Un tableau noir rempli d’équations, est-ce une œuvre d’art éphémère ?
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Pierre a tendance à le penser, Hélène veut l’effacer. Elle va accueillir dans quelques minutes une conférence sur l’origami…
Nos deux pigeons sont là. Merline explique à Jojo que les maths sont partout… ou presque !
La rédaction du Chantier choisit de se pencher sur l’esclavage moderne. À Grenoble, le prestataire de nettoyage Solenciel apparaît comme la solution alpine pour sortir des réseaux de prostitutions et retrouver une activité stable.
Le Chantier aujourd’hui s’intéresse à la traite des femmes migrantes et ces réseaux de prostitution organisés, en France.Selon l’Organisation Européenne, GOOD LOBBY et la plateforme de débat, PURPOZ, 30 000 personnes en France sont victimes de prostitution dont 95 % de femmes étrangères, qui viennent essentiellement d’Afrique, des pays de l’Est. Pour nous en parler, Le Chantier reçoit Rodolphe Baron, Entrepreneur social , Président de l’association Solenciel implantée à Grenoble, qui lutte contre cette forme d’esclavage moderne.
Le printemps des talents est un dispositif initié par la ville de Clermont-Ferrand en 2017. Chaque année, il met en valeur 21 talents clermontois ainsi que les structures qui les accompagnent dans leur projet.
Direction le quartier des Vergnes, place des Droits de l’Homme, cest ici que la Coop des Dômes a décidé d’ouvrir ses portes en 2018. Le fonctionnement de cette épicerie coopérative clermontoise vient tout droit de Brooklyn. Antoine Ferron, le porteur de projet de la version auvergnate, s’est inspiré du supermarché participatif Park Slope Food Coop lancé en 1973.
À notre micro, Antoine Ferron nous raconte l’organisation de la Coop des Dômes.
La traite et l’esclavage demeurent une page importante de l’Histoire. Un passé commun pour l’Europe, l’Amérique et l’Afrique que l’on se doit de connaître pour mieux appréhender nos sociétés. Comment cette période coloniale est-elle enseignée à l’école ?
L’article 2 de la loi Taubira, du nom de celle qui sera ministre de la Justice entre 2012 et 2016, adoptée le 10 mai 2001, stipule que «les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place conséquente qu’ils méritent». Cette loi inscrit l’obligation pour les enseignants d’étudier avec leurs élèves la question de l’esclavage. Elle sera introduite dès 2002 dans les écoles primaires et arrivera au collège en 2008.
Comment parler de ce passé cruel ? Et comment l’enseigne-t-on ? Pour répondre à nos questions nous recevons Marie-Albane De Suremain, formatrice à l’Inspe l’académie de Créteil. Elle revient sur l’évolution et les adaptations des programmes scolaires et sur les pratiques d’enseignement.
Le 10 mai marque la volonté de l’Etat français de reconnaitre l’esclavage comme un crime contre l’humanite. Un choix de date politique puisqu’il s’agit de la validation de la loi Taubira par le Sénat. Comment cette date est-elle perçue dans les départements d’outre-mer? Est-elle bien connue de la population française ? Peut-on réellement parler de mémoire collective ?
Depuis les années 2000, on assiste à la réécriture de ces récits nationaux, comme en 2006 où le président Jacques Chirac, sur proposition du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CNMHE), choisi la date du 10 Mai pour marquer la journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et leurs abolitions. Notre invitée Anne-Claire Faucquez parle même « de guerre de mémoire« . Avec elle on revient sur le choix de cette date et sur le travail mémoriel de notre société.
Anne-Claire Faucquez est Maîtresse de conférence en histoire et civilisation des Etats-unis à l’université de Paris 8, elle s’intéresse également à l’écriture de l’histoire de l’esclavage et son effacement dans les mémoires au XIXe siècle.
Petit rappel historique : la France, grande puissance négrière, est le premier pays à abolir la traite et l’esclavage en 1794. Mais l’histoire continue et en 1802 Napoléon Bonaparte le rétablit. L’exploitation massive et violente des humains perdure encore quelques décennies. En France, l’esclavage est définitvement aboli en 1848 dans toutes les colonies françaises.
Aujourd’hui on assiste à un éveil et une envie tardive de reconnaissance de ce passé. La France est le premier État et demeure le seul qui, à ce jour, ait déclaré la traite négrière et l’esclavage « crime contre l’humanité« . Elle est également le seul État à avoir décrété deux journées nationales de commémoration.
Des journalistes-stars qui jouent les chronomètres. Des caméras embarquées qui commentent le trajet d’une voiture sans même savoir qui est assis sur la banquette arrière. Les mêmes éditorialistes, les mêmes visages sur les plateaux télés... Comment renouveler le journalisme politique sur les écrans ?
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Cette campagne présidentielle est terminée. Ouf ! Mais puisque celle des législatives s’est instantanément ouverte sans que nous n’ayons eu le temps de reprendre notre souffle, posons la question : est-il possible de traiter autrement de la politique ? La télé est-elle morte ? Internet incarne-t-il la révolution attendue ou ne fait-il que reproduire les schémas traditionnels ? En un mot : comment renouveler le journalisme politique sur les écrans ?
