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Trouver un emploi à La Réunion n’est pas chose aisée. L’île connaît l’un des taux de chômage les plus importants au niveau national. Avec un handicap, cela rend la chose encore moins facile. Comment les non-voyants ou malvoyants font-ils pour s’insérer sur le marché du travail ? Aurore Gisquet a mené l’enquête.
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© LE CHANTIER/ Roger Prugnières est en recherche d’emploi depuis plusieurs années. Ce qui ne l’empêche pas de briller dans le milieu du handisport.
Ne rien voir ou presque. C’est déjà difficile dans la vie quotidienne, ça l’est encore plus au moment de trouver un travail. À la Réunion, 1686 déficients visuels étaient en recherche d’emploi en 2018, plus que toute autre catégorie de handicap.
Roger Prugnieres, 30 ans, est l’un d’eux. Diplômé d’un BEP, il est demandeur d’emploi depuis dix ans. Absolument pas résigné, Roger témoigne de son combat au quotidien pour s’insérer dans le monde du travail.
Pourtant, des structures comme Cap Emploi ou l’Agefiph existent pour accompagner ces personnes dans leur recherche. Valérie Decomble, responsable de la case DV (déficient visuel), nous détaille son rôle, qui est de suivre au mieux ces travailleurs handicapés et adapter leurs postes de travail.
©LE CHANTIER/Valérie Decomble œuvre pour l’intégration des déficients visuels dans le monde du travail.
De la difficulté de trouver un poste adapté
Fort heureusement, de nombreux déficients occupent des postes dans les administrations ou les entreprises. C’est le cas de Nicolas M’tima, 51 ans, non voyant. Il nous raconte comment il s’est battu pour trouver son emploi de standardiste, ses difficultés à se rendre sur son lieu de travail mais aussi et surtout sa fierté de se sentir utile.
©Grégory Chérimont a monté son studio d’enregistrement de musique, chez lui.
Grégory Chérimont, malvoyant de 34 ans, a fait un tout autre choix.
Non qualifié, n’ayant pas la sensation d’être soutenu, il refuse d’accepter les seuls métiers constamment proposés aux personnes malvoyantes (standardiste, agent dans les centrales d’appels) et décide de faire ce qui lui plaît : monter son propre studio de musique nommé Def Run. Il enregistre des artistes et propose des prestations à bas prix aux jeunes talents de la Réunion, afin de les mettre en avant.
Marie-Aurore Gisquet avec Kilian Kerbrat