Social
Les « gens du voyage » sont au carrefour de diverses discriminations, en particulier dans le libre accès au territoire, assignés à des aires d’accueil très inhospitalières. En est-il de même dans l’accès à la scolarité ?
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© Pierre Rouanet / PHOTOPQR / VOIX DU NORD / MAXPPP
Depuis plus d’un siècle, en France, les « gens du voyage », les Voyageurs comme ils aiment se nommer, ont eu à subir contrôle, enfermement dans des camps durant le Second conflit mondial. Ils se sont vus accoler divers statuts, nomades en 1912, gens du voyage en 1969, statuts toujours stigmatisants.
Par ailleurs, ils ne sont devenus des citoyens de plein droit qu’en 2012 avec l’obtention du droit de vote…
Enfin, en 2017, la loi « égalité et citoyenneté » supprime leur statut administratif particulier et les Voyageurs ne sont plus astreints à produire le « carnet de circulation ».
Pour autant, cette communauté est toujours une cible : racisme endémique, acharnement administratif, sédentarisation forcée et discrimination dans l’accès égal au territoire.
Terrain Social a fait le choix de trois rencontres afin de mieux comprendre les difficultés des Voyageurs, mais aussi donner une juste image de cette communauté, image très dégradée par les médias mainstream.
Mardi 18 mai (12h et 17h30) : Citoyens itinérants : déplorable accueil !
Avec Nara Ritz, voyageur, coordinateur de l’ODCI (Observatoire des Droits des Citoyens Itinérants), qui explique les difficultés que rencontre la communauté dans le libre accès aux aires d’accueil comme le disposent les Lois Besson de 1990 et 2000, et s’inquiète de la montée d’un anti-tsiganisme virulent.
Le 8 avril dernier pour la Journée internationale des Roms et des Voyageurs, l’ODCI lançait le mot d’ordre Stop aux exclusions !
Mercredi 19 mai (12h et 17h30) : Inventaire des aires d’accueil : un outil de lutte.s
Suite à l’incendie de Lubrizol à Rouen, William Acker, juriste, issu de la communauté des Voyageurs, découvre que seule l’aire d’accueil des « gens du voyage » jouxtant l’usine n’a reçu aucune aide des autorités. Il décide d’inventorier ces aires d’accueil sur le territoire afin d’opposer aux approximations (toutes politiques) des pouvoirs publics des chiffres précis. Il a publié Où sont les gens du voyage ? Inventaire critique des aires d’accueil aux Éditions du commun.
Il en appelle à une justice environnementale !
Jeudi 20 mai (12h et 17h30) : Scolarisation des élèves voyageurs : « peut mieux faire » !
Enfin, avec Alexandra Clavé-Mercier, anthropologue, membre du Centre Émile Durkheim de l’Université de Bordeaux, nous nous intéresserons à la question de la scolarisation des Enfants issus de Familles Itinérantes et de Voyageurs (EFIV).
Catégorie floue, chiffre d’élèves voyageurs scolarisés imprécis, quelle place l’institution Éducation nationale fait à ces enfants ? Quelles craintes, réelles ou imaginées, ont les Voyageurs de voir leurs enfants perdre leur culture.
Hugues Chevarin