Pour ce premier épisode de Du Biscuit post élection présidentielle, Tiphaine Crézé reçoit Thierry Vedel, chercheur CNRS au CEVIPOF, le Centre de recherches politiques de Sciences Po. Il travaille notamment sur les mutations de la communication politique et sur les relations entre internet et le politique, en particulier lors des campagnes électorales.
Également au micro, Nathan Morfoisse, streamer et fondateur de PIPOLE, premier média de société sur le réseau Twitch, qui a notamment proposé des contre soirées électorales, pendant cette campagne présidentielle.
Comment opère la mémoire de l’esclavage et de la colonisation post-esclavagiste dans les rapports sociaux dans les Antilles françaises ? Que reste-t-il de cette “culture de plantation” ? Quels liens peut-on tisser entre un “passé qui ne passe pas*” et les tensions économiques et sociales qui agitent tant la Martinique que la Guadeloupe ?
“Pour nous, le choix est fait. Nous sommes de ceux qui refusent d’oublier. Nous sommes de ceux qui refusent l’amnésie même comme méthode. Il ne s’agit ni d’intégrisme, ni de fondamentalisme, encore moins de puéril nombrilisme” – Discours sur le colonialisme, Aimé Césaire (1950)
Christine Chivallon est géographe et anthropologue. Elle est directrice de recherches au CNRS, Université Bordeaux. Ses travaux sont principalement consacrés aux univers caribéens et aux sociétés à fondement esclavagiste des Amériques où la violence est fondatrice des rapports sociaux. On lui doit notamment en 2019 une étude comparée (inédite) de l’Insurrection de Morant Bay en Jamaïque en 1865 et de l’Insurrection du Sud en 1870 à la Martinique, cette dernière étant passée à la trappe de l’histoire républicaine.
Ce “devoir de mémoire” ne doit pas obérer la nécessaire réflexion sur les vestiges de ce système de domination dans les sociétés antillaises contemporaines. Comment ces sociétés vivent dans la permanence de structures héritées de cette “culture de plantation”. Les récentes tensions, liées au déni de justice dans l’affaire du chlordécone, et à la gestion “très métropolitaine » de la pandémie de Covid 19 aux Antilles montrent, s’il en fallait, toute la méfiance, toute la défiance de la population à toute forme de paternalisme -politique, judiciaire ou sanitaire-. Par ailleurs, les descendants des propriétaires de plantation esclavagistes, “les békés” ont-ils la mainmise économique ? Ces sociétés sont-elles simplement passées “Du Code noir au code-barres” ?
“Les moralistes n’y peuvent rien. Il y a une loi de déshumanisation progressive en vertu de quoi désormais, à l’ordre du jour de la bourgeoisie, il n’y , il ne peut y avoir maintenance que la violence, la corruption et la barbarie”. (Citation du Discours sur le Colonialisme d’Aimé Césaire – 1950)
Dès lors, les questions mémorielles ne font qu’un avec les revendications sociales et politiques pour que s’amorce une véritable “décolonisation” aux Antilles !
Terrain Social contribue, avec Christine Chivallon, à interroger “un passé qui ne passe pas*” !
Hugues Chevarin
Pour aller plus loin :
* Rendre à César … : Vichy, un passé qui ne passe pas, Henry Rousso et Eric Conan, Gallimard.
Christine Chivallon, L’esclavage, du souvenir à la mémoire. Contribution à une anthropologie de la Caraïbe, Paris, Karthala, 2012.
Dépoussiérer la mémoire et se pencher sur son Histoire. C’est la démarche entreprise par les anciens ports négriers français, mais depuis quand et comment ?
Nantes, Bordeaux, La Rochelle, le Havre, Honfleur… De chacun de ses ports sont parties, entre le 16e et le 19e siècle, des expéditions du commerce triangulaire. Des navires remplis de produits manufacturés européens les troquaient en Afrique contre des esclaves, eux-mêmes échangés en Amérique contre des matières premières, comme du sucre ou du café. Comment ces anciens ports négriers font-ils face aujourd’hui à ce passé ? Comment lutter contre l’oubli ou le silence et entretenir la mémoire ? Faut-il le faire, et pourquoi ?
Eric Saunier est maître de conférences à l’Université du Havre, spécialiste de l’esclavage et de la traite, et membre du Conseil scientifique de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Il est au micro du Chantier.
Plus de neuf Français sur dix vivent dans l’une des 699 aires urbaines selon l’Insee. Vivre dans une grande ville présente, certes, de réels avantages : les services publics à proximité, la facilité d’accès aux transports… Mais cela a aussi des inconvénients. Des études démontrent que dans les pays où le nombre d’habitants des villes est relativement élevé, certains troubles psychiatriques comme la dépression et l’anxiété sont plus développés.
Au cours de cette série d’entretiens passionnants, le podcast « Ecotone » dessine ce qui pourrait devenir un nouveau modèle culturel, pour le futur.
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Comment voir l’eau autrement qu’à travers sa simple formule chimique bien connue ? Cet élément au cœur des questions et des angoisses liées à l’anthropocène, doit certainement être réinvesti, réinventé, et finalement réenchanté.