cette semaine la fin de son parcours législatif. Si cette réforme entre en vigueur, l’âge légal de départ en retraite sera donc repoussé à 64 ans en 2030. L’impact économique a largement été discuté dans l’opinion publique, mais ce projet de loi pourrait aussi avoir des conséquences importantes sur le lien social.
En France, les personnes retraitées, et notamment les jeunes retraités, constituent un vivier de bénévoles pour les associations. Ils sont particulièrement représentés dans le domaine de l’action sociale et du caritatif. Qu’en sera-t-il si ces mêmes retraités partent en moyenne plus tard, donc plus âgés et plus fatigués ? La retraite à 64 ans peut-elle freiner l’engagement bénévole, et par conséquent fragiliser la cohésion sociale ?
Sophie Le Lann, de la rédaction nantaise du Chantier a interrogé Lionel Prouteau, maître de conférence émérite en sciences économiques de l’université de Nantes. Au cours de sa carrière, Lionel Prouteau s’est spécialisé dans l’économie sociale, les associations et le bénévolat. Il a conçu une étude sur l’état des lieux et les tendances du bénévolat en France. Elle a été réalisée en 2017 sur un échantillon de plus de cinq mille personnes, représentatif de la population française.A paraître en juin : Le Paysage associatif français, Lionel Prouteau et Viviane Tchernonog, 4e édition, Paris, Juris éditions – Dalloz.
Sophie Le Lann et Capucine Frey