Actus
À travers son essai intitulé Journalisme, Olivier Villepreux questionne sa propre profession : être journaliste. 105 pages retraçant l’histoire du journalisme en France, et qui balaient la situation actuelle du paysage médiatique. Pour Le Chantier, Olivier Villepreux revient sur les enjeux du journalisme local.
MEDIA
À l’occasion de la sortie de son essai intitulé Journalisme, aux Éditions Anamosa, son auteur Olivier Villepreux se questionne avec nous sur l’utilité et l’importance du journalisme local.
Ce journaliste désormais indépendant a auparavant aussi bien rempli les pages de journaux locaux que nationaux. Aujourd’hui, Olivier Villepreux prône le « micro journalisme ».
« Je crois beaucoup à un journalisme plus local, plus direct et qui implique beaucoup plus les gens. Je pense que c’est l’inverse du Big is beautiful. »
Certaines régions pâtissent depuis déjà quelques années du manque de titres et de journalistes sur leurs territoires. Alors quand la presse nationale aborde certains sujets régionaux, un léger décalage peut se faire ressentir.
« Le problème ce sont les grands canaux d’informations qui ne peuvent être que généralistes et caricaturaux parfois. »
Autre problématique que constate Olivier Villepreux lorsqu’il parcourt les pages de son quotidien : « il n’y a pas de travail journalistique à proprement dit sur l’aspect politique locale. C’est la rumeur qui fait l’information, le bouche à oreille créer des malentendus et aussi un défaut de démocratie. »
Une absence d’engagement journalistique qui semble vouée à disparaître avec la création de nouveaux médias locaux. Car depuis quelques années, de plus en plus de journaux indépendants spécialisés dans l’information locale fleurissent sur la toile. À l’inverse de la presse traditionnelle nationale, ces pure players proposent un nouveau journalisme en ligne posant un regard différent sur l’actualité locale.
Leurs objectifs ? « Produire une information alternative c’est-à-dire qui soit et dans sa fabrication et dans les sujets traités, différente […] qui ne soit pas clientéliste mais qui amène des nouveaux sujets et qui soit plus en phase avec les jeunes générations. »
Ces derniers, justement, relèvent également d’un enjeu primordial pour la presse régionale bien souvent lue par un lectorat âgé et vieillissant. « Les jeunes seront les vieux de demain. Il faut qu’un journal régional mais comme un journal national s’adresse à l’ensemble de la population. Et l’ensemble de la population ça démarre très jeune. Il faut aussi s’intéresser à des sujets qui intéressent les jeunes. »
Emma Delaunay