Culture
À l’occasion du 10 mai, journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, le Chantier vous plonge dans l’histoire du marronnage à la Réunion. Dès le peuplement officiel de l’île, en 1663, des esclaves se sont enfuis pour retrouver leur liberté. Ici, ils se sont même rassemblés pour créer un Empire Marron. Explications.
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©Le Chantier /Vue sur le cirque de Mafate depuis le col du Taïbit
C’est une date que peu d’entre nous connaissent, pourtant, elle est fondamentale. Le 10 mai marque en France la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. À la Réunion, où il y a eu jusqu’à 65 000 esclaves, le Chantier a décidé de vous faire (re)découvrir l’histoire du marronnage. Ce terme fait référence à la fuite des esclaves noirs des exploitations de leurs maîtres. À la Réunion, ce sont ainsi les premiers à avoir vécu dans les cirques puisque c’est là-haut, au cœur des forêts inaccessibles, qu’ils ont trouvé refuge.
“UNE GRANDE PARTIE DE NOTRE HISTOIRE A ÉTÉ EFFACÉE »
Les reporters du Chantier ont rencontré Melissa Poncharville, guide touristique à Hell-Bourg dans le cirque de Salazie et passionnée d’histoire. La réunionnaise a ressenti la nécessité de fouiller dans le passé car dès l’enfance elle se demandait qui étaient ses ancêtres et manquait de réponse. C’est ainsi qu’elle a commencé à faire des recherches. Elle regrette que cette partie de l’histoire ne soit pas abordée au cours de la scolarité et soit donc méconnue d’une grande partie de la population “c’est vraiment dommage de ne pas la raconter » conclut Mélissa Pontcharville.
©Le Chantier /Melissa Pontcharville répond aux questions du Chantier.
DES PITONS EN HOMMAGE AUX MARRONS
Présent dans certaines îles des Antilles ou à HaÏti, le marronnage a débuté dès le peuplement officiel de l’île de la Réunion. Ces figures de l’histoire apparaissent désormais dans des lieux emblématiques de l’île, donnant leurs noms à certains pitons (piton d’Anchaing) et cirques (Mafate, tiré du nom du nom malgache d’un roi sorcier, qui signifie celui qui est dangereux). Dans les hauts, les marrons ont recréé un véritable Empire du Royaume-Intérieur avec une société organisée, des rois et reines. Une histoire méconnue et pourtant essentielle dans la compréhension du métissage de la Réunion.
Astride Gara, Astrid A. et Lola Fourmy