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La nouvelle est tombée en ce début d’année : la filière de la betterave sucrière n’a plus le droit d’utiliser les néonicotinoïdes. Une décision qui accélère le passage aux solutions alternatives, déjà testées sur certaines fermes.
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Photo d’archives © Denis Sollier/PHOTOPQR/L’ALSACE
C’est terminé. Marc Fesneau, le ministre de l’agriculture a confirmé lundi 23 janvier la fin de l’utilisation des néonicotinoïdes pour la culture de betteraves sucrières. Il prend ainsi acte d’une décision de l’Union européenne tombée le 19 janvier contre ces pesticides surnommés “tueurs d’abeilles” à cause de leurs dégâts sur les pollinisateurs.
Si cette décision a déclenché joie et soulagement chez les défenseurs de l’environnement qui bataillent depuis quelques années, elle a pris de court la filière betteraves qui s’était vu octroyer une dérogation jusqu’ici… et espérait bien la voir prolonger d’encore un an.
Une recherche de solutions alternatives en conventionnel
Depuis 2020, l’Institut technique de la betterave, l’ITB, a mis en place un programme de recherche pour trouver des alternatives à l’utilisation des néonicotinoïdes. Une méthode qui permettrait de lutter contre les pucerons, qui transmettent la jaunisse aux betteraves sucrières. Fabienne Maupas, directrice technique et scientifique de l’ITB, évoque ces pistes de recherche, déjà expérimentées dans certaines fermes pilotes.
Parmi elles, celle d’Alain Carré, dans l’Aube. Cet agriculteur, installé depuis 1993, cultive 50 ha de betteraves sucrières sur ses 200 ha d’exploitation. Il a testé l’alternative dite des « plantes compagnes » et livre ses impressions mitigées.
En bio, un rendement moindre mais des prix plus élevés
De l’autre côté de l’Hexagone, près de Cambrai, Sébastien Lemoine cultive des betteraves sucrières depuis 26 ans. Dont 11 en agriculture biologique. Sans néonicotinoïdes donc et pourtant il ne subit pas le virus de la jaunisse.
Mais il y a un mais : le rendement. De 85 à 95 tonnes par hectare en agriculture conventionnelle, on passe de 45 à 50 tonnes en bio. Une perte compensée par le prix de vente des betteraves, selon Sébastien Lemoine. Pour anticiper ce manque à gagner, le ministre de l’agriculture a d’ores et déjà annoncé la mise en place d' »un dispositif pour couvrir le risque de pertes liées à la jaunisse. »
Tiphaine Crézé
Musique de fin : « Mother Nature » de will.i.am