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Comment notre société est-elle devenue matérialiste ? Quelle place accordons-nous aux objets de demain ? À l’occasion du RRRecycle Festival, la rédaction reçoit Odile Nouvel, ancienne conservatrice du Musée des Arts Décoratifs.
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© Lionel Vadam / PHOTOPQR / L’EST REPUBLICAIN / MAXPPP
Pour mieux comprendre l’importance de la place que nous accordons aujourd’hui aux objets, il faut remonter à l’ère de l’industrialisation. Le 19e siècle marque un moment charnière dans l’histoire de la consommation, puisqu’à partir de 1850 la fabrication des objets s’intensifie et ne se fait plus de manière artisanale. Désormais facile à produire, « l’objet devient essentiel », soulève Odile Nouvel, intervenante au RRRecycle Festival.
Au fil du temps, les objets et petits gadgets envahissent nos espaces, « peuplent nos demeures » et deviennent désirables.
« Nous sommes des personnes qui ne pouvons plus nous passer d’objets, ça c’est une dépendance relativement nouvelle dans l’Histoire de l’humanité », constate l’ancienne conservatrice du Musée des Arts Décoratifs.
Nous entretenons une relation particulière avec ces objets, nous interagissons avec eux « presque comme des interlocuteurs que l’on touche que l’on regarde ». Un lien affectif que l’on peut considérer comme malsain et nuisible pour les matérialistes que nous sommes.
Mais cette volonté d’acquérir et de posséder va fluctuer, Odile Nouvel le pressent. « La place de l’objet dans notre vie risque fort d’évoluer vers des objets multifonctionnels […] et on va rationaliser largement l’utilisation des objets et donc leur conception pour être moins envahis ».
Valérie Borcy et Emma Delaunay